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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Berville

Berville

J’ai beaucoup parlé de ma ville natale dans le blog, Osny à côté de Cergy-Pontoise en banlieue parisienne, plus exactement à l’ouest du Val d’Oise. Et même si ma famille s’y est installée avant la seconde guerre mondiale, et que j’y ai fait ma scolarité, je n’y ai concrètement habité que jusqu’à 7 ans. En effet, le 1er janvier 1983 (donc j’avais 6 ans), nous avons déménagé dans ce petit village de 300 habitants du Vexin français, Berville, à la limite avec l’Oise (et donc la Picardie). J’ai passé 15 ans là-bas avec mes parents jusqu’à ce que je prenne mon indépendance en février 1998 et devienne parisien. Ainsi cela fait autant de temps que j’habite à Paris (Putain 15 ans !!), que j’ai vécu à Berville. Mais de 6 ans à 21 ans, ce sont des années importantes évidemment…

C’est marrant, je me rappelle bien ce 31 décembre 1982, et le fait de n’avoir absolument rien compris à un quelconque déménagement. On nous avait collé chez un oncle et une tante où nous passions le jour de l’An, et au lieu de rentrer à quelques kilomètres de là, il y eu un long périple (de 15 minutes, hu huhu, eh oui les prix de l’immobilier sont souvent inversement proportionnels à la distance parcourue) dans la campagne Val-d’Oisienne. Au trois-quart endormis, il devait être tard dans la nuit, dans le coaltar et sans doute avec un brin d’angoisse, on nous a montré ce nouvel endroit où on allait vivre. Truc de ouf, une maison avec un très grand jardin, et une grande chambre (que j’allais partager maintes années avec mon frangin), alors que l’on venait d’un appartement en ville très “banlieue dortoir”.

J’ai passé de très belles années dans ce village, très solitaire aussi en apparence, mais la nature a été la meilleure des compagnes, et je n’étais que rarement seul dans ma tête. D’ailleurs on y est resté assez nombreux depuis. Ces années rurales ont entériné mon enfance isolée et introspective, parfois neurasthénique mais diablement créative et donnant libre cours à l’imagination la plus débridée. Les arbres de la forêt, les pyramides de ballots de paille, les champs de colza et tournesols, les animaux, la rivière, les nuits étoilées en plein mois d’août, les quelques monuments étaient des repères qui équilibraient mon univers, et lui donnait vie, et lui donnait sens.

Cette vallée du Sausseron, où se trouve Berville en plein Vexin français, est très humide justement liée à la présence d’une rivière, comme Osny avec sa Viosne. Et comme à Osny, j’avais à Berville aussi construit un univers mythologique dont les artefacts sont encore intacts en moi. Le village est parfaitement représentatif de ce Vexin français Val-d’Oisien, et en même temps à peu près tout le monde bosse sur Cergy ou plus loin encore vers Paris. D’où un village à l’activité largement moribonde, mais qui a l’avantage de conserver son charme rustique.

En gros le village consiste en une grande rue, la rue d’Heurcourt, et quelques ruelles adjacentes, quelques hameaux et fermes, et deux bâtiments d’un banal confondant : une église et une mairie-école. La situation de l’église Saint Denis dans le village est remarquable à bien des égards, et j’adore ce monument. Je sais qu’il a quelque intérêt historique et architectural, mais pour moi c’est la vue de la rue principale et son aura à cet endroit qui lui donne tout son charme. Avec son petit côté église d’Auvers-sur-Oise et la manière dont elle trône, j’ai toujours été impressionné par ce mélange de majesté et de rusticité parfaitement idoine. La façade a d’ailleurs été restaurée depuis la dernière fois (j’étais venu en 2005), et le Saint Denis au-dessus du portail est à présent rutilant. Alors qu’on devinait à peine les contours du premier évêque de Paris, on le reconnaît bien à présent portant (traditionnellement) sa tête dans ses mains (bien glauque, mais c’était un miracle).

Eglise Saint Denis de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Un peu plus haut, dans la rue et en hauteur, la mairie tente de donner le change, mais on reste dans du classique du genre… Hé hé hé.

Mairie-Ecole de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Berville ce sont les champs dont j’ai parlé, avec des promenades en forêts, une petite cascade dans les bois sur laquelle j’ai réalisé bien des barrages dignes d’une pub Herta. La nature est les habitations se confondent, et on est bien à la campagne !

Vue de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Vue de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Vue des bois de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Vue de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Et il y a des méchantes vaches et des gentils chevaux perdus dans un pré…

Vaches de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Vaches de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Vaches de Berville (Val d'Oise) - Vexin français

Je vous conseille toutes ces petites églises du Vexin, vous y trouverez de véritables bijoux, à seulement quelques encablures de Paris. On imagine rarement le Val d’Oise avec ce genre de vision campagnarde, mais c’est pourtant légion dans le département. Le calme y est absolu, on peut s’y balader dans un cadre bucolique et verdoyant. Étrangement je ne m’y suis jamais ennuyé, même si le permis de conduire n’était pas une option à 18 ans, hu hu hu. Vu que j’étais à Osny ou Pontoise pour ma scolarité, et très souvent dans le coin de Cergy pour les aspects pratiques ou la famille, Berville est devenu un endroit cher et un “chez moi” pour toujours.

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  • C’est joli tout plein !

    On oublie souvent que le Val d’Oise c’est la campagne. D’ailleurs on passe à travers champ en allant à Cergy en RER. Il faut quand même avoir l’état d’esprit pour y vivre je pense : pour autant que j’aime la nature et que j’adore passer du temps dans ma maison de famille paumée au fin fond de l’Orne, je suis un vrai citadin pur jus et je ne sais pas si je pourrais, à la longue.

  • oui je garde de bons souvenir de randos dans le Vexin : verdoyant, vallonné, bucolique, presque rural si prés de Paris, quel contraste avec les villes du coin.

  • hello !!!!! ma marraine tenait le restaurant de Berville dans les années 80, on y mangeait super bien et la salle pouvait accueillir des super grandes fêtes de mariage ou de baptême. cette batisse en face de la ferme et au pied de la rue qui monte vers l’église a ensuite été vendue mais en deux parties….c’était un corps de ferme magnifique avant et ce sont des souvenirs incroyables. qui se souvient du restaurant ??

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