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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Shoeless Joe

Voilà un exercice très difficile pour moi : lire le bouquin (de W.P. Kinsella) qui a été l’origine d’un film qui est culte pour moi. Or, j’ai commencé par le film que j’ai vu au tout début des années 90 et qui m’avait fasciné. Je l’ai depuis vu et revu pas mal de fois, et sans être un chef d’oeuvre c’est un de ces films que je peux regarder sans m’en lasser. Du coup, je me suis forcément imprégné des personnages et des situations telles qu’elles sont montrées dans le film, avec donc le filtre de l’adaptation cinématographique.

C’est un film de 1989 qui s’appelle “Field of Dreams” ou “Jusqu’au bout du rêve” avec Kevin Costner. C’est super étrange que ce film compte ainsi pour moi car ce n’est ni plus ni moins qu’une oeuvre qui développe une mythologie toute américaine, un film qui élève le baseball au rang de croyance mystique. Cela se passe en Iowa et on retrouve indéniablement toutes ces valeurs américaines qui ne me parlent pas vraiment. Mais là, y’a un truc différent, un truc un peu fou et déjanté, original et décalé, qui me parle et me fascine.

Le livre a très bien été respecté dans l’ensemble, mais j’ai le malheur, à l’issu de ma lecture, de préférer le film. Les adaptations, qui ont fait du bouquin un scénario, ont rendu l’histoire plus digeste, et ont simplifié l’intrigue de base, pour la rendre beaucoup plus émouvante et familiale (ce qui m’avait beaucoup plu). Mais la mythologie est là, tout aussi fantastique et fantasque, improbable et merveilleuse.

Ray Kinsella est un fermier de l’Iowa qui vit dans une exploitation agricole avec sa femme Annie, et leur fille Karin. C’est un passionné de baseball qui ne vit que pour ce sport, et un jour au beau milieu de son champ il entend des voix : “If you build it, he will come…” (Si tu le construis, il viendra…). Et il réalise que cette voix lui demande de sacrifier une partie de son maïs pour y construire un terrain de baseball. Il le fait et voilà que son joueur fétiche, mort dans les années 50, Shoeless Joe Jackson, revient jouer sur ce terrain !! Ensuite l’affaire se complique, il doit retrouver l’écrivain emblématique JD Salinger et “Ease his pain…” (Soulage sa douleur…).

Le livre est moins hollywoodien que le film évidemment, et il possède d’autres qualités de ce fait. Le personnage de Ray Kinsella est plus fouillé notamment, et moins “beau” (moins Kevin Coster en 1989 quoi, waoouuuuh), c’est plus le bon cul-terreux américain qui est fana de baseball et a des valeurs bien du terroir. Les descriptions sur le baseball sont aussi bien plus détaillées et approfondies, ce qui n’est pas toujours très passionnant pour le lecteur lambda qui n’y connaît pas grand-chose à ce sport. Mais le fait d’avoir comme héros secondaire JD Salinger change beaucoup de choses. Dans le film, il s’agissait d’un écrivain célèbre aussi mais imaginaire (joué par le génial James Earl Jones), alors que l’auteur de l’Attrape-Coeurs revêt tout de suite pour moi toute l’ampleur qu’il fallait à ce personnage.

Je n’ai pas spécialement accroché à l’écriture de W.P. Kinsella qui n’est étonnamment pas américain, mais canadien ! J’ai surtout suivi le bouquin en revoyant mentalement les images du film, ce qui n’était surement pas la meilleure manière de l’apprécier. Ce qui reste génial, c’est cette idée de fou de faire revivre les anciens champions morts, et de les avoir déifier ainsi. De même faire du baseball une sorte de religion ou mysticisme, qui est la sève même de ce pays est aussi audacieux que le résultat est crédible. Au-delà de ce fait, c’est l’histoire de Ray et son père qui est la plus touchante, et qui moi me rend particulièrement sensible. Et là, c’est tout de même le film qui traite le mieux cette facette.

Shoeless Joe - W.P. Kinsella

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  • Entre parenthèses, on retrouve une chanson intitulée “Shoeless Joe from Hannibal, MO” dans la comédie musicale “Damn Yankees”. C’est un clin d’oeil à Joe Jackson, même si le personnage de la comédie musicale n’a rien d’autre en commun avec lui que d’être joueur de baseball.

  • En comparaison, le livre m’a aussi grandement déçu. En plus, il faut le dire, il est archi mal traduit! Désolé, mais les traducteurs français ne connaissent vraiment rien au baseball! Je rêve du jour où un traducteur québécois va s’attaquer à ce roman.
    En attendant, il faut revoir le film!

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