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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Oscar Wilde et le cadavre souriant (Gyles Brandeth)

Oscar Wilde et le cadavre souriant (Gyles Brandeth)

Ce bouquin avait relativement tout pour me plaire, d’abord avec cette collection “Grands Détectives” de 10/18 dont je me délecte souvent des enquêtes dans des époques passées. Et puis là le héros c’est Oscar Wilde, avec comme toile de fond le Paris des années 1880. Ce dernier donne à lire un petit texte à son pote Conan Doyle et le challenge afin qu’il trouve le fin mot de l’étrange histoire que nous lisons aussi.

Cette narration, véritable roman dans le roman, est une enquête que mènent Oscar Wilde et son fidèle compagnon, Robert Sherard, qu’il vient de rencontrer à Paris. Mais tout commence aux USA où le dandy anglais fait la connaissance d’une troupe de théâtre parisienne avec en figure de proue l’impressionnant Edmond La Grange. Toute la famille de ce dernier fait aussi partie de la troupe dont un couple de jumeaux, garçon et fille, qui sont de talentueux comédiens. Premier mystère : on retrouve le chien de la mère d’Edmond La Grange mort étouffé dans une malle pleine de terre en pleine traversée transatlantique. Mais ce n’est que le début des cadavres qui s’alignent et d’intrigues très alambiquées et étranges. Le roman figure un Oscar Wilde très parisien, et c’est l’occasion de rencontrer les sommités de l’époque, telles le poète Maurice Rollinat ou le peintre portraitiste Jacques-Émile Blanche mais surtout l’immense comédienne Sarah Bernhardt.

J’ai beaucoup aimé la peinture d’époque de Gyles Brandeth dont on sent qu’il maîtrise parfaitement son sujet, autant Wilde que le Paris de cette époque. De plus, l’écriture est à la fois très enlevée, agréable et d’un bon niveau pour coller aux lèvres d’un auteur aussi mythique qu’Oscar Wilde. On ne peut pas lui faire dire n’importe quoi, et de ce point de vue là c’est assez réussi. En revanche, je n’ai pas compris comment il faisait pour passer les 400 pages du roman sans même effleurer l’homosexualité de son personnage principal… Mais bon pourquoi pas, ce n’était certes pas le sujet du bouquin (et c’est le 3ème tome, apparemment dans les autres c’est beaucoup plus explicite).

Ce qui m’a plus dérangé, et qui a fait que le bouquin ne m’a vraiment pas plu, c’est que c’est terriblement long et qu’il ne se passe pas grand chose. En outre, les intrigues sont totalement fumeuses et la conclusion ne vient pas éclairer grand chose, sinon en se disant qu’il a un peu abusé d’avoir construit une histoire aussi abracadabrante (à peu près aussi crédible qu’un épisode des “Mystères de l’Ouest”). C’est dommage car les quelques incursions historiques m’ont vraiment intéressées, mais l’auteur noie cela dans beaucoup trop de blablas, rodomontades et pérégrinations narratives bien superfétatoires ! Le bouquin a donc fini par me tomber des mains, et j’ai souffert pour le terminer. Je ne pense pas que je tenterais du coup la lecture des autres tomes. Tant pis !

Oscar Wilde et le cadavre souriant (Gyles Brandeth)

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