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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Amour

Amour (Michael Haneke)

Je partais avec un à priori assez positif sur le film, surtout lié à l’admiration que je porte à Haneke. En effet, c’est un des rares cinéastes qui arrive à être hyper intello, réalisateur à la patte marquée et absolument pas chiant du tout, mais genre du tout quoi ! Pourtant ses films sont parfois très lents et contemplatifs, mais je ne sais pas pourquoi ce n’est JAMAIS chiant. Il y a toujours une action, un propos, un message caché dans l’inflexion d’un jeu d’acteur, dans un plan mobile ou même fixe. J’ai vu Funny Games, La Pianiste, Caché et le Ruban Blanc.

Ce film là est malgré tout un peu trop long pour moi, mais ce n’est pas tant une question temporelle qu’une question de résistance personnelle. C’est tellement triste et déprimant que les deux heures sont une sacrée expérience à vivre. Mais il s’agit aussi d’une performance de comédiens hors-norme et d’une manière de filmer qui réussit encore à m’épater. Après l’histoire tient dans un mouchoir de poche et son déroulement n’a rien de transcendant, sinon qu’on a jamais vu un truc pareil au cinéma, et que ça force le respect.

Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant sont deux personnes âgées qui s’aiment, et ce dernier s’occupe de plus en plus de son épouse qui commence à montrer quelques signes de sénilité (Isabelle Huppert est leur fille). Le film en surface illustre cette descente aux enfers, et la manière dont le couple se délite au fur et à mesure qu’Emmanuelle Riva perd ses facultés intellectuelles. Le film semble ne jamais s’arrêter et il montre des choses assez insoutenables, mais sans être particulièrement dans un descriptif gore ou documentaire, non ce qui choque c’est véritablement la mise en lumière de la relation et de son évolution au regard de la maladie et la vieillesse. J’ai pensé notamment à “Loin d’elle” avec Julie Christie qui interprétait avec beaucoup de talent une femme touchée par la maladie d’Alzheimer. On y retrouve quelques échos de la relation amoureuse confrontée à des capacités cognitives qui disparaissent. Evidemment “Amour” a ce côté cru et le regard qui scrute et autopsie d’Haneke. Et encore une fois, ce n’est pas chiant, et on a l’impression qu’on pourrait étudier son film plan par plan tant il est riche cinématographiquement parlant.

En revanche, cette putain de claque dans la gueule encore… Pfiouuuu… Mais c’est à voir car il y a peu d’oeuvres qui peuvent produire des effets pareils, et décrire avec autant de vérité et d’un mélange délicat, formel et informel, parlé et tacite, ce qu’est l’Amour et ce qu’il devient parfois.

Amour

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  • Bonsoir, et bien moi, j’y suis allée à reculons car je n’aime pas tous les films d’Haneke mais là, chapeau! Je l’ai trouvé remarquable, il faut dire qu’Emmanuelle Riva (85 ans) est sensationnelle et le film m’a d’autant plus touchée que j’ai cotoyé une personne atteinte d’une attaque et cela fait quelque chose. Bonne soirée.

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