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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Journal intime lycéen - décembre 1992

Être aimé (il y a vingt ans)

Ayant commencé à m’exprimer par l’écrit en 1991, j’avais alors 15 ans, et j’ai conservé la plupart de mes journaux intimes. Finalement le support physique, même s’il est assez fragile en soi, est peut-être le plus fiable et résistant à l’épreuve du temps. J’ai déjà ici quelques fois montré des bouts de ces écrits antédiluviens. Je suis sensible à des anniversaires ou des chiffres ronds qui me donnent le vertige, surtout quand je lis ce que j’écrivais il y a dix ou quinze ans. Mais cela fait plus de 9 ans que je blogue, et les années s’additionnent tant et si bien que j’ai réalisé que c’était bien 20 ans de barbouillages que j’étais à présent en mesure de relire.

Du coup piqué par la curiosité, j’ai essayé de retrouver ce que j’écrivais il y a vingt ans… Vingt ans… Bon j’étais en seconde au lycée, et c’était le début des vacances scolaires, ouai c’est bien ça…

Journal intime lycéen - décembre 1992

J’écrivais sur un agenda dont la qualité merdique du papier absorbait déjà à moitié l’encre de mon stylo-plume, mais vingt ans plus tard, les mots s’effacent carrément. Je crains que tout cela ne tienne pas beaucoup plus d’années. En revanche, je me souviens comme si c’était hier de ce que j’ai écrit, et du pourquoi du comment. J’avais eu un collège absolument horrible et déprimant. Je voulais prendre ma revanche au lycée, et j’avais commencé à utiliser certaines qualités pour faire ma place et mon trou dans cet univers impitoyable. J’allais d’ailleurs à l’issu de ce parcours du combattant en tirer une somme terriblement pompeuse, mal écrite et pédante sur la “sociologie du lycée”, ah ah ah. Je ne doutais de rien !! Cette page était donc un bilan d’une première période de lycée qui était une chance puisque je n’étais pas dans l’établissement dont mon ancien collège dépendait, et je n’avais donc qu’une poignée d’anciens élèves que je connaissais “d’avant”.

Le premier filtre qui s’effectue entre collège et lycée est important, et il m’avait fait un bien fou. Moins de relous, moins de teubés, de racailles et autres petit(e)s con(ne)s qui m’avaient tant gâché la vie. Ce qui me trouble encore aujourd’hui c’est de lire ce “je suis aimé” qui avait l’air d’être un tel accomplissement, et c’est vrai que ça changeait pas mal des années précédentes. En dehors de cela, les écrits de la période sont principalement de cet acabit, donc des faits d’une futilité à toute épreuve, sur des gens que je fréquentais et dont je compilais les attitudes, les anecdotes, les traits de caractères ou les jeux de pouvoir. Mes journaux intimes par la suite vont de Charybde en Scylla puisque je me mets dans les années suivantes à philosopher avec un aplomb assez incroyable (et proportionnellement ridicule) sur moi, les autres et la vie. Huhuhuhu. J’ai retrouvé aussi les brouillons de mes lettres à mes exs quand j’atteins la vingtaine, et y’a sacrément du dossier…

J’aime bien aussi relire cela pour me rappeler à quel point j’étais con, et à quel point je serais un parfait skyblogueur si je devais sévir aujourd’hui sur le net. Je serai aussi un de ces étudiants qui n’aurait pas pu si facilement faire table rase de son “passé” collégien en changeant d’établissement, et qui aurait sans doute été autant vilipendé via les réseaux sociaux. J’imagine à quel point ces outils sont aujourd’hui autant d’espoirs, d’ouvertures sur le monde et de découvertes épanouissantes, de que de dangers et de moyens supplémentaires pour (se) faire du mal.

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