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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

There Will Be Blood

Paul-Thomas Anderson… J’ai tout aimé chez cet homme. Prenez « Boogie Nights », prenez « Magnolia » et « Punch Drunk Love », chef d’oeuvre sur chef d’oeuvre même si le deuxième a ma préférence… Ce mec filme comme un dieu, il rend les comédiens et comédiennes époustouflants, et ma petite Julian Moore en figure de proue. Il est un vrai cinéaste, c’est-à-dire un type qui raconte ses histoires avec sa caméra, en prenant son temps, en utilisant les mouvements de caméra et la photo comme autant de signes de ponctuation qui emmènent le spectateur exactement là où il veut. Un cinéaste qui prend le meilleur du cinéma américain et le porte au sommet du 7ème Art.

Evidemment, « There Will Be Blood » était sur la sellette, d’autant plus que Daniel Day-Lewis en a reçu un Oscar, et qu’il est un de mes comédiens favoris. J’ai bien lu à droite et à gauche des compte-rendus dithyrambiques, enjoués, neutres ou carrément déçus. Or, je suis allé le voir en voulant moi-aussi prendre mon pied habituel, et ressortir une fois de plus conquis.

Bref, je suis ressorti un brin déçu… « Tout ça pour ça ? » Un tel déluge d’effets de manche cinématographiques comme j’aime chez P. T. Anderson, une photo impeccable, des comédiens en or, des personnages intéressants, tout cela aurait du donner quelque-chose de mieux. Mais j’ai été carrément saoulé par certaines longueurs, alors que dans ses autres films j’en jubilais, et l’histoire ne mène pas à grand-chose à mon avis. Du coup, c’est comme un assemblage de qualités incroyables, pour un film qui, somme toute, ne casse pas des briques. Merde alors !

Pourtant Daniel Day-Lewis mérite amplement son Oscar, et est simplement génial dans ce rôle de magnat du pétrole misanthrope. J’aime aussi beaucoup Paul Dano, qui avait été mis sous les feux des projecteurs lors de « Little Miss Sunshine », et que j’avais déjà remarqué lors du cultissime « L. I. E. Long Island Expressway ». Il est épatant en prédicateur passionné de son « Eglise de la troisième révélation ». Celui qui interprète le fils de Daniel Day-Lewis, Dillon Freasier, est aussi un jeune garçon bien talentueux…

Et encore une fois, la forme est impeccable, mais elle fonctionne à son plein régime lorsqu’elle est au service d’une histoire, d’une intrigue, d’une émotion. Là, on passe des heures à attendre qu’il se passe quelque-chose, et l’aridité des dialogues nous laisse encore plus assoiffé. Et lorsqu’enfin on entre dans le coeur du sujet, je n’ai pas bien compris à quoi avait servi une telle mise en scène. Le film aurait pu durer 40 minutes de moins sans souffrir, et même au contraire. Cela donne pourtant lieu à de très belles scènes, mais qui sont trop déconnectées avec le reste, du coup la sauce ne prend pas pour moi.

Le film est une sorte de saga du vingtième siècle, en Californie, qui nous fait suivre la vie de Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis) et de son jeune fils HW (Dillon Freasier). Daniel Plainview est un spécialiste de l’extraction pétrolière, il rachète des terres et exploite l’or noir qui commence à enrichir une bonne partie de la région. C’est un travail dangereux et qui met en péril aussi l’existence de HW. Ils débarquent dans un coin perdu et désertique, où un prédicateur illuminé, Eli (Paul Dano) a fondé son Eglise, et en est le prosélyte. L’or noir est aussi le sujet de bien des discordes, de trahisons et de vies brisées.

J’ai vraiment du mal à dire si j’ai aimé ou pas ce film. Je reste le cul entre deux chaises… Bien à certains égards et pas bien à d’autres…

PS: Le titre ? Pourquoi est-il en anglais ? Je ne comprendrais jamais pourquoi certains sont traduits et n’en ont pas besoin (genre « Darjeeling Limited » traduit par « A bord du Darjeeling Limited »), et d’autres, comme celui-ci, reste en VO (j’en discutais avec mes parents, qui ont été rebutés de ne pas comprendre le titre, alors qu’ils regardent beaucoup de VO au cinéma).

L’avis des copines : Kinoo, Qalawun, Neimad, Orpheus, Fulgineuse, Bon Pour Ton Poil (Si, si, je vous assure, à sa manière c’est une critique ciné !).

There Will Be Blood

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  • Juste pour infos, au Québec, There will be blood a été traduit sous le titre Il y aura du sang. J’ai remarqué que bien des titres américains ne sont pas traduits en France et le sont ici. De même que certains titres français sont modifiés pour le public québécois (ex: La môme (France) = La vie en rose (Québec) ). Tout cela m’est incompréhensible.

  • Le titre “There will be blood” est inspiré de la tradition biblique. On trouve quelque chose d’approchant dans Exodus 7:19b : “and there shall be blood…” ou en français “et il y aura du sang”.
    J’aime bien cette traduction du verset 7:19
    Puis l’Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Prends ta verge, et étends ta main sur les eaux des Égyptiens, sur leurs rivières, sur leurs fleuves, et sur leurs étangs, et sur tous leurs amas d’eaux, et qu’elles deviennent du sang; et il y aura du sang par tout le pays d’Égypte, et dans les vases de bois et dans les vases de pierre.
    Voilà voilà.
    Je vois trop mon pasteur ces temps-ci moi…

  • Assez d’accord avec toi d’abord sur les effets de manche, trop visibles à mon goût, peut-être justement à cause de d’une faiblesse de l’intrigue ?
    En définitive, j’ai le souvenir d’un film avec beaucoup d’esbroufe…

    Dis-donc je n’avais pas noté que Paul Dano était le même que dans LIE ! Il est incroyable, presque à la auteur du faramineux Daniel Day Lewis !

  • Euh… juste en passant, ce film n’est pas de paul thomas anderson, mais de wes anderson. Ce qui explique peut-être ta déception ?

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