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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Julien

Quand j’ai écrit que j’avais adoré certains bouquins de Gore Vidal, on m’a envoyé pas mal de messages ou commentaires pour me conseiller de lire “Julien”. Et quand j’ai lu les mémoires de cet écrivain, et su à quel point ce roman était important pour lui, j’ai eu encore plus envie de le découvrir.

Julien c’est Julien l’Apostat, un empereur romain qui vivait entre 331 et 363, et dont Gore Vidal raconte la biographie en se basant sur des échanges épistolaires fictifs entre deux amis du monarque : Libanios et Priscus. Il s’agit d’un roman mais qui respecte les faits historiques, et qui se base sur une véritable correspondance et des ouvrages de l’époque qui avaient trait à Julien. Ainsi le roman propose une narration à trois voix : Libanios et Priscus qui discutent des mémoires de Julien qu’ils voudraient faire éditer, et Julien lui-même dont les écrits sont ainsi exposés.

Gore Vidal met donc en scène cet étonnant personnage historique, qui en pleine montée en puissance de la chrétienté a décidé de lutter contre cette nouvelle religion, et milite pour le retour aux cultes païensgréco-romains. On retrouve tout l’anticléricalisme farouche de Gore Vidal, que j’avais tant aimé dans “En direct du Golgotha“, ainsi que bien des valeurs morales de l’auteur qui sont portées par l’empereur romain. Un peu à la manière des “Pensées pour moi-même” de Marc-Aurèle, ces mémoires apocryphes permettent de faire un peu mieux connaissance avec Julien.

C’est aussi une drôle de période politique et dynastique qui voit un empire romain partagé en deux grandes aires : l’occident et l’orient. Julien manque de se faire assassiner à de multiples reprises (rien que de très classique pour l’époque), avant de prendre le pouvoir d’une manière plutôt inattendue, et en faisant la conquête politique et diplomatique des Gaules. D’ailleurs, comme je l’avais précisé dans une citation, il adorait Paname ! Drôle de période religieuse aussi avec une chrétienté par encore catholique, mais déjà très organisée, et présentée là comme une redoutable machinerie politique (ça a changé ? hé hé). Julien et Gore Vidal ont en horreur cette religion et ses nababs, et ils cherchent à affaiblir leur pouvoir en mettant en doute leurs fondements, avec en figure de proue la notion (bien casse-gueule il faut l’admettre) de trinité.

Il s’agit d’un bouquin passablement historique, mais avant tout un roman d’aventures qui ne manque pas de piquant et de rebondissements. Julien voyage sur des milliers de kilomètres, Constantinople, Strasbourg, Athènes, fait la guerre, repousse les barbares, philosophe à tort et à travers, fait des sacrifices aux dieux, tente la conquête de la Perse etc. On ne s’ennuie pas une seconde en sa compagnie, et le partage de ses préceptes ou valeurs est l’occasion de redonner encore plus d’intérêt et d’érudition à l’ouvrage. En outre, on y trouve un style très agréable, et à la fois un langage drôlement soutenu.

Julien - Gore Vidal

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