MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

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J’avais 26 ans quand j’ai commencé le blog en 2003, et tout naturellement me voilà à l’aube de mes 35 ans. THIRTY FUCKING FIVE!!! Tout comme mon frangin cosmique d’ailleurs, et mes autres coreligionnaires de 1976 qui ont passé ou vont aussi passer la barrière. Je crois que j’ai mis tellement longtemps à accepter mes trente ans, au moins deux ans, ou plutôt accepter de faire le deuil de cette vingtaine (entre deux décennies décidément charnières pour moi), que les trente-cinq ne me troublent pas trop.

C’est la ligne droite vers la quarantaine, mais c’est con de dire ça, car c’est de toute façon toujours une ligne droite, et ça va forcément en croissant, huhu. Je me souviens de ma Grande-Tante qui racontait à 93 ans qu’elle se sentait dans sa tête exactement comme quand elle avait 20 balais, et que c’est quand elle se regardait dans le miroir qu’elle réalisait son âge. Elle nous disait : “Ooooh à part toutes ces rides, j’ai pas changé hein, je me reconnais bien, et j’ai l’impression de n’avoir pas beaucoup évolué depuis les 75 dernières années…” Evidemment, je n’en suis pas encore là, mais cela fait bizarre de se dire que j’étais en troisième il y a vingt ans, qu’une bonne partie de mes profs sont subclaquants, qu’il ne me reste à présent que des parents vieillissant et une génération de papy-boomers qui cahin-caha finira par nous laisser la place. J’ai rencontré ma copine Marie-Aude le premier jour de la rentrée du CP, il y a 29 ans. Elle est mariée avec deux enfants, et je suis moi-même bien “installé” dans la vie… Mon amie Virginie accouche dans quelques jours, alors que nous célébrions son mariage l’année dernière.

Un mois plus tard je commençais à voir flou, et quelques mois plus tard, je me retrouvai à l’hôpital dans cette nouvelle peau de diabétique… Piouuu que d’aventures, et encore je ne raconte pas tout de ces turpitudes de vie dignes d’une sitcom que je me trimbale parfois !! Le blog reste une activité qui me plait, et que j’utilise aussi pour me forcer à écrire car je pense que c’est une gymnastique vertueuse. C’est aussi un vecteur de rencontres inattendues et qui ont modelé un peu le gars que je suis devenu tout au long de ces 8 dernières années.

Mais comme d’hab, le truc le plus important pour moi dans la vie c’est l’amour. L’amour de mes amis, celui que je leur porte et réciproquement, qui est l’ineffable pilier qui soutient tel un Atlas mon petit monde personnel. Les amis, vous savez, cette famille qu’on se choisit et qui nous choisit en retour. Et ce truc incroyable qui m’arrive depuis 4 ans, et qui ne cesse de me ravir, ce chéri que j’aime plus que tout au monde, et qui pense bien souvent ce que je suis en train de penser en même temps, qui me rend fou de rage tant il est bordélique, fou de passion tant j’aime sa peau, son odeur et sa bite, fou de raison tant il est évidemment le bon pour moi et que je pense être aussi le bon pour lui. Ooooh je sais que les jeux ne sont pas encore faits, et je peux me faire larguer juste le temps de poster cela, mais ça ne changerait pas mes sentiments et cet état de fait, cette évidence même.

Bon bah voilà, 35 ans, un joli chiffre pour un an, un âge adulte sans conteste, je ne sais pas encore ce que je vais en faire. On en parlait ce week-end notamment avec quelques amis, on accumule tous des années d’expérience, professionnelles et personnelles, et c’est difficile de choisir (c’est déjà bien quand on a le choix !) entre une vie plan plan mais pas palpitante, une vie stressante et peu gratifiante mais qui finance certains plaisirs, une vie de bohème qui nourrit l’esprit mais pas les projets… Je pense que quelles que soient les décisions et les inflexions qui mènent de-ci de-là, on a tous un sentiment de regret qui point à un moment. Regretter d’être devenu comédien et de devoir faire un taf de merde pour vivre la plupart du temps tout en ne partant pas en vacances, et à galérer même dans le quotidien des auditions et des aspirations artistiques auxquelles on essaie de se raccrocher, mais avoir quelques bouffées de bonheur indescriptible quand on foule les planches et qu’un souffle vous transcende et vous convainc que vous êtes à la bonne place au bon moment. Etre à la Défense toute la journée à élaborer des projets, et passer 80% de son temps et son énergie à des tâches ennuyantes et à la finalité floue, faire semblant pour en tirer le maximum et profiter de l’aisance financière pour se faire plaisir, et faire le maximum pour ne pas perdre son âme dans ce pandémonium. Je crois qu’il y a aussi des gens qui arrivent à viser juste, entre les deux, mais dans tous les cas, on se remet forcément en question, et on est rarement gagnant sur tous les tableaux.

Moi j’ai choisi de me concentrer sur les trucs qui me font du bien, comme les narvals, les mitochondries ou Marc-Aurèle. Voilà les constantes de mon existence, ce pour quoi je trouve que la vie c’est quand même vachement bien et cool. Ajoutez à cela mon mari d’amour (avec une bonne bite hein, forcé), mon onzième arrondissement chéri, mon Osny natal et sa viosne enchanteresse, et je crois qu’il ne m’en faut plus beaucoup plus (bon un verre de Coca Light bien frais siouplé) pour ne rien vouloir de plus.

[Mis en ligne à 7h50 histoire de coller exactement avec la bonne heure.]

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