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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Voyelle s’en est allée

Ma pitite Voyelle d’amour, je l’appelais quand je rentrais à Osny chez mes parents. Et elle ronronnait comme un B52, c’est ce qu’elle a toujours fait et aura fait jusqu’au bout. Elle est morte maintenant c’est une certitude. Ma maman m’avait dit au téléphone qu’elle n’allait pas bien surtout parce qu’elle maigrissait à vue d’oeil en mangeant comme quatre. Elle a donc décidé de l’emmener chez le véto qui a diagnostiqué des problèmes d’urée et donné toute sorte de médocs. Mais impossible, ou un combat de titans, de faire avaler un truc à Voyelle, elle qui avait toujours été un petit ange de chat. Et voilà qu’elle s’était mise à arrêter complètement de s’alimenter.

Ma maman était un peu paumée, entre l’amener de nouveau chez le véto (mais elle s’en voulait terriblement et elle se demandait si ce n’était pas pour cela que Voyelle ne mangeait plus…) ou attendre la fin. Une chatte de quinze ans, qui ne souffre pas du tout, continue de chercher les câlins et distribuer les ronrons… J’ai conseillé à ma mère d’attendre.

Samedi d’il y a quinze jours, je l’ai trouvé en effet particulièrement amaigrie, mais toujours cabotinant en se roulant sur l’herbe pour ses caresses et son ronronnement un peu moins puissant mais toujours là. Elle n’avait rien mangé depuis dix jours, buvait un peu de flotte et c’est tout. Elle était naturellement très affaiblie, et ma mère avait TOUT essayé pour lui donner de l’appétit, mais elle avait laissé tombé les médicaments que la chatte refusait totalement. Je l’avais prise dans mes bras, lui avait fait plein de papouilles, et chuchoté plein de mots d’amour, je me doutais bien que c’était la dernière fois. Elle continuait à ronronner et à s’étirer, même si je sentais bien que ça sollicitait beaucoup d’énergie pour son vieux corps fatigué. J’ai pris quelques photos, je ne les montre pas, car elle est toute chétive et pas bien à son avantage, même si on reconnait bien cette petite étincelle dans l’oeil de ma Voyelle.


La lueur dans l’œil – Juliette

Vendredi ma maman m’envoie un email pour me dire que la chatte a disparu depuis mercredi. J’appelle ma mère, elle m’explique que Voyelle cherchait à s’enfuir du jardin, et que mon frangin avait colmaté toutes ses anciennes portes d’escapade, les bouts de grillages soulevés, les anfractuosités où la féline avait ses habitudes maraudeuses. Mais la maline Voyelle avait trouvé un moyen de fuir, pour sans doute aller mourir seule dans un coin. Ma maman était en pleurs évidemment, et j’ai aussi mouillé le bout d’un oeil à l’idée d’avoir perdu cet animal de chatte. On se dit que 15 ans c’est bien, et qu’elle a au moins bénéficié d’une retraite exceptionnelle, et fini sa vie sans douleur apparente, dans les ronrons.

Voyelle m’était arrivée en 2006, avec déjà un bon pedigree, et via une blogueuse de mes connaissances ! C’était bien d’avoir un chat avec moi, je trouvais que ça donnait une âme à mon appartement, et j’adorais sa personnalité de chatte (ouai !). Mais au bout de deux ans, mes 30 m2 et ma vie de goguette ne me paraissaient pas bien adaptés à l’animal, et je m’en voulais de l’abandonner une bonne partie du temps et des week-ends. Alors ma maman a accepté de la recueillir, et c’est ainsi qu’elle a déménagé dans une maison avec jardin dans l’ouest du Val d’Oise. Il a bien fallu un an pour que Voyelle s’acclimate, à la maison, à ce mystérieux extérieur inconnu et surtout à l’autre chat (plus jeune) de mes parents le bien-nommé “chaton” (qui n’en est plus un depuis longtemps).

Mais la petite n’a pas attendu longtemps avant de devenir la coqueluche de toute la famille. Voguant du lit de ma maman, sur lequel le pull en laine de ma mère était un Graal qui la faisait baver de plaisir ensommeillé, au lit de mon frangin qui avait le mérite de dormir presque autant qu’elle, en passant sur les épaules de mon père qui lui faisait faire ainsi des balades dans le jardin. “Oui tu comprends, elle adore voir les choses de haut.” Et Voyelle placide, son moteur de B52 à fond les ballons, a rapidement trouvé ses marques. Bouillotte vivante de ma maman pendant les soirées d’hiver où Voyelle était plus collante que jamais, mais une présence extraordinaire pour la maison, un Lar familiaris par excellence. Je sais que c’est une bestiole mais c’est évidemment bien plus que cela, et je lui paye ainsi mon humble tribut à ma pitite Voyelle d’amour.

Je garde le souvenir de cette véritable déesse Bastet qui veillait farouchement sur le sommeil de ses colocataires. C’est exactement cela, alors que mon chérichou crapulait éhontément, elle trouvait un creux et s’y lovait bien certainement. La voilà qui me regarde avec mon appareil, en se doutant bien que je vais l’emmerder…

Voyelle chez moi avec A.

Et j’adore son regard là qui est exactement Voyelle. Exactement.

Voyelle

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