MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Coucher de soleil sur la plage de Bellangenet (Le Pouldu)

Krampouez a blij din

Tout a commencé à l’été 1975, mes parents étaient allés en vacances trois semaines en Bretagne. Trois semaines en camping comme tous les ans, et dans le Finistère pour la première fois. Aheum… trois semaines de flotte !!! Dégoûté à mort de la région, ils avaient fait le vœu solennel de ne plus remettre les pieds en Bretagne, et comme vraiment il n’y avait pas grand chose à faire dans un camping sous la flotte, ils ont fait des trucs dont la conclusion, neuf mois plus tard, fait que vous lisez ces lignes. Hé hé hé, oui j’ai été conçu dans le Finistère ! Ça compte non ?

A 6 ans, ma seconde colonie de vacances d’été c’était à Saint-Lunaire dans le nord de la Bretagne, pas loin de Saint-Malo. Je me suis souvenu de tout cela en un éclair un jour, alors que M. m’emmenait à Saint-Briac pour la première fois. M. c’est celui que vous avez connu au début de ce blog et jusqu’en 2004, un breton du 92 comme beaucoup de bretons. Enfin c’est beaucoup plus pernicieux puisqu’il ose même être mi-breton mi-anglais. Et A., mon chérichou de l’amour de la vie à moi depuis quatre ans, autre être hybride, mi-breton mi-réunionnais, est un breton du 78, comme (encore) beaucoup de bretons. Hu hu hu. Bretagne nord pour M. avec cette ville de Saint-Briac dont j’ai beaucoup parlé dans le blog, et le sud pour A. avec la fameuse ville de Clohars-Carnoët.

(On me dit souvent que j’ai un truc avec les bretons par rapport à ces deux hidalgos, mais force est de constater que j’ai frayé avec quelques mâles depuis une quinzaine d’années, et qu’il n’y en a pas plus que ça… Huhu.)

J’écris ce post et je me dis que ça me rappelle un truc… Je cherche un peu et patatras ! Tu m’étonnes, j’ai écrit la même chose y’a deux ans !!! Merde c’est pas possible de radoter comme ça. Hé hé hé. Bon je continue et en essayant d’innover. Arfff.

J’ai eu un vrai choc donc quand M. m’a emmené à Saint-Lunaire, et surtout sur la grande plage devant ce Grand Hôtel de la fin du 19ème siècle. C’est en m’accoudant à la rambarde en ferronnerie qui longe la promenade que ça a fait tilt, que le nom de Saint-Lunaire m’est revenu en mémoire, et surtout le souvenir diffus mais bien prégnant de regarder, comme un gosse de 6 ans, non pas au dessus de la barrière mais à travers. J’avais le souvenir des vagues immenses à marée haute et d’un sentiment mêlé de peur et fascination devant un tel déchaînement. Je ne sais pas si j’ai fabulé et si je me suis fabriqué ce souvenir visuel, mais ça m’est revenu avec une telle force, que je pense que cette gamme impressionniste de sensations au moins venait de loin.

Dans mon idée, le nord de la Bretagne est plus froid mais aussi plus sauvage et avec une côte qui n’arrête pas de se découper en anses et en petites plages à l’océan cristallin et incroyablement vert (d’où le nom mérité de côte d’émeraude). Avec Saint-Briac et les villages du coin, j’ai aussi une image assez bourge de ce coin (qui correspondait aussi plus à M. huhu), avec de superbes maisons en granit et des villas centenaires qui s’accrochent à d’époustouflantes vues. On y trouve aussi un souffle historique du siècle passé qui ne s’est pas démenti pour Saint-Briac et ma découverte du mystère Victoria Melita.

Le sud me paraît donc un rien plus chaud et avec moins de bord de mer rocheux et d’anses idylliques, on y trouve plus de plages classiques, et donc ça me paraissait au premier abord un peu moins joli, moins bourge aussi et avec des constructions parfois sans charme aucun, ou pires qui enlaidissent certains panoramas. Aujourd’hui j’ai nuancé cette vision brute de décoffrage parce que ce Finistère sud offre aussi ces incroyables rias ou abers qui donnent des rivières larges comme dix fois la Seine et qui proposent leurs lots de vues enchanteresses. La forêt aussi et en particulier celle de Carnoët avec la Laïta (la ria du coin) qui la traverse, avec ses châtaigniers, chênes et séquoias majestueux. Je suis aussi amoureux des couchers de soleil breton qui sont à chaque fois plus beaux et impressionnants. Les sentiers côtiers sont l’occasion de promenade dans tous ces différents reliefs, parfois rocheux puis accédant à une plage, une lande, des dunes, des étangs avec une faune protégée etc. Et puis tous ces ports sur l’océan avec une vie maritime encore vivace et authentique ajoutent à leur charme. Bref, j’ai trouvé dans ce coin un mélange des genres qui me plait énormément, et dont les défauts rendent le tout terriblement attachants et sincères.

Il faut dire que je suis marié à un fanatique de son coin, et qu’il est un bon ambassadeur de la région… Hé hé hé. D’ailleurs, c’est un trait commun à A. et M., tous les deux n’hésitent pas à faire cent bornes en voiture pour faire visiter une pointe ou un lieu connu. Et comme de bons bretons, ils guettent la fin de la pluie, et hop on sort faire une balade. Cela m’a encore épaté ce week-end, où dimanche après-midi, alors que le ciel était gris et l’atmosphère bien humide, les routes étaient blindées, les plages et espaces de jeux pour les enfants pullulaient de monde…

L’autre chose importante pour eux et que je comprends carrément c’est la maison de famille. M. ou A. ont ces endroits qu’ils connaissent depuis toujours, ce sont des grandes maisons où l’on peut inviter des amis, faire un feu de cheminée, et bien cosy où l’on se sent rapidement chez soi et l’à aise. C’est un peu le lieu pour se ressourcer, retrouver son équilibre, et y amonceler, séjours après séjours, de bons souvenirs. Ils y ont passé une kyrielle d’étés avec leurs parents, et même si on pourrait penser à une quelconque lassitude, il n’en est rien ! A présent que je comprends l’importance et le charme de la maison de A., j’en mesure plus le rôle dans sa vie, et j’en apprécie grandement les vertus. Je me dis aussi que j’avais la chance d’aller à un endroit différent tous les ans avec mes parents, mais qu’un tel havre de paix et un repaire familial aussi ancré aurait été une sacrée chance, et d’un point de vue pratique, et en repère.

Quelques photos du week-end qui illustrent encore mieux ce que j’ai voulu exprimer…

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  • Merci pour ce doux dernier paragraphe qui synthétise aussi, un peu, ma petite vie de breton du Finistère nord… “expatrié” !
    :xkiss:

  • Pour ce week-end, nous avons loué un cocon à Plogoff (dernier bourg avant la Pointe du Raz)pour le plaisir de marquer 21 années de vie commune en douce parmi les chemins douaniers du Cap sud-finistérien :roll:
    (Ps : Je confirme également l’exaltation que peut susciter l’embouchure de la Laïta !)

  • je sentais bien que le titre respirait la Bretagne, mais une telle ode, n’en jetez plus!
    Clohars carnoet une ville ???? je veux bien mais …. y a bien que toi à la prendre pour une ville .
    Bien belles photos et merci pour nous . Kenavo. :

  • @matoo tu es en train de comprendre comment des mecs comme A, M, moi et d’autres, on ne pourra jamais être totalement ni Parisiens ni Franciliens :p (et moi encore moins que tes deux zouzous puisque si eux vivaient ici périodiquement, moi c’était à plein temps :p)

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