MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Orthografe… aïe ça fait mal au cul de l'écrire comme ça !

Je suis loin d’être un chantre de l’orthographe, ni même de la grammaire, conjugaison, concordance des temps, ou encore syntaxe, mais j’essaie de m’améliorer dans ce domaine. Et je suis de plus en plus effaré par le niveau des gens avec qui je bosse. Je passe sur les abréviations dont les plus jeunes ne se rendent même plus compte qu’ils les font (bjr pour bonjour ou bien ns pour nous).

Non ce qui me choque le plus, je crois que c’est la perte de la ponctuation, des majuscules aux noms propres, et de la perte des attributs essentiels que sont les s au pluriel ou les points à la fin des phrases. François mettait en lien dans notre “fil gmail” (sorte de forum de potes de potes) cet excellent article du Monde, où André Chervel explique son point de vue.

Il y a notamment ce passage que je trouve très juste et vraiment actuel :

Une fracture orthographique est apparue dans la société. Elle rappelle le fossé, au XIXe siècle, entre ceux qui connaissaient le latin et les autres. C’était une discipline de “luxe”, qui avait une fonction de discrimination sociale. Au concours d’entrée des grandes écoles scientifiques comme Polytechnique, il y avait une version latine dont le seul rôle était de contrôler l’origine sociale des postulants, ou au moins leur volonté d’adaptation aux règles de la société bourgeoise. L’orthographe est, de la même façon, en train de devenir une pratique d’élite, et du même coup un handicap social pour ceux qui ne la maîtrisent pas et ne pourront plus accéder à un certain nombre d’emplois.

Car on la voit aujourd’hui cette fracture sociale, qui s’inscrit autant dans la maîtrise de la langue écrite et qu’orale (et ce terrible accent des banlieues qui en handicapent plus d’un(e)). Ce qui me surprend par contre c’est de remarquer à quel point ce désastre orthographique touche aussi les plus bourges de ma boite, alors que je les pensais à peu près protégés par leur éducation.

L’article est aussi très éloquent et convaincant sur les réformes à vraiment appliquer à l’orthographe française pour la simplifier. Cela revient à zapper les double-consonnes ou bien à transformer tous les “ph” en “f”, à supprimer les h de “th ” ou plus globalement toutes les consonnes muettes inutiles (sinon à l’étymologie). Cette explication est d’autant plus probante que nous avons des exemples très clairs chez nos voisins européens, exemples que nous avons appris sans ciller en cours d’espagnol (“biblioteca”) ou d’italien (“ipotesi”).

Si jamais passe un jour une telle réforme, ce sera vraiment difficile pour moi qui aime tant ces conneries de français. D’ailleurs, j’adore découvrir mes fautes de grammaire et essayer de ne plus les refaire (même si des é/er m’échappent encore trop régulièrement par exemple), et l’orthographe de notre langue recèle souvent des singularités qui lui donnent tout son charme. On peut se demander s’il faut donc simplifier, ou plutôt redonner une plus grande importance à ce pilier de la communication écrite. Mais je ne vais pas jouer les vieux cons non plus, et la langue a toujours été mobile et en évolution, alors pourquoi pas ? Et si cela peut faciliter l’apprentissage tout en n’appauvrissant pas le vocabulaire, ça peut être salutaire.

En effet, on évoque plus rarement la simple réduction du champs lexical, et le fait que notre vocabulaire se compose de moins en moins de mots et d’expressions idiomatiques. Finalement c’est aussi cela qui rend la langue concrètement moins riche, car moins de nuances, et finalement moins d’idées. Cela fait très “1984” tout cela… Et j’aime énormément la langue française pour la myriade de mots et de vocables qu’elle offre pour nous exprimer le plus largement et plus précisément possible.

Il faut pourtant utiliser un vocabulaire idoine et s’exprimer avec alacrité, sans crainte d’être encomiastique. (Spéciale cace-dédi à Oli.)

Bon, je sais que tout le monde se fout de moi car j’adooooore utiliser des super jolis mots de vocabulaire, mais que parfois je suis totalement à côté de leur signification ou de leur usage. Mais bon, je persiste, et je m’améliore encore. Ok y’a du taf ! :mrgreen:

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  • Simplifier quelques anomalies orthographique, pourquoi pas ? Mais le problème restera entier tant qu’on ne reprendra pas l’étude systématique des classes grammaticales : ceci est un nom et ils ‘accorde de cette façon, ceci est un verbe et il se conjugue ainsi… avec une part de répétition et de raisonnement.
    Où est le verbe dans la phrase ? Quel est le sujet ? Le temps ?

    Ainsi peu à peu l’enfant s’oriente dans le dédale de l’orthographe. Mais hélas, de nos jours, beaucoup d’élèves sont perdus et malheureusement se découragent devant l’ampleur de la difficulté et du travail qui les attend.

  • Ceci dit, l’article ou plutôt les propositions qu’il véhicule sont en effet très très bonnes. Et je ne ferait pas mon vieux con, j’adopterai immédiatement une simplification, car je n’arrive toujours pas à écrire professionellement (impossible de savoir où sont les doublons dans ce =$$`$)!! de mot…)…

  • «En effet, on n’évoque plus rarement la simple réduction…»
    Ne voulais-tu pas écrire : “En effet on évoque plus rarement” (“on parle plus rarement de…”)

    – – – Rire diabolique – – –

  • Huitième paragraphe : “En effet, on n’évoque plus rarement” => pas besoin de négation ici, “on évoque” suffit. Alala, ces oralités qui se banalisent… :P

    Sinon, l’article m’horrifie. En matière linguistique, je suis aussi chauvine que conservatrice. Mais ce n’est que pour la beauté, alors pourquoi, en effet, ne pas revenir à une France aux deux langages… A voir, même si celà me semble aujourd’hui irréaliste. D’autant que les jeunes qui textotent (je parle comme une vieille, mais j’ai 20 ans et mes fréquentations aussi) ne passent souvent pas par l’étape intermédiaire de connaitre le mot qu’ils abrègent…
    En cours de droit, combien écrivent jurispruden°, au mieux, en ignorant que jurisprudenciel prend un t (à la place du c).

    Bref, épineux problème, et c’est un plaisir de voir qu’un de mes blogueurs préférés le mêle à ses autres considérations ^^

  • Ceci dit, ayant lu l’article, je ne suis pas convaincue par la conclusion : “Il faut réformer pour pouvoir enseigner”. On pourrait très bien enseigner l’orthographe dès maintenant si on décidait d’en faire une priorité (par exemple, une heure d’orthographe tous les jours dans toutes les classes). Ce n’est pas le cas et la simplification n’y changera rien.
    Pour un prof de Français, l’orthographe est une des composantes d’un ensemble, mais sûrement pas la plus importante.

  • Tant qu’on y est : “alors que je les pensai à peu près protégés”… C’est du passé, donc “pensais”. :mrgreen:

    Sinon je suis tout à fait d’accord avec cet article, et je pense que peu de lecteurs de ce blogs vont le contredire (puisque peu de “kikoo lol” doivent le lire).

    Ça m’attriste de voir que ma génération (puisque je suis en plein dedans) ne porte plus aucun intérêt à la langue et adopte le langage texto à toutes les sauces. Et c’est en effet vrai que plus tard, cela les pénalisera grandement selon le travail qu’ils veulent faire.

    Pour ce qui est de simplifier la langue, je trouve ça un peu extrême. Oui, elle est difficile, certainement plus que d’autres, mais jusqu’à il y a peu, les élèves s’y adaptaient. Le problème doit peut-être aussi pris d’un autre angle : ce n’est pas entièrement la faute à la langue, mais aussi la faute aux élèves. Le système éducatif se relâche et c’est ce qui explique en partie cette perdition du Français. Il faudrait donc peut-être voir le problème des deux côtés et proposer des solutions des deux côtés. Et voilà, je me mets à parler comme un vieux… :langue:

  • Je me suis toujours demandé pourquoi il fallait absolument pousser les jeunes à la lecture alors que l’orthographe n’est plus une priorité depuis longtemps. Mais comprennent-ils au moins ce qu’ils ne savent pas écrire, donc ces mots qu’ils ne sont pas censés reconnaître.
    Cette réforme, pour moi c’est comme la malbouffe, c’est du nivellement par le bas. C’est tellement plus facile !

  • C’est une énième tentative de réforme simplificatrice et je le déplore ! Cher Matoo, tu es (presque) impardonnable, tu devais écrire le mot ortografe, au moins tu respectais la phonétique :salut:

  • J’en parlais justement avec un ami (qui m’a lui même refilé le lien, rendons à César…) et bien que nous nous accordions sur la présentation, l’explication et tout le reste, les réformes proposées nous choquaient. Non pas que nous voulions jouer nos vieux cons mais par simple logique, la langue française repose sur son étymologie qui nous permet, avec un minimum de culture, de nous retrouver çà et là dans un texte où des termes barbares et inconnus se retrouvent au milieu de mot plus connus. En charcutant leur forme, les mots en perdent leur sens, celui de leurs parents et de leurs demi-frères. Pourtant nous sommes d’accord la langue doit évoluer et la première étape est sans doute d’imposer la réforme de 90… plus personne sur cette terre, hormis ces jusqu’au-boutistes, économistes bout-de-chandelistes, ne sait aujourd’hui où placer correctement accents et traits d’unions. La grammaire elle aussi n’est pas en reste, provoquant confusion quant à l’accord en genre et en nombre… Pour souvenir le cas de conscience de jujupiter sur le “elles se sont téléphoné(es) ?”. D’autres choses me chagrinent, comme notre accord du pluriel “leurs chapeaux/leur chapeau” qui va à l’encontre des autres langues et provoquent de nombreuses fautes quand on se met à baragouiner l’anglais. Enfin l’accord du “on” qui me tarabiscote régulièrement car ce dernier est de forme singulier mais utilisé pluriel de nombreuses fois “on est allé((e)s) boire un verre”… Pour autant la filosofie me choquera toujours car on en oublie l’origine du mot, et un mot sans sens, c’est une fuite d’esprit, un trou dans l’âme de la langue. Interrogeons nous aussi sur les origines du mal, car la croissance exponentielle a commencé avec la limitation des sms à 120 caractères puis, la démocratisation des correcteurs automatiques qui provoque peu à peu une fainéantise de notre part (que j’avoue volontiers, en étant de plus en plus victime) !

  • ALORS, A QUAND UN NOUVEAU LYNCHAGE NUMERIQUE, MINABLE CONNARD DE FLIC, ORGANISE POUR ” SORTIR DE LEUR BOITE DES GENS ” QUI AURAIENT BESOIN D UNE BONNE LECON PARCE QU’AYANT DÉPLUT A CE GROS LACHE DE SI PEU PRESIDENT , MEUH ?

  • La comparaison avec l’espagnol et l’italien me semble peu probante. Je ne sais pas exactement pour l’italien, mais en ce qui concerne l’espagnol, l’orthographe n’a pas vraiment changé depuis cinq siècles, juste quelques broutilles, il n’y a jamais eu une réforme telle que la propose l’article. Tout s’est joué en gros à l’arrivée de l’imprimante et les français, ces cons, ont fait les mauvais choix!

    Sinon, la rupture existe, c’est un fait. Tout le monde est obsédé par la rupture numérique, alors qu’il est évident que l’ado lambda un peu débrouillard saura se débrouiller très bien sur ce terrain. Tandis que l’orthographe va s’imposer comme filtre social. C’était d’ailleurs déjà le cas chez moi, en Catalogne, où malgré les efforts du gouvernement autonome pour “catalaniser” tout le monde, le catalan et son orthographe ont toujours été un outil pour se distinguer des paysans andalous ou autres qui arrivaient à Barcelone pendant l’exode rural. Et c’est en fait le problème central de la culture sous toutes ses formes : est-ce un moyen d’émancipation ou au contraire de soumission/distinction ?

  • Tout à fait d’accord avec ton analyse reprise par le monde:-)Je me débats avec le portugais brésilien et je trouve très agréable l’orthographe simple des mots, par contre la conjugaison c’est quelque chose avec des temps comme l’imparfait ou le futur du subjonctif qui sont encore utilisés….
    Les lusophones n’hésitent pas régulièrement à simplifier leur langue et une nouvelle réforme va entrer en vigueur qui supprimera des accents inutiles ou des redoublements de consonnes très rares pourtant. Ce que j’apprécie surtout c’est leur capacité à lusophoner des mots étrangers dont l’exemple le plus connu est futebol (pronocer futchibol).
    Une simplification de l’orthographe ne règlera pas tout comme le fait remarquer Samantdi. Mais l’orthographe n’est pas un but en soi mais un moyen un support qui doit être compris et utilisé par le plus grand nombre et elle doit évoluer avec le temps. Une langue qui n’évolue pas est une langue morte:roll:.

  • Eh oui, même dans des milieux qu’on pourrait supposer au dessus de ça, je croise tous les jours des collègues dont l’orthographe laisse plus qu’à désirer. Et la compréhension en prend parfois un sacré coup. Hélas…
    Je suis comme toi, Matoo, j’aime bien ces beaux mots et ces tournures inusitées…
    On va finir comme les anglais : 5 fois plus de vocabulaires que nous, et 2000 mots maximum employés au quotidien…

  • Hey ! Je suis d’accord “avc” l’analyse, mais curieusement je fais totalement partie de cette nouvelle génération qui zappe des lettres, abrège les mots et vire les points !…Le pire c’est que c’est vraiment involontaire…génération MSN ? :roll:

  • Vouloir que les fractures sociales n’existent pas est utopique, en d’autres temps on a pu voir les résultats de telles folies. Pour ma part je les trouve souhaitables. Le marquage par l’ignorance de l’orthographe dont je suis loin d’être un champion, Matoo tu n’as vraiment pas à rougir de ton style, continues à employer le mot juste et parfois rare, n’est qu’un marqueur marginal, beaucoup moins voyant que d’autres que j’ai vu naitre dans les trente dernières années, le plus visible, avec la vêture, est l’accent, aujourd’hui à l’instar de ce qu’il y a toujours eu en Angleterre, il y a un véritable accent des classes populaires ce qui avait quasiment disparu à la fin des années 60.

  • Personnellement je vois dans cette dégradation de l’orthographe des élèves une évolution hélas logique des conditions dans lesquelles les professeurs sont formés, et des conditions dans lesquelles ils transmettent leur(s) savoir(s).

    Je parle en connaissance de cause puisque j’ai enseigné les lettres quelques temps, je le précise pour les grincheux qui se sentiraient visés ! :mrgreen: (par pitié, ne comptez pas mes fautes, taper tout ce texte avec la tête dans le fondement est déjà un exploit – merci d’avance :lol: )

    je m’explique :

    Nulle part dans la formation d’un enseignant de lettres on ne reprend les fondamentaux de l’orthographe et de la conjugaison (je l’explique après, la formation d’instit par contre, je ne la connais pas). On fait en revanche de la linguistique, qui consiste peu ou prou à désapprendre les règles de grammaire de base et à envisager autrement le fonctionnement de la langue. On ne peut pas enseigner ça tel quel à un public pré-bac.

    Les enseignants de lettres étaient des étudiants comme les autres, et ont été auparavant des élèves du primaire et du secondaire comme les autres. Certains ont plus ou moins bien retenu ce qui leur a été enseigné en matière d’orthographe et de grammaire basique. Les règles générales ont été comprises, pas certaines exceptions qui ont été oubliées. Les détails de telle procédure complexe sont passés à l’as, idem pour tel et tel mot qui font partie de ceux que l’élève ” confond toujours – ne sait jamais comment écrire “.

    Aussi bon que soit un élève, ces petites lacunes arrivent et perdurent… Et ne sont jamais comblées par la formation de futur professeur qu’il reçoit (ou alors il faudra m’expliquer où – peut être pour les professeurs du primaire, mais pour le secondaire, que dalle :mrgreen: !). Quand on y réfléchit, c’est ubuesque : on demande à des enseignants d’apprendre aux enfants du collège (et peut être bien du primaire, j’avoue, je ne connais pas cette formation) des règles et des exceptions complexes dont ces mêmes enseignants n’ont appris la teneur que quand ils avaient 12 ou 14 ans, et alors qu’ils n’ont pas rafraîchi ces connaissances depuis :eek:

    DISCLAIMER/PAS TAPER! : bien entendu, l’enseignant moyen révise soigneusement chaque règle et chaque point de détail avant de l’enseigner… Mais il le fait seul, et s’il ne pense pas à combler des lacunes dont lui même n’a pas conscience, comment peut-il compléter son savoir efficacement ? d’autre part, S’il n’est définitivement pas à l’aise avec tel usage ou telle forme, comment pourrait il l’enseigner avec détail et conviction ? (Et puis comme je le dirai plus tard, merde à la fin, nous ne sommes pas des robots – au moins pas tous :langue: )

    Il en résulte que l’enseignement que donnera cet enseignant sera forcément tronqué, qu’il en ait ou non conscience : Soit de lui même, ne se sentant pas à l’aise sur une exception, citera en exemple plutôt telle autre, soit simplement parce qu’il ne songera pas à transmettre ce qu’il n’a pas lui même reçu.

    Il ne faut pas se voiler la face, qui a déjà enseigné dans une classe voit très bien le terrain glissant que peuvent être certains verbes ou certains accords complexes, et les efforts qu’on fait pour se tirer de ce marigot avec les honneurs quand par hasard un élève pose la question qu’on espérait ne pas avoir à gérer ! merde à la fin, on est pas des robots :mrgreen: .

    Les élèves peuvent ainsi, pour certains points précis de grammaire ou d’orthographe, passer entre les mailles de tous les professeurs qu’ils auront eu pendant leur scolarité, et en sortir avec des lacunes -certes minimes – mais qu’ils ne combleront pas plus une fois devenus enseignants, ou alors pas tous… ce qui ne fait que ralentir le phénomène sans le stopper.

    Répète ça sur quelques générations et tu comprends pourquoi les enfants d’aujourd’hui semblent avoir une incapacité à se souvenir des formes du passé simple, qu’ils considèrent aussi vieillot que l’imparfait du subjonctif pouvait l’être pour les soixanteseiziens :gene: . Tu comprends aussi pourquoi des verbes comme gésir disparaissent, tandis que des ^ ou des ¨ régulièrement oubliés finiront par sortir du dictionnaire…

    C’est en même temps ce qui fait la beauté d’une langue vivante : quand une forme semble laborieuse à mettre en oeuvre à tort ou à raison pour celui qui veut s’exprimer à une époque donnée, l’usage change par contournement.
    Les lacunes des enseignants fragilisent le savoir des élèves comme des embâcles dans un courant. les élèves successifs d’autant moins à l’aise avec la forme en question, la géreront d’autant moins et la transmettront d’autant moins à leur tour créant un ensablement dans l’usage, pour finir par faire un bras mort ou une déviation dans le fleuve de l’orthographe.

    On pourrait ne pas vouloir changer quelque chose à cet état de fait et ça n’aurait rien d’incongru, comme d’autres je ne suis pas forcément favorable à ce que la langue se fige – comme dans jurassic parc, la vie hahem, l’orthographe trouve toujours un chemin, c’est l’évolution naturelle qu’il faut observer sans la changer :petard: ! Mais si on souhaite freiner cette tendance donc, la solution que je vois serait un véritable retour à l’enseignement des fondamentaux aux futurs enseignants : il s’agirait pour ces jeunes adultes de prendre conscience de toutes les “évidences incomplètes” et autre souvenirs poussiéreux qu’ils ont accumulé dans leur propre formation. Ce serait en quelque sorte un dépoussiérage soigneux des fondations de leur(s) savoir(s), afin de s’assurer qu’ils transmettent tout ça avec un regard neuf aiguisé par la maturité, d’une façon précise et en ayant confiance dans leur savoir. Et si parfois cela se passe comme ça grâce à la compétence de certains enseignants d’IUFM, qu’on ne me dise pas que c’est le cas pour la majorité des collègues.

    Ça leur serait d’ailleurs certainement plus utile que le bachotage de concours avec des méthodes ne servant ni pour la fac, ni pour l’enseignement ensuite, qui occupe 80% du temps de formation d’un capétien niveau 1 :mrgreen: .

  • J’aimerais ajouter un point au commentaire de Krysalia. Étant étudiante en communication rédaction dans la faculté de lettres, je vois à fond les règles autant de style et de syntaxe que de grammaire. La question de l’application des nouvelles règles orthographiques, mais j’apprends à mon université la grammaire plus traditionnelles, considérant qu’il faut indiquer dans nos examens si on utilise ou non la réforme. Un vrai charabia, bref. Et après on vient s’étonner que plusieurs ne réussissent pas l’examen de classement ou même le cours d’introduction!
    Et dans tout ça, ce qui est le plus absurde, c’est que notre programme serait plus évolué en français que ce que les professeurs apprennent. Et pire, les étudiants de mon programme par rapport aux autres universités sortent avec une meilleure base en français. Bon, je ne vous dis pas que c’est la même chose en France, puisque je viens du Québec. Par ailleurs, certains termes acceptés ici ne le sont pas en France, et vice versa, comme quoi la langue est vivante, mais pas toujours au même niveau selon l’endroit.
    J’ai finalement plusieurs réticences au niveau de la réforme orthographique. Écrire ognon au lieu d’oignon, pour moi c’est inconcevable. Par contre, sur plusieurs points, elle nous rend la vie plus facile, par exemple pour l’accord des noms composés.

    En gros, il y a du bon des deux côtés, mais il faudrait bien qu’un jour tout le monde sans exception s’accorde sur une vision du français que nos enfants cessent d’écrire tout en langage sms! (Je dis enfant, alors que j’en vois de mon âge qui font comme tel, mais bon.)

  • Parlant en tant qu’Etats-Unisien, une éventuelle réforme de l’orthographe me fait horreur. Pourquoi pas “réformer” Notre Dame ou les châteaux de la Loire ? Toutes les “bizarreries” de la langue française trouvent leur explication dans l’histoire de la langue. Ce sont des vestiges d’états anciens : chaque tréma, chaque circonflexe est un monument. On dit souvent (erronément) que les Etats-Unis n’ont pas d’histoire. Mais hélas trop de Français respectent bien peu leur propre histoire.

  • Oh, Matoo, Matoo… tu me déçois :'(
    Encore, niveler par le bas? Encore, décider que si personne n’a le diplôme, c’est parce que le diplôme est trop difficile, et l’abaisser jusqu’à le donner pour faire plaisir à tout le monde?
    Pour moi c’est la victoire du productivisme. Oh non, catastrophe, les enfants ne trouveront pas de boulot plus tard! Ca en fera donc autant qui ne participeront pas à la compétitivité de notre fière nation!
    Pour y remédier, supprimons l’étymologie, écrémons au maximum. Oublions d’où viennent les mots, oublions la saveur de ces règles anciennes qui nous semblent aujourd’hui absurdes mais qui, quand on se penche dessus, nous apprennent notre passé…
    Ce n’est pas être un vieux con que de vouloir conserver nos pauvres notions de grec et de latin, notre capacité à comprendre les mots formés de ces langues et à en créer de nouveaux parfois; ce n’est pas être un vieux con que de dire: une coupure nette comme ça, une décision sociétale en vue d’un “bien commun” discutable, ce n’est pas l’évolution naturelle de la langue… Du tout.

  • L. de Matorif :
    – tu as fait une petite faute au début du paragraphe 8 : “champs” ne prend pas de s, seulement au pluriel.
    – En ce qui concerne l’espagnol, je n’écris déjà plus photo, mais foto (msn + lea + rapidité d’écriture)
    – pour tout le reste, je vous renvoie à l’excellente chaîne d’informations Euronews, et à son programme court très connu.

  • Très bel article, belle analyse, à ceci près, qu’en dépit de sa richesse, la langue française est cruellement imprécise quand on la compare à d’autres langues (l’anglais ou l’allemand).

  • Steplé Matoo, cose oci 1 jr du snobism ortografic & dla novlang sms-msn: j’adôôôôr pc qon le vo bien! Un prof de lettres retraîté que ça amuse bcp bcp bcp

  • Une propozision comme çèlle du mouvemen Ortograf (www.ortograf.net) rézou lè viçe profon de l’ortograf françèz é va trè loin dan la sinplificaçion, tou-t en pèrmètan dè référençe étymolojic é historic (voir lè tolérençe provizoir).

    L’écriture selon la norme Ortograf senble étranje de prime abor mè demeure pluto façile à lire.

    De plu, lè qestion dè-z homonyme é dè-z acçen réjiono y son trèté.

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