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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Willy Ronis à la Monnaie de Paris

J’avais découvert l’incroyablement talentueux Willy Ronis avec son exposition à l’Hôtel de Ville en 2006 qui avait rameuté des centaines de milliers de curieux. Il était alors encore en vie, lui qui est né en 1910 et a pour ainsi dire tout vu et expérimenté de la photographie. Cette exposition là est un hommage à cet artiste fabuleux dont l’œil et les photographies traverseront sans doute les époques.

Car Willy Ronis avait un sens de la composition vraiment extraordinaire, avec un parcours sensationnel entre journaliste, naturaliste de son temps et témoin des bouleversements de son époque. Il a capturé avec une troublante acuité nos rues de Paris, et tous ses personnages, sans pose, sans trop de chichi, mais cela donne des cadrages époustouflants, des moments de vérité qui laissent sans voix. L’artiste a ainsi mis en boite des milliers de clichés, et nous les découvrons innocemment sur des décennies : des portraits, des scènes de nuit, des décors urbains, des natures champêtres, des scènes de grève et de manifestation, le reflet de son épouse dans un miroir en Province, des photos de pays étrangers… Il y a de tout, et tout est complètement abasourdissant de génie et d’émotion. C’est ainsi sur le fil qu’on visite cette exposition qui est le témoignage de toute une vie, et dont les moyens de communication étaient aussi riches que ce que la photographie permet. Ce sont les textures de ses noirs et blancs magnifiques, les visages, les expressions, les choix du bons ou mauvais moments, les cadrages et découpages de plans, le floutage artistique ou l’ombre mystérieuse, le regard au second rang, le fichu de travers de la vieille dame, le bonnet phrygien de l’enfant, les regards des amoureux de la Bastille. Willy Ronis c’est tout un cinéma !!

De plus, il a laissé pas mal de commentaires sur ses photos qui sont souvent cocasses ou caustiques, ou simplement intéressant pour comprendre l’envers du décor, mais aussi régulièrement et volontairement dans l’ignorance ou le mystère. De temps en temps, il a aimé le cliché, il n’a rien d’autre à dire, et n’attend de son spectateur que sa propre interprétation, ou plus simplement son émotion. Moi ça m’a complètement pris du début à la fin, jamais photographies ne m’ont touché comme cela… Ses images sont aussi riches que des peintures, et on pourrait passer des heures à regarder, se pâmer, interpréter, imaginer…

C’est jusqu’au 22 août 2010, allez-y ça vaut franchement le détour !!

Willy Ronis à la Monnaie de Paris

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