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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Potiche

Un film de François Ozon, ça fait forcément du bruit, et tout le monde s’y précipite. Ayant plutôt raté le coche avec ses derniers opus, il a misé là sur ce qui lui réussit normalement : la comédie de mœurs avec de jolis noms sur l’affiche. Et quels noms : Deneuve, Depardieu, Luchini, Godrèche, Renier, Viard et même Elodie Frégé dans un petit rôle !! Le film est tiré d’une pièce de 1980 avec Jacqueline Mailland dans le rôle titre, rôle repris là par Catherine Deneuve.

Suzanne Pujol (Catherine Deneuve) est l’héritière de l’usine de parapluie de son père, usine qui est dirigée par Robert (Fabrice Luchini) son mari dominateur et autocratique. Suite à une manifestation ouvrière et le concours d’un député-maire communiste (Gérard Depardieu), Suzanne reprend temporairement la tête de l’entreprise avec son fils (Jérémie Renier) en directeur artistique (très sensible le garçon). Mais Robert ne tient pas à ce que cette situation perdure, alors que Suzanne, considérée par tous comme l’habituelle “potiche”, se révèle plutôt douée, ambitieuse et finalement peu encline à lâcher les rênes.

Le film assume et joue sur les décors et à fond sur la carte “fin des années 70” pour rendre l’ambiance kitschouille à mort de l’époque. Nous sommes aussi dans un registre clairement affirmé de comédie, et il ne faut pas, je pense, chercher de message profond sous-jacent. Et dans ce registre, je n’ai pas eu à me plaindre, les couleurs, les lumières, les décors et les fringues forment une reconstitution d’une impressionnante fidélité. Les comédiens aussi sont très bien, avec surtout une géniale (comme très souvent) Karine Viard, et un Luchini plus subtil que d’habitude. En revanche, Depardieu ne ressemble vraiment à rien, et j’ai trouvé que c’était comme une erreur de casting… A vrai dire, je n’ai pas non plus été conquis par Deneuve, dont j’ai de plus en plus de mal à saisir le jeu avec les années. Elle me paraît se figer dans un rôle et ne plus en sortir, du coup là l’aspect “potiche” n’était pas selon moi des plus drôle ou conforme à ce que j’en attendais.

Bref, la comédie se tient bien, elle fait souvent sourire, mais c’est tout. Et de la part d’Ozon, et d’une production aussi belle et ambitieuse, je reste relativement déçu et sur ma faim. Ce n’est pas “waouh”, ce n’est que “ouai bien sympa cool, on oublie et on passe à la suite”, et j’attends plus de ce cinéaste de génie (en tout cas, il sait et a su en montrer précédemment).

Potiche

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  • J’aime ton analyse. Je trouve que les dialogues sont un peu “récités”, peut-être trop proches de la pièce et donc trop théâtreux, pas assez cinéma ?

  • j’ai pour ma part été foncièrement énervé par ce film, qui certes est une comédie doucereuse dont l’histoire vient d’une pièce de boulevard et qui est repompé de “la zizanie”… mais ce qui m’agace, c’est que ce film parle de politique et que Ozon écarte totalement cela, peut-etre pour clore sa prod, peut-etre pour avoir un consensus de la part du public, peut-etre par manque de couille. c’est devenu très à la monde, ces films “auberge espagnole” où l’on peut y voir les idées qu’on a amenées, les idées qu’on avait avant; Tout les moments politiques du film peuvent etre vus sous un angle gaucho aussi bien que sous un angle de droite, tout le monde est content, et quand sur certaines scènes ça coince aux entournures, on fait de l’humour avec un rien d’ironie, un rien de cynisme sans qu’on puisse dire si c’est du lard ou du cochon, c’est d’un lâche, d’une tiédeur, d’une vacuité à toute épreuve

  • “Je reste un peu sur ma faim”, c’est ce que je n’ai pas arrêté de dire aussi après l’avoir vu. La plongée dans la fin des 70s m’a bien plu car forcément je me revoyais chez mes parents avec les mêmes sous-pulls hideux, les mêmes objets “tendance”, la déco, etc. Vivement un autre Ozon aussi bon que Sitcom ou Huit femmes.

  • Il n’y a que Sous le Sable qui m’ait véritablement bluffé, d’un point de vue cinématographique, scénaristique… La patte de François Ozon est me semble-t-il trop superficielle pour s’inscrire dans le temps, et dans le cinéma. Certes la forme. Mais la forme ne fait pas le fond. J’ai trouvé ce film très divertissant. Mais si l’on gratte un peu, c’est creux. Drôle mais creux.

  • Je te rejoins tout à fait même s’il me semble que j’ai davantage aimé. Il manque un chouillat de folie comme avant, comme il n’y en a plus depuis 8 femmes

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