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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Poussière d'homme (David Lelait)

Poussière d’homme (David Lelait)

C’est un bouquin dont j’avais entendu la chronique sur France Info un week-end, j’aime bien cette petite chronique, présentée par Valérie Expert, avec deux libraires qui font partager leurs coups de coeur. En entendant qu’il s’agissait d’un message d’amour d’un auteur à son compagnon qui était mort, je me suis dit que ça serait étonnant de lire un tel roman où l’identification était possible.

J’avais eu un peu peur quant au pedigree de l’auteur en question, qui a rédigé des bios de Callas, Evita, Piaf, Romy Schneider et Dalida (et Vanessa Paradis). Enfin vous voyez quoi, pas un auteur de haute voltige… Mais c’est le genre de chose dont je me détache heureusement facilement, et je reconnais bien une qualité à Poussière d’homme c’est son écriture. En revanche, en le finissant je me suis rassuré sur cette fameuse identification au personnage en réalisant qu’en matière d’amour, on n’a pas tant besoin de cela, et que le sentiment amoureux transcende finalement l’orientation sexuelle.

Donc le roman est très bien écrit, souvent poétique mais pas trop, donc pas de mièvrerie ou de pathos en vue. David Lelait a surtout l’air d’une incroyable sincérité tout au long de son récit, et on est avant tout touché par cela. La narration est assez classique et encore une fois, on ne peut pas dire qu’il en fasse des tonnes. Il raconte assez simplement son histoire avec son homme, leur rencontre, ce qu’il était, ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, leur amour et sa disparition. Evidemment c’est le bouquin type catharsis, et l’originalité tient aussi dans ce qu’on y parle de deux hommes. C’est évident pour beaucoup, mais je pense que bien des gens sont touchés en découvrant (c’était en filigrane dans le discours du libraire) que l’amour entre deux gars peut être aussi construit et fécond qu’entre un homme et une femme.

Mais passée l’émotion et quelques anecdotes qui m’ont fait sourire, je suis resté un peu sur ma faim. D’un point de vue romanesque, le bouquin tourne un peu en rond, et ce n’est pas non plus une oeuvre philosophique ou un essai littéraire qui retient par d’autres qualités. Mais je ne boude pas mon plaisir, et j’ai plutôt été charmé par l’ensemble de l’oeuvre.

Poussière d'homme (David Lelait)

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  • Il y a une phrase que j’aime beaucoup dans ta note: c’est le genre de chose dont je me détache facilement. Ne pas s’arrêter aux apparences est une qualité majeure pour moi. C’était juste pour le dire;-)

  • Comme toi, au-delà de sa valeur de témoignage, j’avais été moyennement convaincu par ce roman (remis au goût du jour par Gérard Collard).
    Je lui avais préféré un roman sorti peu de temps auparavant sur un thème similaire : Perfecto, de Thierry Fourreau (chez P.O.L.), plus puissant par son style et sa narration. Je serais curieux de connaître ton avis.

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