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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

In the Upper Room (Philip Glass / Twyla Tharp)

J’ai déjà parlé de tout cela, et j’ai parfois l’impression de bien radoter au bout de 7 ans et demi à broder ici, mais j’ai une telle relation avec ce ballet, que je dois encore en reparler. Car j’ai évoqué en 2003 déjà comment j’ai été intronisé à Philip Glass par une de ces rencontres qui changent la vie, et plus tard mon père qui avait enregistré ce bout de ballet à la télé. Il est resté des années un simple extrait sur une antédiluvienne VHS jusqu’à ce que j’en parle ici et qu’un blogueur me confie que l’American Ballet Theatre allait le danser à Paris quelques semaines plus tard. J’ai alors pu enfin goûter au bonheur apporté par ce spectacle qui, pour moi, dépasse l’entendement, transcende tout ce que j’avais pu voir et ressentir jusqu’alors.

Au hasard de mes pérégrinations sur le web, j’ai trouvé une vidéo, manifestement enregistrée de la RAI, qui présente le ballet en entier. Je n’ai pas pu résister à l’encoder et à la poster ici.

Je suis une terrible bille en termes de ballet, mais je vis ce spectacle avec toute ma candeur et mes tripes. Je sais que Glass n’est pas considéré comme de la “grande musique” par les mélomanes, mais ce n’est pas grave, et dans ce cas précis, je n’ai jamais vu expression corporelle plus adaptée, plus en résonance avec la musique que cet “In the Upper Room”. L’ambiance vaporeuse sur la scène, les costumes blancs, rouges ou les zones dénudées, les danseurs et danseuses en solo, en couple, les oppositions, les ruptures ou les harmonies ainsi créées, tout me plait, m’intrigue, me fascine dans ce spectacle.

Les sentiments aussi varient avec des moments de tension extrême et d’autres plus calmes et parfois sombres. Mais il y a surtout cette énergie créatrice et vivifiante qui irradie tout au long de la chorégraphie, j’imagine d’ailleurs que les artistes sont complètement éreintés à la fin d’une telle dépense physique. Le ballet se joue autant d’un ensemble de corps en mouvement, que de petits détails qui viennent émailler une scène globale, et cette vitalité fait que l’on ne s’ennuie pas une seconde. Au-delà des performances athlétiques et chorégraphiques, la poésie qui se dégage est aussi troublante et émouvante, et c’est ce dernier point qui me paraît si extraordinaire. On peut exprimer des choses avec la danse, une histoire, des émotions ou une corrélation avec la musique. Mais pour moi ce ballet devient un pur moment de poésie, et j’en deviendrai proprement synesthésique en ne sachant plus quel sens me procure exactement cela.

Ok j’en fais des tonnes. Mais vraiment j’aime beaucoup beaucoup.

Nope

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  • Les mélomanes?

    Philip Glass, c’est simple, répétitif, réutilisable, et incroyablement beau.

    Si par “grande musique” on entend la subtilité du stabat matter, alors non, Glass n’est pas de la grande musique. C’est autre chose, c’est la musique de la transcendance.

    Jujupiter> La trilogie des quatsi! Pur bonheur contemplatif :p

  • En cherchant sur Google : In the upper room+Philip Glass+Twyla Tharp , j’arrive sur votre site!
    Ce ballet , diffusé il y a longtemps sur Arte (et que j’ai capté sur une bande VHS) m’a toujours enthousiasmé: beauté de la musique , beauté de la chorégraphie . Les six minutes du finale me sidèrent par l’énergie , la vitalité dégagées .
    Merci d’avoir mis cette vidéo en ligne !

  • Dans le cadre du Festival des Etés de la Danse de ce mois de juillet, j’ai eu l’occasion de voir le Miami City Ballet au Théâtre du Châtelet. Je suis totalement novice en ballet et j’avais choisi le spectacle en fonction de la date et non du programme. Après 2 ballets de Balanchine, plus traditionnels, nous avons eu en 3e morceau “In the Upper Room” de Twyla Tharp. Un pur moment de grâce… J’ai été fasciné par l’énergie et la vitalité de l’ensemble ; par le plaisir de danser du corps de ballet ; par les danseurs qui évoluent en groupes de 2 ou 3 ou plus, de manière à la fois répétitive et variée ; qui apparaissent et disparaissent de la scène de manière quasi mystérieuse grâce à l’ambiance vaporeuse ; par ce mélange de classique et de moderne dans la musique et la chorégraphie qui mêle des danseurs “classiques” en pointes et tutus avec des danseurs “modernes” en baskets. Une performance physique mais surtout une fascination et un bonheur comme j’en ai rarement ressentis … Pour moi ce ballet atteint une sorte de perfection en termes de résonance entre la musique, les danseurs et ma propre sensibilité … C’en est presque troublant …
    J’en suis sorti sur un petit nuage … et j’y suis retourné hier soir pour le voir une 2e fois ! Je précise que le public du Châtelet, plutôt classique, a fait les 2 soirs une standing ovation de plus de 10 min aux danseurs !!
    Merci d’avoir mis cette vidéo en ligne !!!

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