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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Physician, heal thyself

Radiolab est un podcast américain célébrissime qui dégote régulièrement des curiosités de notre quotidien, et les présente à l’aune des connaissances scientifiques actuelles. Mais leur truc c’est de faire dans la science ultra-vulgarisée et accessible, et dans des domaines d’une incroyable diversité (écologie, physique, mathématique, philosophie, éthique, sociologie, et j’en passe).

J’ai été interpellé par cet épisode parce qu’il se base sur un résultat de sondage plutôt flagrant, et que les conséquences ont un potentiel assez troublant si on s’y penche un peu ! Tout part de ce constat un peu dingue : on demande à des gens quels genres de traitements ils seraient d’accord de recevoir s’ils étaient en danger de mort imminente et avec le cerveau endommagé (mais pas complètement). Et on leur propose de donner leur avis concernant les actions suivantes : massage cardiaque, aide respiratoire, dialyse, chimiothérapie, chirurgie lourde, alimentation par sonde, transfusion sanguine, antibiotique, hydratation par intraveineuse, antidouleurs (analgésiques). Si on pose la question à un quidam, par réflexe il dit que tout est acceptable pour survivre, mais les médecins interrogés répondent à plus de 80% non à tous les traitements proposés, sauf les antidouleurs.

Quand on creuse, on comprend bien que le massage cardiaque lorsqu’il fonctionne (pourcentage infime) laisse souvent les gens dans des états peu enviables. Et similairement, certains traitements sont parfois plus difficile à vivre, et ne feront que prolonger et jamais guérir, que la maladie elle-même. Bref, j’imagine que les médecins, et surtout ceux qui fréquentent les milieux hospitaliers, sont tellement en contact avec la maladie, et des traitements invasifs et pénibles qui y sont afférents, qu’ils préfèrent se passer de ce qui constitue une partie non négligeable de leur activité.

Bon après c’est un drôle de raccourci vers des chemins qu’il vaut mieux emprunter avec circonspection. Mais je comprends qu’on veuille à partir d’un certain âge ou pour certaines maladies renoncer à un acharnement thérapeutique.

  • Ca me surprend pas ce résultat, c’est vrai qu’on en parle souvent entre collègues (finalement on aurait les mêmes chiffres pour tous les soignants, pas spécialement les médecins) et par exemple face à un cancer non curable on préfèrerait vivre moins longtemps mais vivre bien, que vivre quelques mois de plus mais à l’hôpital avec des thérapeutiques agressives.

    C’est très certainement ce que je ferai, en tout cas.

    • Oui je pense que le personnel soignant est exactement à la même enseigne et sans doute encore moins distancié que les médecins. Même si pas du tout dans le domaine, bah je suis aussi exactement sur cette longueur d’onde. :scratch:

  • Je suis contente d’avoir lu ça, je me suis toujours dit la même chose que Brice.

    La seule chose qui me pousserait à accepter de “me faire soigner d’une maladie incurable” (!), ce serait que les enfants soient encore trop jeunes pour ne pas vivre mon refus de me soigner comme un abandon.

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