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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Paranoid Park

Voilà un film déroutant, et qui me laisse une impression mitigée… J’y retrouve bien les qualités formelles et un certain charme à la « Elephant » (putain, ça fait trop longtemps que je blogue), ainsi qu’un vrai talent pour exprimer l’adolescence. Mais il y a aussi la lenteur et un style un peu trop « ampoulé » qui rendent l’ensemble plutôt chiant et du genre « tout ça pour ça ». Autant j’étais ressorti de « Last Days » impressionné et marqué, autant là j’ai été déçu.

Alex est un ado lycéen moyen, un jeune skateur de Portland, Oregon. Il fréquente avec son pote une piste de skate underground et malfamée près d’une voie ferrée. Un soir il se retrouve à déconner en s’accrochant à un wagon, mais il est repéré par un garde. Alex pousse malencontreusement le gardien qui se fait découper en deux par un train. Traumatisé, il décide tout de même de se taire, et est interrogé par la police dans son lycée.

Le problème c’est qu’il ne se passe pas grand-chose d’autre durant le film… Alors évidemment, on retrouve ces comédiens « vrais ados » que Gus Van Sant filme terriblement bien, et il faut avouer que la photo, le montage, et sa manière de tourner son irréprochable. Mais bon, ça ne fait pas entièrement un film ! En tout cas, là ça n’a pas suffit à mon goût. Il y a bien tout un tas de séquences avec des skateurs, mais ça m’a vraiment fait penser à « Wassup rockers », sauf que ce dernier avait vraiment un scénario.

Formellement, je reconnais que le réalisateur sait tenir une caméra, et sait exprimer une kyrielle d’émotions en cinéma. En outre, l’originalité du film repose aussi sur un montage qui présente des scènes qui se répètent, et font découvrir petit à petit l’intrigue (trop mince à mon avis). Le héros écrit dans un cahier sa mésaventure, et on revit alors, morceau par morceau, les moments autour du drame. Les parents sont de nouveau absent, ou étrangement diminué. J’ai trouvé très forte la scène où on aperçoit (au mieux) la mère d’Alex, qui lui pose quelques questions, avant de retourner à l’indifférence (ou au respect de la vie privée). La musique aussi est omniprésente, et souligne extrêmement bien les moments forts du film. Voilà donc bien des qualités qui ne font que confirmer le bien que je pense de Gus Van Sant en tant que fameux cinéaste, mais ça n’empêche que c’était chiant, et au final peu intéressant.

Pris à part, certaines scènes valent franchement le détour, mais globalement je ne comprends pas où il veut en venir.

Paranoid Park

Milk

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  • “Le problème c’est qu’il ne se passe pas grand-chose d’autre durant le film” Tu déconnes ? il se passe plein de truc dans la tête d’Alex, et c’est justement ce que Van Sant s’applique à nous dévoiler : la difficulté de relater les faits, ses problemes de communications, l’absence de ses parents (que tu soulignes), son refus de grandir alors qu’il est dans une situation qui l’y oblige, ses désirs, ou non-désirs d’ailleurs. Contrairement à ses trois précédents films ici j’ai eu l’impression qu’il s’attachait plus à son personnage, moins de distance sur cet Alex que sur les Gerry ou pseudo Kurt de Last Days (justement trop estéthisant à mon gout). Sa caméra, et le scénario, à l’intrigue que tu trouves si mince, jouent sur l’état de flottaison, pour nous montrer l’incertitude dans laquelle cette culpabilité plonge le gamin. Voilà probablement où il voulait en venir. ;-)

  • C’est marrant moi c’est Last Days qui m’avait emmerdé, celui-là m’a plutôt emballé. La musique est effectivement top. Et cette scène de douche… j’adore !

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