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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les profondeurs de la terre (Robert Silverberg)

Les profondeurs de la terre (Robert Silverberg)

Etrange et fascinant roman de Robert Silverberg (c’est donc le 5ème de lui que je lis) qui m’a bien agréablement transporté pendant quelques jours. Apparemment, il s’agit d’un hommage à Joseph Conrad, mais comme je n’ai jamais rien lu de cet écrivain, ça ne m’a pas vraiment sauté aux yeux (ouuuuh la honte). On est dans la SF américaine bien classique que je révère, une période avant les ordinateurs et les réseaux, où les humains vont sur de lointaines planètes et tentent d’apprendre des choses sur des étranges civilisations. Evidemment c’est sur eux qu’ils en apprennent le plus sur le chemin…

Là c’est une planète loin de la Terre qui était une colonie, largement exploitée pour la sécrétion d’une bestiole qui donne un médicament anticancéreux des plus efficaces et permet de catalyser les repousses d’organes pour les humanoïdes (très pratique). Nous sommes huit ans après que la planète ait gagné son indépendance, et un des anciens pontes, Gundersen, revient sur Belzagor pour un motif flou. On comprend que les hommes ne se sont pas forcément bien comportés envers les autochtones, et le livre nous découvre peu à peu une civilisation locale très archaïque et sauvage. Il ne reste plus que quelques centaines d’hommes sur toute la planète, et avec eux une poignée de robots et d’installations sommaires, à peine fonctionnelles pour recevoir des touristes en mal de sensations fortes.

Belzagor possède étonnamment deux espèces dominantes (normalement il n’y en a qu’une), on les voit illustrées sur la couverture ci-dessous. Il y a les nildoror et les sulidoror (on dit respectivement un “nildor” et un “sulidor”). Les premiers paraissent les plus évolués et ressemblent à des éléphants, tandis que les seconds sont plus mystérieux et plus humanoïdes… Gundersen s’interroge sur la notion de “renaissance” que les nildoror semblent tous avoir connu et qui est clef dans leur développement. Lorsqu’ils en ressentent le besoin ils se dirigent vers le Pays des Brumes (dominés par les sulidoror), et ils renaissent sans qu’aucun homme n’en connaisse plus intimement le sens ou le processus. Gundersen demande officiellement à un chef nildor d’aller au Pays des Brumes pour en savoir plus, mais on devine que son voyage a un but bien plus personnel, initiatique et en somme celui d’un véritable pénitent…

Rhaaaa que c’était sympa comme lecture, avec un choc de civilisations comme je les aime, une forte importance de la nature que Clifford D. Simak n’aurait pas renié, et une énigme qui se découvre peu à peu jusqu’à un twist final bien troussé (je me doutais un peu de la fin, mais je n’ai pas boudé mon plaisir). Ce n’est pas de la littérature de haut-vol, et Robert Silverberg, avait déjà fait montre d’une plume un peu plus affutée, mais l’histoire et les personnages compensent cette faiblesse. Les personnages extraterrestres surtout sont bien campés et m’ont beaucoup plu.

Les profondeurs de la terre (Robert Silverberg)

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