MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

“Madame Mouchabeurre” au Théâtre du Gymnase par les Caramels Fous

J’entends parler des Caramels Fous depuis plus de dix ans, et jamais je n’avais eu l’occasion d’y aller, mais c’est en lisant l’article dithyrambique de Jonathan D., que je me suis décidé. Bien m’en a pris, car j’ai simplement passé une soirée géniale !!!

Je savais que la troupe amateur y mettait beaucoup de talents et chiadait ses costumes, mises en scène et décors, mais à ce point je ne m’y attendais vraiment pas. Car non seulement le spectacle est d’une indéniable qualité formelle, mais le fond est aussi totalement bluffant. Les saltimbanques bien queer de cette troupe sont chanteurs et danseurs d’une sacrée trempe, et leurs costumes, décors, chorégraphies viennent encore souligner cela. Je salue aussi l’ineffable talent de l’auteur de ces reprises : Michel Heim. En effet, il s’agit d’une vraie comédie musicale, complètement chantée, et dont l’histoire, librement inspirée de Madame Butterfly (litéralement Mouchabeurre donc), tient parfaitement la route, au-delà de l’aspect purement drolatique. On y retrouve des standards des années 50 à aujourd’hui, et tout en narrant cette jubilatoire intrigue, on profite surtout de calembours et jeux de mots hilarants et toujours très “gay”.

Bien sûr, le côté amateur se ressent par quelques fausses notes ou hésitations, mais on est dans une atmosphère d’une telle convivialité, que ce n’est pas grave du tout, cela contribue même à l’ambiance sympathique et détendue qui règne dans le théâtre. En dehors de cela, le spectacle est un régal de comédie enlevée et dynamique, drôle et touchante, décalée et transgressive tout en véhiculant quelques messages tout à fait sérieux (notamment liés à l’homosexualité).

Outre cela, adapter Madame Butterfly à la sauce bretonne était un sacré challenge, et les allusions à la culture Breizh sont à mourir de rire, tout en étant fort sympathiques. On s’habitue aussi assez bien à ces mecs qui endossent tous les rôles, et des travestissements qui sont souvent drôles mais sans verser complètement dans la caricature, donc qui servent simplement parfaitement leur objectif.

Je reste surtout vraiment admiratif du dosage très délicat qui est ainsi présenté pour donner un spectacle gay mais qui peut plaire aux non-gay, un peu décalé mais pas choquant, et qui finalement parle à énormément de gens. C’est aussi avant tout un ton très “français” et en tant que tel qui pourrait même surprendre certaines personnes peu amènes à voir un spectacle à la verve si rose. Le scénario avec son conservatisme culinaire et son chauvinisme bien de chez nous contraste fortement avec le décalage de sa narration et c’est à mon avis l’une de ses grandes qualités. Je pense que c’est un parfait ambassadeur culturel avec un vrai cachet pédé et dans lequel nous pouvons être très nombreux à nous reconnaître.

"Madame Mouchabeurre" au Théâtre du Gymnase par les Caramels Fous

Les publications voisines

Post navigation

Répondre à Jonathan D. Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: