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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Black Russian

This American Life est un très bon podcast de chez nous en Amérique (de Chicago) qui propose parfois quelques pépites, comme cet épisode là.

Get Back to Where You Once Belonged – This American Life Podcast

C’est le prologue de l’épisode qui m’a vraiment accroché, et la séquence suivante avec l’interview de Yelena Khanga par Emanuele Berry est vraiment très intéressante et touchante.

Tout commence donc par un film soviétique de 1936 dont on voit un extrait en figure de proue de l’article “Le Cirque“. Emanuele Berry explique qu’il s’agit d’un film de propagande au scénario qui paraît assez surréaliste. En effet, l’héroïne est tancée par un méchant allemand qui la menace de révéler un lourd secret. Il se lâche, et on découvre un petit gamin noir qui n’est autre que le fils de l’héroïne. Alors que l’allemand la vilipende et s’attend à une vindicte de la populace, c’est le contraire qui arrive. Tous les gens se moquent de l’allemand et réfutent son racisme, et au contraire ils bercent, caressent et prennent dans leur bras le petit enfant.

En effet, dans sa lutte idéologique contre les Etats-Unis, l’URSS fait ce film qui veut clairement affirmer que les USA sont racistes, et la Russie absolument le contraire. C’est vrai que quand on sait les discriminations légales encore largement appliquées aux USA, le film est tout de même sacrément étonnant.

Il est encore plus dingue de lire dans la fiche Wikipédia en langue française, le complément suivant :

Lors de la campagne antisémite de 1949 à 1953, connue comme la chasse au Cosmopolite sans racine, tout ce qui est juif est supprimé par les autorités soviétiques, et même le mot « juif » disparaît des médias. Beaucoup ont été choqués de constater que le couplet en yiddish avait été supprimé de la fameuse berceuse, chanté par Solomon Mikhoels au petit héros du film.

Fiche Wikipédia de l’article Le Cirque (film, 1936)

Un film qui prône l’antiracisme qui est censuré par antisémitisme. Oh, on n’est pas à une contradiction près. ^^

L’interview qui suit est vraiment chouette, on y découvre la manière dont Yelena Khanga a vécu en tant que noire en URSS (où c’était très très rare, avec un racisme qui confine plutôt au malentendu et à l’ignorance crasse), avant de partir aux USA et de se confronter à la réalité communautaire afro-américaine dont elle attendait tant.

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