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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Planète Parr au Jeu de Paume

Comme beaucoup de gens, je pensais naïvement que j’allais voir une exposition dédiée à l’oeuvre de Martin Parr, un photographe que j’aime beaucoup (sans être fan de Vincent Delerm, oui oui). En fait, il s’agit de la collection même de l’artiste, avec en fin d’expo quelques unes de ses séries (séries “Luxury”, “Small World”, et projet “The Guardian Cities Project”).

Donc je suis entré là avec un peu d’appréhension, mais cette impression a vite été infirmée devant l’excellence et l’intelligence, le sens politique et l’ironie même de cette collection. Un truc de dingue !!! Martin Parr collectionne en effet des photographies de ses pairs, à la fois dans le medium, mais aussi dans le style ou le manifeste social et politique. On s’en prend alors plein les yeux et il se déverse des tonnes d’affects qui ne laissent forcément pas indifférent.

Et en plus de cela, on trouve une kyrielle d’objets, de bibelots en toc, de colifichets et “goodies” qui matérialisent à leur manière toutes les formes de propagande. Martin Parr met ainsi face à face dans une inquiétante réciprocité des montres Sadam Hussein, un mug Ben Laden, et un poignard à l’effigie de George W. Bush. On voit des jeux bien officiels pour jouer à la guerre du Golfe, ou encore des petits personnages belliqueux pour que tous les enfants du monde puissent bien intégrer ces données au plus tôt.

L’exposition est très bien faite, même si peu documentée, mais l’accrochage parle de lui-même, et les codes qui sont ainsi mis bout à bout sont assez limpides pour se passer de commentaires. Martin Parr propose ses séries en fin d’exposition, et j’ai encore une fois été parfaitement conquis par son travail. Il est tour à tour grave, drôle ou ironique, et je suis de nouveau surpris par cette si large palette d’expression. On se demande vraiment comment il peut prendre au vol des clichés aussi spontanés au premier coup d’oeil. Et puis, on se pose, on observe, on décrypte, et alors le moindre angle, rictus, regard, cadrage, deviennent sujets à toutes les métaphores.

Planète Parr - Jeu de Paume

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