MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La musique

Je n’avais jamais lu de roman de Mishima, et ne connais pas grand-chose sur l’auteur sinon sa tragique et singulière fin, ou la musique (justement) de Philip Glass sur un film éponyme. Ce roman m’a beaucoup surpris par son thème, son histoire, mais aussi par le fait que ce soit un livre nippon de 1965. En effet, le livre raconte raconte l’analyse d’une femme frigide, et la presque enquête que mène son psychanalyste afin de résoudre les problèmes de sa patiente. Il s’agit donc à la fois d’un livre éminemment documenté sur la psychanalyse, mais aussi qui évoque la sexualité sans réelle pudeur ou métaphore. Que des choses qui me surprennent pour un roman japonais de cette époque, mais je suis certainement trop dans les clichés…

Reiko est une belle jeune femme qui arrive dans le cabinet du docteur Shiomi, et qui se met à lui raconter son histoire, tout en entretenant le psy de son analyse de la situation. La fille a de l’érudition, et il est encore plus difficile au psychanalyste de trier le bon grain de l’ivraie, tant elle essaie de livrer ses propres interprétations de son cas. Shiomi réalise assez rapidement qu’elle ment sur presque tout, et que cette mythomanie cache des douleurs extrêmement anciennes et traumatisantes. A la manière d’un bon freudien, il va peu à peu voir en sa patiente, et aider cette dernière à reconnaître et combattre ses démons. C’est une véritable investigation qui se passe sur des années, et le psychanalyste se rapproche énormément de Reiko.

C’est marrant car le roman m’a fait penser à des bouquins du genre de « 5 leçons sur la psychanalyse » de Freud. On est presque dans l’exemple du cas clinique qui est étudié, et dont on tire les déductions après une fine analyse. On est parfois dans des passages presque techniques mais toujours vulgarisés puisque c’est dans le cadre de la relation patient-médecin, et que l’objectif devait être de ne pas non plus trop alourdir la narration. Mais tout de même, c’est une idée curieuse !!

J’ai bien aimé dans l’ensemble, car le style est efficace, et l’histoire intrigante. On a vraiment envie de connaître l’origine véritable des problèmes de l’héroïne, et pas mal de rebondissements viennent agréablement rythmer le récit. Donc un roman plaisant, mais sans plus, une fois passée la surprise et ce ton original, je n’ai pas non plus été totalement emballé.

La musique - Mishima

Les publications voisines

Post navigation

  • La musique est un roman assez mineur de Mishima, mais relativement amusant.
    Tu devrais vraiment lire “les amours interdites”, autrement plus abouti, je pense que ça te plaira beaucoup. ;)

  • Perso, je mets “Confessions d’un masque” par dessus les autres. Le problème des Mishima, c’est qu’il a exigé que la traduction française de ses livres soit faite à partir de la version anglaise… Et je me demande à quel point ceci déforme l’oeuvre originale (dans un double miroir si on veut). Tout ça reste quand même sacrément intense à lire. J’ai toujours l’impressio d’être à bout de souffle en lisant ses bouquins…

  • J’allais écrire exactement la première chose que ce qui est écrit dans le premier commentaire :) Autant la Musique ne m’a pas bouleversé, autant les Amours interdites m’ont profondément marqué :)

  • Mishima… mon premier vrai bouquin a aussi été confession d’un masque, curieux non?
    C’est vrai qu’en France on arrive un peu en bout de chaine, il a été un auteur pour le moins prolixe, tout n’est pas d’égale qualité et “La musique” est clairement plus divertissant qu’autre chose. J’avais bien aimé le pavillon d’or et je me suis perdu dans la mer de la fertilité.

  • Etonnant de voir que ce roman de Mishima semble aussi technique dans son approche psychologique. Pour ceux que j’ai lus, c’était toujours les émotions et la passion qui gouvernait le personnage principal.
    Jolie couverture!
    Oui, Confession d’un masque est vraiment à conseiller (le pavillon d’or aussi, mais c’était mon dépucelage Mishima alors ça doit être pour ça que j’en garde un souvenir plus intense!)

  • “Confessions d’un masque” m’avait franchement ennuyé.
    Je n’ai même pas eu le courage de le finir !
    Faut dire que j’étais peut-être un peu jeune à l’époque pour ce genre de livre !

    Par contre j’adore la photo sur la couverture de “La musique”. :)

Répondre à hunkydoky Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: