Chaque parc national que vous visitons est une occasion supplémentaire de regretter le peu de temps que nous y consacrons, mais aussi de réaliser à quelle point on ne peut pas se lasser de trucs aussi magnifiques. A peine me lamentais-je sur une possibilité de redondance dans nos visites, à peine je ravalais mon sarcasme pour me rendre à l’évidence : « putain, sa mère, sa race, c’est beau ».
A trois heures du précédent parc, nous avons donc découvert Arches National Park. Nous sommes toujours sur le fameux plateau du Colorado, et à cet endroit aussi nous assistons à une extraordinaire érosion qui fabrique des curiosités de la nature. Arches comme son nom l’indique est le parc qui en contient le plus, et on trouve des formes plus proches de Bryce puisque les roches sont du genre friables et se réduisant en poussières, dans un environnement tout à fait semi-désertique. Cela donne un décor à la Lucky Luke par moment, mais avec cette particularité de Arches de proposer des blocs monumentaux et, comme en opposition, des éléments dont les formes oblongues défient la gravité.
On trouve aussi là plus de formes biomorphiques qu’ailleurs. En effet, cette usure fine et râpeuse dessine des contours que l’on ne peut s’empêcher d’approcher de formes connues. Déjà que je trouvais que Capitol Reef offrait un joli bestiaire, pour Arches c’est toute la ménagerie et les rochers aux appendices les plus affriolants.
On arrive donc par cette première partie qui s’appelle Park Avenue parce qu’elle présente des monolithes massifs et grandioses qui peuvent rappeler des buildings (mouai…). J’ai été impressionné par certains rochers en effet monumentaux, même si celui-ci par exemple me faisait plutôt penser à une sorte de sphinx à tête de lion !
Ceux-ci encore m’ont impressionné par la finesse de leurs profils, comme ci l’usure du temps transformait d’épaisse murailles en de futures pulvérulentes cloisons. Notez la demi-tête de Moaï dans le fond… Ah mon imagination…
Ensuite, voilà le panorama à couper le souffle du parc à mon avis… En plus, nous avions en plus d’un grand soleil, un ciel azuréen parcouru de nombreux nuages qui donnent, je pense, encore plus de consistance aux photographies.
Ces trois « têtes » se nomment les « three gossips », mais cela vous donne surtout une idée des choses que l’on voit en jetant des coups d’oeil à droite ou à gauche. Ce sont des images curieuses, pleines de ressemblances et de jeux d’imagination, des visions extra-terrestres (très « planète interdite ») ou surréalistes (à la Dali), ou encore de purs décors de films.
Voilà un groupe de petits géants dans une partie nommée « le jardin d’Eden » qui m’ont plu par leur ressemblance avec des petits êtres des forêts de Miyazaki (dans Mononoké notamment).
Une des fameuses images du parc est ce roc en équilibre sur un pic : le « balanced rock ». A ses côté, il n’a pas de nom mais je trouve que « double gode » lui va très bien !!!
Les fameuses arches commencent à faire leur apparition à la fin du « jardin d’Eden », et j’aime surtout la manière dont elles s’imbriquent dans d’autres concrétions.
Et voilà une des images les plus représentatives à mon avis du parc : un éléphant, un gros sexe turgescent, une arche double arachnéenne et des formes plus stupéfiantes les unes que les autres…
Cette arche double notamment, la seule du parc, est particulièrement fascinante.
Pour vous rendre compte de sa taille, me voici en son sein.
L’arche la plus connue est aussi assez énorme, mais contraste par son élan et sa forme aérodynamique, il s’agit de « delicate arch ».
Enfin, Fiery Furnace qui est ce labyrinthe d’aiguilles qui fait terriblement penser à Bryce Canyon, et en cela c’est évidemment un peu décevant. Il faut dire qu’on commence à être difficile…
Nous n’avons pas eu le temps de visiter tout le parc, car nous voulions vraiment passer ne serait-ce que quelques heures à Canyonlands National Park qui est tout proche. Il nous reste donc pas mal de choses à découvrir de ce parc, finalement assez méconnu, et très peu fréquenté.
Comme as dit un survivant de la Méduse à un autre : “Attention, tu colles au radeau.”
Hein ?
Mouais je sais c’est très moyen…