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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Une description de La Paulet

Une description de la fameuse maquerelle du Dauphin Couronné qu’on trouve dans les aventures de Nicolas Le Floch. Ah cette langue du 18ème que j’aime tant n’a pas son pareil pour donner vie à cet inquiétant béhémoth.

La Paulet tenta de se lever du fauteuil qui l’emprisonnait et retomba essoufflée de son effort dans un nuage de poudre. Il frémit tant la face grimaçante qui le regardait évoquait quelque épouvantable figure de Méduse. Une longue perruque blonde et poudrée dont les boucles se répandaient en torsades serpentines encadraient un visage mafflu, cérusé à l’excès, comme à l’accoutumée. Les pommettes et les lèvres incarnates, les yeux cernés d’un noir brillant ajoutaient à l’aspect théâtral de l’idole de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Des mouches, boutons malsains, constellaient ce champ du désastre. Le reste n’était plus que bajoues, fanons pendants et débâcle d’une chair que dissimulaient mal les voiles de mousseline au travers desquels transparaissaient les raides balaines d’un busc monstrueux. Elle lui tendit une jour qu’il baisa de bon coeur avec l’impression de frôler un mur de plâtre fissuré.

Citation extraite de “Le noyé du Grand Canal” de Jean-François Parot. Page 214.

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