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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Pluie

Bon là c’est certain à présent, ce genre de bouquin n’est vraiment pas pour moi. XIII me l’avait envoyé pour savoir ce que j’en pensais, et j’ai dit que j’en expliquerais précisément mon ressenti. Mais le truc c’est qu’il s’agit d’un bouquin très « vert » à beaucoup d’égards, à trop d’égards… Nicolas Valera a 24 ans, et c’est son premier roman. Et il évoque les tribulations d’un jeune gay de 20 ans, particulièrement bécasse et dépressif. Ah oui c’est peut-être ça…

Du coup, je n’ai pas pu accrocher, c’était juste trop jeune, trop maladroit, trop « Mylène » aussi parfois, trop de clichés et de facilités dans les tournures ou bien même le déroulé de histoire. Et les phrases comme : « J’ai soif d’ailleurs. N’importe où sauf ici. Avec n’importe qui mais pas avec eux. Je veux me brûler les ailes. Je suis à la recherche de quelque chose mais je ne sais pas quoi. Un peu d’air, un peu d’amour, d’eau fraîche. Une belle averse. Je ne sais pas ce que je fous là. Avec ou sans eux. Tout ce que je sais c’est qu’il pleut et que rien ne sera plus jamais comme avant. » Aïe, aïe, aïe.

En fait, Bastien, qui a 20 ans, s’engueule une fois de plus avec sa mère, et se taille de chez lui. Il va effectuer un petit périple initiatique en province, et essayer de faire le point, pas toujours de la meilleure manière. On suit en parallèle une jolie brochette de personnages, et peu à peu des liens s’établissent entre eux, et on comprend mieux la situation… délicate.

Alors, c’est aussi parce que je ne suis pas dans la cible, et je suppose que le bouquin peut plaire à des plus jeunes, à des plus inexpérimentés, et simplement à des petits homos en herbe qui ont besoin de s’identifier, et qui peuvent là lire noir sur blanc le récit circonstancié de leurs états d’âme. Car le bouquin n’est pas non plus dénué de qualités ou de mérites.

Il est même à la base construit de manière assez intelligente et habile. Mais le boulot n’est pas assez poussé, pas assez bien ficelé pour ne pas se voir, et l’intrigue apparaît cousue de fil blanc, alors qu’elle aurait du se dissimuler jusqu’au bout. De même, j’ai trouvé énormément de choses très bien écrites dans le livre, et indéniablement l’auteur a une plume, il a un truc. Mais ce truc n’est pas encore bien mature, pas encore bien posé, et ça se voit terriblement. Et comme là dessus, il rajoute des préoccupations de Mylène en puissance qui en a marre des mecs, qui sont tous des salauds, et qui veut l’amour, le vrai, le fort, le seul, et donc décide de se faire sauter par des inconnus (en gros…). Bref…

Oh et puis qu’est-ce qu’ils ont à coller des couvertures pareilles… Quel intérêt de foutre un mec à poil, tout ça parce que c’est un roman gay ?! Je dois avouer que cela n’a pas contribué à me rasséréner..

En tout cas, je retiens de cette lecture que l’auteur n’est pas mauvais, et que son bouquin plaira sans doute à un public ado et « sexually confused ». Mais le texte n’est simplement pas assez travaillé, pas assez mature, et n’aurait pas encore du trouver sa place dans un bouquin (à mon avis). C’est plutôt le genre de manuscrit de jeunesse qui reste dans les tiroir, ou qui s’affiche sur un blog, et puis plus tard, on en ressort une version transcendée qui prend toute sa valeur et son « relief ». Mais bon, c’est mon opinion à moi que j’ai tout seul personnellement, et si vous pensez le contraire, tant mieux !!

Pluie - Nicolas Valera

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  • Ta conclusion exprime exactement ce à quoi je pensais en te lisant… Pourquoi acheter un tel bouquin lorsqu’on a lu 36 000 fois la même chose sur les différents blogs gays??? Il me semble que ce genre de témoignage perso a perdu tout intérêt. :roll:

  • Globalement, je trouve la plupart des films/livres estampillés “gay” assez décevant et peu convaincants. A cibler le public de cette manière, les auteurs ont l’air de s’imaginer que l’intérêt de ce public est pré-acquis… et ils négligent le fond. Du coup, on se retrouve avec des bouquins et DVD de ces collections “dédiées” franchement nazes, qu’on n’exhibe même pas fièrement pour troubler les potes hétéros, tellement ils sont qualitativement mauvais! Dommage.

  • J’ai tellement lu de bouquins et de critiques qui ne me précisaient pas qu’il s’agissait d’hétéros… Je me suis tellement emmerdé à supporter toute ma vie des bouquins écrit par des hétéros pour des hétéros (et que je suis obligé d’encenser sans passer pour un con…). On m’a tellement habitué depuis mon enfance à trouver normal qu’on ne précise l’orientatation sexuelle du narrateur ou de l’auteut QUE POUR LES HOMOSEXUELS, que tout cela à fini par me détourner de la lecture de toute critique littéraire ou cinématographique.
    Vous êtes-vous déjà demandé ce que ressent un homosexuel de 55 ans qui a dû subir toute votre littérature politically hétérocorrecte en lisant vos remarques ? Vous interrogez-vous sur la sexualité de l’auteur quand il est hétéro ? Signalez-vous la sexualité du narrateur quand il est hétéro ?
    Regardez-vous tels que vous êtes. Programmés.
    Je préfère calmement relire Celine et Proust. M’en tape qu’ils soient hétéros ou bi ou homos. Le style… point final.
    Houellebecq l’hétéro me gonfle avec ses histoires d’hétéros à la “Mylène”. Voilà une critique qu’elle est intelligente non ? Puis bon pourquoi je le lirais alors qu’il y a tant de témoignages d’hétéros sur le net ?
    Quand à la quantité de bouquins avec une femme à poil en couverture, s’il vous plait… je n’ai jamais lu quelque part que ça vous gêne… Même la Vie Catholique ne le signale plus depuis des décennies. Quelques cathos intégristes ça et là… je ne suis même pas sûr…
    Cessez donc de jouer à l’ouverture d’esprit. Imaginez un peu vos critiques si Phèdre était un mec pacsé qui voulait baiser le fils de son conjoint… Non, tout compte fait, n’imaginez pas… désolé de vous perturber… vous n’arriveriez plus à parler que de sites gays et de mièvreries à la “Mylène”. Il n’y aurait plus de génie, plus de passion, plus de Racine. Il ne resterait qu’un bouquin de gay de plus…

  • hum hum. Comment dire. Moi je l’aime beaucoup cette critique, car elle est mesurée, sensible et, à priori, sensée.
    Quant à la couverture avec un mec à poil, mouais, en vérité c’est surtout qu’elle est super moche…

    Le jeune homme de 24 ans qui publie son premier roman… devrait déjà croire au miracle ! Alors qu’il se remette à l’ouvrage, des romans il en écrira d’autres et de bien meilleurs. L’écriture est un travail, une maturation, une recherche interminable de cohérence. Bon courage à lui.

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