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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Monsieur Lazhar

Monsieur Lazhar

J’aime bien Fellag, et le savoir dans un film québécois en tant qu’instituteur remplaçant avait piqué ma curiosité. Bien m’en a pris, car c’est un film très sympathique et touchant. Ce n’est pas un grand chef d’oeuvre, mais il pose de manière très simple, et présente sans ambages, des situations qui finalement sont plus extraordinaires qu’elles n’y paraissent. En chemin, sans en faire des tonnes, le film donne à réfléchir et aborde des sujets pas si faciles que cela à traiter au cinéma ou ailleurs.

Tout commence par un drame, une instit qui se suicide dans sa classe de primaire, et le choc qui s’en suit pour ses élèves (dont certains la voit pendue d’ailleurs) et les enseignants. C’est alors que débarque Bachir Lazhar, un algérien réfugié au Canada joué par Fellag, qui se propose de remplacer immédiatement la prof manquante. La directrice qui veut essayer de revenir à une situation plus calme le plus vite possible l’accepte, et le nouvel instituteur fait connaissance avec ses élèves.

Le film présente donc un certain choc de culture entre cet algérien aux méthodes plus proches de l’école publique française que celles nord-américaines d’une école québécoise privée catholique (huhuhu). On y développe les quelques saynètes auxquelles on peut s’attendre avec décalages ironiques et incompréhensions drolatiques. Mais au-delà de ça, c’est aussi l’occasion de voir se dégager quelques jeunes personnalités hautes en couleur, et un professeur plus en détresse qu’il ne le montre à ses élèves ou collègues. Peu à peu, on a aussi quelques indices concernant le suicide, ainsi qu’une classique incursion du rejet des parents face aux méthodes très différentes de Monsieur Lazhar.

Les gamins jouent extrêmement bien, mais Fellag est vraiment parfait. A la fois dans le rôle de l’algérien amoureux de la langue française et stricte maître d’école, mais aussi l’homme seul et blessé qui ne se remet pas de ce qu’il a vécu en Algérie. Les deux gamins “héros” sont aussi au coeur d’une fascinante intrigue où la culpabilité infantile prend tout son sens et sa mesure.

Le film est parfois un peu bancal et maladroit. Cela manque de peps à certains moments, ou c’est trop facile parfois, ou bien ça sonne un peu faux de temps en temps. Mais globalement c’est correctement troussé, et c’est un bon divertissement en même temps qu’une réflexion pas inintéressante sur les rapports profs-élèves, et la manière dont la vie continue même après les pires traumatismes.

Monsieur Lazhar

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