MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

L'assassin et le prophète

Je craque toujours pour cette collection « Grands détectives » de 10/18, et en particulier les enquêtes qui ont lieu dans des époques lointaines, avec souvent l’incursion de personnages originaux dans de véritables faits historiques. Un petit meurtre là-dedans et hop, le polar historique prend tout son sens, et parfois est de grande qualité.

C’est le cas de ce bouquin de Guillaume Prévost qui m’a conquis de son intrigue, ses références et son captivant dénouement. Du coup, je ne peux pas en dire tant que ça sinon je déflorerais trop ce qui fait la grande qualité de l’ouvrage. Nous sommes en tout cas en 6 après Jésus-Christ, à Jérusalem, dans une Palestine qui est conquise par les romains. Les communautés juives voient d’un très mauvais oeil cette occupation, mais certaines confréries sont plus permissives que d’autres, notamment celles qui sont impliquées dans le business du Temple comme les saducéens. A l’opposé, les pharisiens ou les esséniens sont beaucoup plus retors à la domination romaine. Judas le Galiléen, notamment, mène une résistance armée farouche contre l’ordre de l’Empire. A noter : en 6 après JC, Jésus a en fait 12 ans, si l’on prend en compte l’erreur du moine Denys le Petit lorsqu’il a aidé à la refonte du calendrier grégorien.

Voilà en peu de phrases le contexte historique fascinant et passionnant dans lequel Guillaume Prévost nous plonge. On apprend une kyrielle d’autres choses concernant le judaïsme et l’ambiance électrique de la vie au Temple à Jérusalem. C’est dans ce contexte politique tendu que débarque Philon d’Alexandrie pour célébrer la Pâque. Ce dernier est le héros du bouquin, et à peine met-il le pied dans la ville, on apprend que le chef des pharisiens a été assassiné. Rapidement Philon commence à enquêter, et à découvrir des indices. Il y a d’abord un étrange morceau de prophétie qu’il retrouve dans la bouche du cadavre, et qui indique une singulière relation avec la secte des esséniens.

Bon, je n’en dis pas plus, mais sachez que tout cela nous remet en plein dans les manuscrits de la mer morte, dans l’avènement de Jésus en tant que Messie, dans les diverses sectes juives qui se disputent le pouvoir, et en plus, il y a cette série de crimes crapuleux qui déstabilisent encore plus la situation explosive avec les romains.

Ah là là, quel roman génial ! En effet, Guillaume Prévost a réussi le challenge d’écrire un ouvrage à l’étonnante et foisonnante érudition tout en étant très simple, et très agréable à lire. L’action est à toutes les pages en même temps que les implications politiques et historiques viennent donner un piment incroyable à l’intrigue. Du coup, j’ai lu la fin du roman avec une fébrilité toute particulière, et la manière dont il a lié l’intrigue policière aux faits historiques et archéologiques, et aux récits bibliques en fait un livre vraiment précieux.

En outre, le héros, Philon d’Alexandrie, est un véritable personnage historique qui correspond tout à fait au rôle endossé dans le bouquin. Je vous le conseille, c’est un excellent moment de lecture.

L

Les publications voisines

Post navigation

  • En fait, Matoo, c’est un peu le Oprah Winfrey des gays français! (Bon, ben j’espère pour toi que tu as le même compte en banque! … mais euh, pas les même seins, hein!?) :langue:

  • je te conseille JUlien de Gore Vidal, l’histoire du dernier empereur païen, des espions au service des chrétiens (agentes in rebus), c’est prenant, prenant, prenant…

  • Je viens de commencer le bouquin (une page…) et je vais devorer le reste car ton post me fais penser que j’ai fait un excellent choix! Bravo pour ton blog, il est génial! ;-)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: