MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Profollekcheune

Plus je lis de choses négatives sur les profs, plus je me rappelle ce que je leur dois. Et globalement même à l’Educ Nat et à not’ bonne République, je ne suis pas bégueule à ce sujet. Parfois ce sont des trucs qui paraissent futiles mais qui ne le sont pas pour moi, ou des choses dont je ne me doutais qu’elles auraient un retentissement si important dans ma vie ou la formation de mes goûts. C’est d’autant plus important pour un enfant de milieu prolo comme moi, sans beaucoup de cadre, de repères ni même d’obligations en termes de poursuite d’études. C’est à la fois une liberté précieuse et pleine d’humilité de la part de mes parents, mais aussi la tentation d’aller au plus facile et d’arrêter le plus tôt possible. Mais j’ai toujours été un olibrius. J’ai adoré aller à l’école depuis toujours.

Apprendre, apprendre, apprendre, encore et toujours, et dans tous les domaines. J’ai toujours eu soif de connaissance, et je passe plusieurs heures par jour sur Wikipédia à lire de nouvelles choses, ou m’en remémorer d’autres. Je n’étais qu’un élève moyen en primaire, et puis plutôt bon le reste de ma scolarité. J’ai toujours eu une certaine révérence pour les profs, clairement un truc qui me venait de mes parents et grands-parents pour lesquels les hussards noirs avaient encore une position sacro-sainte dans la société, mais aussi parce que c’était un véritable passeport pour l’émancipation et une vie meilleure.

L’école pour moi c’est aussi ma copine Marie-Aude, rencontrée ce premier jour de CP, et plus jamais quitté ensuite. On a été voisins de table en CP, CE1, CE2, CM1, CM2, 6e, 5e, 4e, et 3e. Au début c’était pour nous aider à vaincre notre timidité et nous rassurer, après ce sont nos parents qui demandaient, et après les profs se refilaient le mot ayant trop peur de ce qui pourrait se passer si on nous séparait. Hu hu hu. Après la 3e, on est allé dans des lycées différents, et on était content, on en avait un peu marre. Mais jamais je ne l’oublierai, et je pense que c’est réciproque (je suis tombé par hasard sur son mari dans le métro, il y a deux ou trois ans, ils habitent à la frontière avec le Luxembourg).

Même si l’école fut un lieu funeste et homophobe dont les souvenirs ne sont pas non plus les plus gais [sic], se réfugier dans les études fut à la fois un enfermement et une libération… à retardement. Ce qui me touche le plus aujourd’hui, c’est ce coup d’œil dans le rétroviseur, et de voir ce qu’il me reste d’eux. Ce sont des savoirs bien sûr, mais surtout des petites graines de culture qui ont poussé depuis, ou pas mais je l’ai oublié, ou encore des déclics. Ces épiphanies qui vous font réaliser la beauté d’une équation, l’incroyable champs des possibles offert par l’art abstrait ou le rythme entêtant d’un poème de Verlaine.

Merci à Madame Calais (dont j’ai appris le décès en 2014), ma prof de CP, qui m’a appris à lire, écrire et compter, c’était la base de tout non ? Mais surtout son sourire, son regard plein d’affection et de considération, sa passion et son engagement sans relâche envers les jeunes gens. Je retiens d’elle le fait d’avoir appris à compter évidemment en base 10 (notre bon vieux système décimal), mais aussi avec des petits cubes dans d’autres bases. Ce n’est pas anodin, on comptait en base 6 ou 4 et même en base 2, en rassemblant des petits cubes selon le chiffre de la base en question. Eh bien cela me sera très utile quand une douzaine d’années plus tard, j’aurais à comprendre le binaire.

Merci à Madame Senault (CE2) de m’avoir fait lire mon premier vrai bouquin, celui qui m’a durablement marqué pour ses personnages, ses histoires, et son écriture : La sorcière de la rue Mouffetard de Pierre Gripari. Il s’agissait en fait des Contes de la rue Broca, et je me souviens avoir été fasciné et complètement attiré par le côté absurde de certaines situations comme la fée du Robinet, et cette réinvention incroyablement originale des classiques contes de fées que je lisais. Je penserai beaucoup à ce recueil quand je lirai plus tard Italo Calvino et son célèbre Marcovaldo.

Merci à Monsieur Déjean (CM1) pour m’avoir fait comprendre les conversions. Vraiment je ne comprenais pas ce système et pourquoi on avait besoin de plusieurs mesures pour décrire une même chose. Ces tableaux à colonnes, avec des nombres et des virgules flottantes, c’était trop pour moi. Et alors quand on est passé aux surfaces, et qu’il fallait doubler les colonnes, et puis les tripler pour les volumes. Mais un jour, il m’a répété une fois de plus comment ça fonctionnait, et hop j’ai capté. Haaaaaaaan mais oui 100cm c’est 1m, ok. J’ai compris. Mais merci à Papa de m’avoir expliqué les fractions, parce que j’ai eu énormément de mal avec ça aussi. Ces trucs qu’on écrit en chiffres normaux, mais qui représentent des trucs avec des virgules et parfois sans fin ? Genre 1/3 = 0,3333… Et ça s’arrête jamais ? Nan mais d’où ça quoi ? J’ai bloqué là-dessus, et il a fallu que mon père m’explique à coup de baguettes de pain, et là j’ai eu une révélation. Ah mais oui, autant je restais coi devant 1/4 + 1/2, mais un quart de baguette et une demi-baguette bah ça fait trois quarts de baguette oui. Eh oui 1/4 + 1/2 = 3/4. Alléluia !!! Je suis resté quelques mois à mettre des baguettes derrière mes opérations, et j’ai fini par les oublier. Mais j’y ai toujours pensé. Heureusement que Papa et Maman étaient là aussi.

Merci Madame Levife (CM2) pour avoir relu avec attention notre roman, le roman illustré que Marie-Aude et moi-même avions écrit pendant plus d’un an. On a reçu tellement d’encouragements et de félicitations, et quand Marie-Aude m’a ressorti ça en fac, on a rigolé pendant des heures devant le texte incompréhensible et aux enchaînements narratifs plus que douteux. Mais c’était la première fois que je créais un truc qui n’existait pas avant, un truc qui sortait de nos imaginations de minots, et c’était une vraie joie d’avoir l’approbation d’un adulte à ce sujet.

Passons au collège. Merci Monsieur Postic pour cette révélation que fut la résolution des équations. Quand j’ai compris que l’on pouvait décrire un problème humain sous forme d’une équation, et d’utiliser la puissance des outils mathématiques pour débusquer ce fameux x. Alors que l’esprit n’est rapidement plus capable de réaliser ces calculs de tête, simplement parce qu’ils sont trop longs à “se mettre en mémoire vive” et complexes à traiter, on peut les poser sur le papier quasiment littéralement. Ensuite il suffit de voir le signe “=” comme le fléau d’une balance. Le jeu consiste alors à conserver l’équilibre, tout ce qu’on ajoute sur un des plateaux, on le retranche de l’autre côté et réciproquement. On simplifie, et hop. C’est absolument génial, et tellement simple, et évident quand on y pense ? J’ai adoré aussi les bases de la géométrie, et comprendre qu’à partir de règles initiales (axiomes) qu’on n’a pas besoin de démontrer parce qu’elles tombent sous le sens (tout ça changera quelques années plus tard dans les études supérieures), on pouvait résoudre des trucs vachement plus complexes. Merci aussi pour deux ans plus tard (car je l’ai eu aussi en 3e) avec Pythagore et Thalès notamment, dont la simple évocation me paraissait terriblement excitante (j’étais fan de mythologie grecque).

Merci Madame Michat pour René Barjavel que vous nous avez fait découvrir avec “La nuit des temps”. A la fois pour ces bouquins que j’ai adoré, mais aussi pour la mise en perspective que vous avez jugé bon d’ajouter, et pour les nuances que vous avez souhaité bon d’instiller dans nos esprits un peu verts. En étudiant bien Barjavel avec vous, on a aussi compris que le bonhomme était un plutôt de droite et prônait des idéaux pas très démocratiques ou sains. Ce sens caché, cette manière de jauger et relativiser un simple roman et son message politique a été une vraie révélation pour moi, et une manière de comprendre que la critique était un exercice aussi salutaire que libératoire. Merci aussi pour les cours de latin qui m’ont fait découvrir tout ce qui se cachait derrière la langue française, mais aussi tous les points communs des langues romanes. Et toutes les locutions latines que j’aime tant, dont celle en figure de proue de ce blog, je vous la dois.

Merci Madame Wallman d’avoir compris à quel point je voulais apprendre l’anglais, et pourquoi j’étais tellement assidu. Vous ne saviez pas pourquoi exactement, et moi non plus. Mais l’apprentissage d’une langue étrangère, et celle-ci en particulier, était une de mes plus grandes motivations à l’école. Pouvoir parler et comprendre une langue étrangère faisait de moi, je pensais, une sorte de démiurge capable d’aller partout dans le monde, et d’avoir les clefs de tout un tas de choses.

Merci Madame Castagneti pour les cours d’histoire qui m’ont passionné, et spécialement pour la mythologie grecque et romaine, c’était vraiment de la balle.

Merci Madame Moreau pour les cours de bio et de physique, j’ai tout aimé de vous et vos cours. J’ai découvert l’hérédité, l’ADN, l’ARN et les chromosomes avec vous, c’était une découverte complètement dingue pour moi. Adénine, Guanine, Cytosine, Thymine (pour l’ADN uniquement), Uracile (pour l’ARN uniquement), j’ai eu du mal à les retenir !! Vous montriez pour qui voulait des documentaires scientifiques que vous aviez sur VHS, et j’étais tout le temps volontaire pour les regarder, depuis je continue à être dingue de ces émissions.

Passons au lycée. Merci Monsieur Teissier pour les nombres complexes et en particulier pour m’avoir fait comprendre les nombres imaginaires. Déjà le nom du truc, quand tu vois ça en maths, tu te dis qu’il y a un hic. J’ai trouvé juste fou ce truc de te dire : tiens les gars vous comprenez bien qu’il est impossible de trouver la racine de -1, eh bien on va dire que si, on va poser ça comme ça i²=-1. Et à partir de ça, essayez donc de refaire le monde !! Et putain mais ça marche carrément bien !! C’est-à-dire qu’à partir de ce truc qui est censé faire exploser le monde, genre comme si tu divisais par zéro, eh bien on trouve tout un tas de nouvelles relations, et surtout des modes de calcul entièrement nouveaux qui permettent de gagner vachement de temps dans la résolutions de certains problèmes de physique (mais que j’étudierais surtout à l’IUT plus tard). Les nombres complexes ça m’a fait le même effet que lorsque dans Fringe, ils découvrent un univers parallèle. Et de penser que cela repose sur une simple “vue de l’esprit”, c’est vraiment presque un pouvoir démiurgique pour moi, un “fiat lux” à la portée de tous, enfin surtout Gauss en l’occurrence (et Euler, ne lui retirons pas cela). D’ailleurs, il est un de ceux qui m’ont marqué au Lycée, on entend parler de lui dans énormément de matières. Du calcul combinatoire à la gaussienne en économie jusqu’au triangle de Pascal, il est partout !!!

Merci Madame X, profe d’espagnol dont j’ai oublié le nom (zut alors), pour ce jour où vous nous avez fait étudier un texte de Federico García Lorca, en espérant qu’on pourrait en saisir la beauté poétique. Moi ça m’a tout de suite conquis, et je vous dois ce premier émoi poétique dans une langue étrangère, ce qui était quelque-chose qui ne me paraissait pas possible. La beauté de ce texte est resté en moi, la sonorité des mots employés et la violence de ce qu’il racontait sont des souvenirs impérissables. Vous avez aussi voulu un jour nous faire étudier un texte de Fernando Pessoa et nous donner quelques clefs utiles si on voulait se mettre au portugais, qui est finalement assez proche du castillan. Et quelle claque là-encore, quelle découverte majeure pour moi. Non seulement j’étais heureux de pouvoir goûter à de la poésie dans la langue maternelle de mes aïeux, mais en plus j’ai été émerveillé par l’incroyable force et beauté évocatrice de ces vers. C’est resté évidemment, et je n’ai cessé de lire Pessoa depuis.

Merci Monsieur Delaunay pour les cycles de Juglar et Kondratieff, déjà je ne sais pas comment j’ai assez de place dans ma mémoire pour avoir gardé ces trucs en tête. Mais je me rappelle avoir été assez fasciné par l’approche scientifique de l’économie. Alors que ça me paraissait plus une science humaine, j’ai découvert que c’était beaucoup plus subtil et que les études sociologiques mais aussi les différents dogmes, et donc la politique, pouvaient faire voir et comprendre les choses de manière quasi diamétralement opposées.

Merci Madame Caponi pour Kandinsky, alors que ce n’est pas du tout dans le programme d’Histoire-Géographie, un jour vous avez fait cours sur l’abstraction dans l’art. Vous avez essayé de nous transmettre votre passion pour Paul Klee, Franz Marc et même Malevitch. Vous vous êtes pris une volée de bois vert des étudiants qui raillaient et piaffaient. Et moi j’ai été bouleversé, transporté, j’ai été transformé ce jour là, et je n’étais plus le même après. J’ai lu Kandinsky ensuite, j’ai plongé dans l’Expressionnisme, et y suis depuis resté immergé avec un plaisir non dissimulé. De comprendre qu’un son pouvait avoir une couleur, de saisir les évolutions des différents mouvements, de Die Brücke (le pont) à Der blaue Reiter (le Cavalier Bleu), j’ai tout voulu comprendre et absorber de cette révolution autant artistique que culturelle.

Merci Madame Perroteau pour la chimie organique minérale et le nombre d’Avogadro. Oui j’ai mis du temps à comprendre à quoi servait les moles, et pourquoi ce n’était pas vraiment une unité, mais juste 6,022 140 76 × 1023 bidules de matière (une grandeur scalaire qu’ils appellent ça). En revanche, les équations de chimie organique, et les réactions d’estérification ou/puis de saponification, alors ça c’est de la balle. Je me sentais comme un alchimiste qui avait la possibilité de créer de nouvelles matières, c’était une sensation très agréable. Ajoutez à cela les réactions d’oxydoréduction, les centaines d’ions qu’il fallait apprendre par cœur, et plein d’expériences qu’on menait en jouant au petit chimiste, j’ai adoré ça.

Merci Monsieur Fabre pour la physique, et pour toute la partie mécanique qui m’a passionné. Je me suis même demandé comment on pouvait vivre sur Terre sans savoir ce genre de choses. Ça m’a fasciné de pouvoir calculer des envois de projectiles, l’effet de la pesanteur, les énergies cinétiques et potentielles (L’énergie mécanique se conserve, génie !!), le vecteur quantité de mouvement, le mobile en mouvement rectiligne et uniforme dans un repère galiléen, je me souviens de tout ça comme si c’était hier. P=mg, c’est tellement simple et génial, et toute ces constantes cheloues dont on se demande bien d’où elles viennent. Et PV=nRT qui explique tant et tant de choses. J’ai eu l’impression de découvrir le monde, et de comprendre à quoi enfin servaient les mathématiques !!

Merci Monsieur et Madame X, les deux profs de philosophie de Terminale qui étaient également dingues et adorables. Le monsieur n’étaient là que de temps en temps, mais il a commencé l’année par “la conscience et l’inconscient”, et pour cela je lui en serai éternellement reconnaissant. Plus qu’un choc, ce fut une révélation et ça m’a fait lire tout ce que je pouvais sur Freud. C’était d’une telle utilité pour moi, cela me donnait des outils pour me comprendre moi-même, pour reprendre le contrôle et voir les choses avec une méthode analytique à la fois scientifique et sensible. Ne serait-ce que la compréhension superficielle des moi, surmoi, je ou ça, a été majeure dans mon processus de mieux-être qui s’en est trouvé positivement catalysé. Quant à Madame X, j’ai été fasciné par son écriture incompréhensible, et comme elle nous parlait de tout sauf de philo pendant ses cours, elle nous refilait des photocopies illisibles et cryptiques. Cela m’avait donné l’idée d’écrire des cahiers entiers que je couvrais d’une écriture inventée, cursive et folle, complètement instinctive. J’ai du remplir une vingtaine de cahiers comme cela avec pour seul objectif de tromper des archéologues du temps futur qui pourraient tomber dessus et tenter de les déchiffrer. (Ah ah quel facétieux diablotin. ^^) Avec de bonnes annales, j’ai tout à fait pu réviser tout seul, et je ne me suis pas planté au bac, j’ai même pu me passionner modérément pour la philosophie, et notamment découvrir mon Marc-Aurèle.

Merci Madame X, dont j’ai oublié le nom alors que c’est vachement important, pour m’avoir fait connaître un des trucs que j’aime le plus dans le monde : les mitochondries. J’ai été passionné et éberlué par la respiration cellulaire et la dégradation de l’ATP pour produire de l’énergie lors du fameux cycle de Krebs. Avant j’avais déjà été ravi par le cycle de Calvin dans les chloroplastes et la manière dont la plante chlorophyllienne arrive à transformer le rayonnement solaire en énergie, tout en fixant le carbone du CO2 !! Tout ça grâce à des petites électrons excités !!! Et là pareil, je me suis demandé comment on pouvait vivre sans connaître ces organites cellulaires incroyables qui sont à la base de notre existence.

Et enfin à l’IUT, merci Monsieur Valkov pour m’avoir fait comprendre l’importance de l’électronique analogique, et son incroyable ingéniosité dans tous les systèmes qui nous entourent. L’agencement de ces composants de base (R, L, C… Résistance, bobine, condensateur) qui permettent de réaliser des merveilles de circuits très complexes et dont l’étude et l’ingénierie m’ont passionné.

Merci Monsieur Gindre pour m’avoir ouvert à une connaissance et des techniques qui me passionnent encore aujourd’hui, l’électronique numérique à commencer par le binaire (moment où il a été utile de se rappeler des petits cubes de Madame Calais en CP) permet de saisir tout ce qui nous entoure aujourd’hui en termes de systèmes. Des systèmes électroniques très simples à des systèmes carrément informatiques, j’ai adoré pouvoir comprendre tout cela à partir des couches les plus physiques et molléculaires (le dopage des jonctions P-N aux systèmes les plus complexes à base de micro-contrôleurs (qui n’existent plus aujourd’hui tant c’est dépassé), en passant par les couches basses informatiques, le langage assembleur, les calcul de pile ou le simple affichage de diodes d’un réveil-matin à segments lumineux. J’ai été aussi mauvais en C++, que j’ai aimé cet apprentissage, et surtout de ressentir comme un véritable privilège d’être initié à ces Mystères d’Éleusis.

Merci Monsieur X pour m’avoir enseigné la science de l’automatique. Déjà je ne comprenais pas ce terme, mais en plus je ne pensais pas qu’on pouvait encore apprendre des sciences “nouvelles” à 20 ans. Néanmoins Nyquist pensait autrement, et son diagramme éponyme m’a littéralement épaté. Certains trouvaient terrible de décrire le fonctionnement d’un ascenseur en grafcet, moi j’ai trouvé ça génial et éclairant ! Encore un pan du monde qui nous entoure qui se trouvait révélé à moi.

Étrangement après, je ne peux plus citer de noms. Non que les profs étaient mauvais ou peu inspirants, mais simplement les matières étudiées ne m’ont jamais vraiment porté à la transcendance (j’ai étudié principalement le marketing jusqu’en troisième cycle…). On voit bien de toute façon que la liste va en s’appauvrissant, mais c’est sans doute la nature de ces choses. Avec l’âge, on se forme de plus en plus soi-même, ou par interaction avec des proches, des pairs, et on n’est moins sujet à la découverte de choses majeures ou bouleversant l’ordre établi de notre univers intérieur (laule).

Les publications voisines

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  • Tiens! Tu me donnes le goût de repasser aussi tous ces profs qui ont largement donné sens à ma vie et m’ont amené à `moi-même choisir d’être enseignant. Fort beau témoignage!

  • Et merci à Matoo de nous livrer en avant-première le premier livre de son ta eis eauton ^^
    Tu as tellement raison, je repense souvent à eux, à ces quelques instants fugitifs en classe après lesquels plus rien n’a été pareil. Se dire que cela a été la même chose pour d’autres, hier et aujourd’hui encore, est comme une vaillante petite lumière.

  • Moi aussi tout ce que je leur dois me reviens souvent et leur souvenir m’accompagne.
    Ah les nombres complexes, quel art jubilatoire ! Ce qui m’a fasciné aussi c’est cette géométrie où les parallèles se rencontrent avant l’infini. La confirmation que tout n’est vraiment qu’une affaire de conventions et de référentiels.

    • Idem c’est que j’essayais d’évoquer dans mon post aussi, le fait d’aller au-delà de ces postulats qui paraissent évidents (deux droites parallèles ne se croisent jamais). Il suffit d’imaginer un axiome différent pour imaginer un monde alternatif qui nous apporte une connaissance inattendue sur le nôtre !

  • Tu m’as fait rêver d’une école où l’on pourrait non seulement s’y sentir bien, mais en plus y apprendre quelque chose. Je n’ai eu je crois qu’une maitresse d’école (mademoiselle Jamme) et un prof de français qui m’ont laissé un bon souvenir, le reste n’est que cauchemar.
    C’est vraiment un très joli billet

    • Eh oui, je suppose qu’on n’a vraiment pas tous la même expérience en la matière. Je te rassure j’ai eu aussi beaucoup de déconvenues, mais étrangement c’est le positif qui m’est resté en tête !

  • Magnifique, quels souvenirs. Tu devrais les tagger quand c’est possible ! On a eu de super profs et ça conditionne bien notre vécu et notre rapport à l’École. Bises

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