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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

L’attente de la rupture

Barrett s’attarde un peu plus longtemps, appuyé à la balustrade, à observer Sam. Quand donc celui-là lui enverra un e-mail ou un texto de rupture ? A moins qu’il ne cesse purement et simplement de le rappeler ? C’est, après tout, une tradition dans le cas de Barrett. Elle refuse de prendre fin.

Barrett pense — l’espace d’une seconde — à tourner les talons et quitter le parc ; à être cette fois celui qui disparaît, l’homme qui vous laisse vous demander pourquoi, qui ne donne aucune explication, ni même l’amère satisfaction d’une vraie dispute ; qui simplement s’éloigne parce que, semble-t-il, il y a l’affection, le désir, mais pas d’urgence irrésistible, pas d’agrafes pour vous retenir, pas d’engagements, pas de dévouement envers et contre tout, pas de demande de grâce, pas quand on peut se l’accorder, si facilement à soi-même. A quoi ressemblerait d’être l’autre, celui dont la modeste portion lui paraît suffisante, qui s’éclipse avant de devenir la cible de récriminations et d’accusations, avant que les autorités se mettent à lui demander quand et pourquoi et avec qui ?

Citation extraite de “Snow Queen” de Michael Cunningham.

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