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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le péril opératique européen

Voilà encore un podcast de France Culture (Du Grain à Moudre) qui m’a beaucoup plu. On y parlait de musique et de la manière dont cet art là avait certainement la faculté de parler à tout le monde (puisque langage universel par excellence), et en même temps aujourd’hui encore concrètement très étanche d’une région à l’autre.

Et voilà que Maryvonne de Saint Pulgent (si ça c’est pas du nom de pédé hein !?) nous régale de l’extrait suivant. J’ai beaucoup aimé ses remarques sur le fait que dans le domaine de l’opéra, le chant lyrique du 19ème siècle de la Vieille Europe était une véritable gangrène du monde entier. Alors qu’on évoque dans tous les sens l’hégémonie culturelle américaine en termes de cinéma ou musique pop, on ne s’interroge pas sur le Japon qui laisse tomber son opéra traditionnel au profit du Bel Canto, et sur la Chine qui vient de prendre des mesures pour protéger son art lyrique ancestral menacé par ce (classique de chez classique) opéra européen du 19ème. Elle poursuit par une étonnante comparaison avec la manière dont cette mode opératique européenne déteindrait sur les comédies musicales dans un genre plus populaire, ou même les concerts modernes qui possède maintenant un fil conducteur, des chorégraphies, mises en scène et effets scéniques riches.


Julie Clarini et Brice Couturier (Maryvonne de Saint Pulgent) – Comment une musique propre à une culture particulière peut –elle porter un message universel ? – France Culture

Hu hu, c’est vraiment fascinant de penser que nos opéras de concierge sont entrain d’envahir le monde et d’uniformiser l’art lyrique !!! Mais comme le rappelait justement Maryvonne de Saint Pulgent, cela ne concerne que très peu de gens, et une catégorie sociale particulière (“haute bourgeoisie récemment enrichie” selon elle), et en France seulement 4% de la population.

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  • En fait, Maryvonne a peut-être un nom de tapette mais crois-moi, son mari ne l’est pas. Hi hi hi, c’est mon ancien boss !!!
    Cela étant, je partage carrément son avis et son analyse. Oui, l’européanisation de l’opéra a tué et tuera tout le reste parce que c’est devenu une norme. Bon, … en plus, ce n’est pas forcément la période que je préfère. A une exception près (mais elle est de taille) : 1863, Bizet … “Les pêcheurs de perles” … c’est une pure merveille. La version de 1961 dirigée par Derveaux avec Gedda, Michaux, Ernest Blanc et Jacques Mars est incontournable. Mais tu le savais déjà … :tirelangue:

  • Qu’on soit encore en état de lire un article après avoir vu que l’auteur s’appelait Maryvonne de Saint-Fulgent, voilà qui m’épate ! Remarquez, j’ai eu chez Gallimard une attachée de presse qui s’appelait Hélène de Saint-Hippolyte et qui était chargée de défendre mon roman, lequel racontait l’histoire d’un fils qui rêvait de se taper son père ! La pauvresse en avait le pashmina tout chiffonné !

  • Point du tout d’accord, l’art lyrique est enseigné au collège, et concerne donc 100% de la population française.
    C’est une partie majeure des cours de musique de l’éducation française. L’opéra est national depuis le début XIX, du chaos de la Révolution, hiérarchie et néo-classicisme du Consulat, puis de l’Empire. (bien que ca ne soit pas les oeuvres d’opéra du XIX dont tu parles, forme et contenu…)

    Il ne dépend que de nos hommes politiques de construire un 3èm opéra à Paris. 2 pour 2 millions d’habitants intra-muros… c’est une aberration.
    Ça tire les prix à la hausse.
    Comme l’immobilier, on fait monter les prix jusqu’à la corde, la régulation à la hausse à cause de 36 lois au bénéfice des capitaux déjà en place, génial… un capitalisme annihilé au profit des plus classes moyennes supérieures, qui du coup ne se retourneront pas contre les dirigeants, et enjoignent le cercle vicieux (il serait vertueux si l’évolution des richesses était plus favorable aux couches sociales inférieures, tout en étant favorable à toutes, ca fait déjà 40 ans que les trentes glorieuses sont finies… il serait temps d’y revenir).

    Sans transition, j’écoutais Tristan et Isolde en découvrant ton article… délice

    PS: Ya moyen d’avoir un truc à cocher sans cookie? :tresgene:

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