Sur une idée de la fée Kozlika, voilà Iwak (Inktober with a keyboard ). Un mois d’écriture sous contrainte à la manière de tous ces dessinateurs qui publient de chouettes dessins sur les Internets.
Depuis tout minot, j’essaie de faire des ricochets. J’admirais l’attitude virile, et le geste sans faillir, de mon frangin qui choisissait minutieusement ses cailloux. Vous savez, ces pierres noires aplaties et arrondies par des années de roulement au fond des rivières. Cela leur donne la forme aérodynamique idéale pour les jeter parallèlement à la surface de l’eau d’un lac, et réaliser ces myriades de petits bonds, en même temps qu’un bruit distinctif de schoup schoup schoup saccadé, et de plus en plus rapproché à mesure que la pierre perd de son énergie cinétique. C’est juste ça, au lieu d’un plouf classique d’une pierre lancé au hasard, on obtient un objet volant et virevoltant. Les apparences trompeuses de jeu avec la gravité font de ces banales pierres, des aéronefs improbables à la durée de vie aussi courte, que leur vol plané pourra réaliser une bonne douzaine de bonds, jusqu’à une retraite maritime bien méritée (ou bien un recyclage lors de l’ère géologique suivante). J’étais fan aussi du dessin que cela faisait sur une surface plane et calme comme sur un lac ou un étang, avec ces ridules circulaires qui viennent dessiner d’étranges arabesques éphémères. J’ai tenté des centaines de fois, des milliers de fois même, mais j’ai dû au maximum faire 3 bonds, et avec un gros bruit de plouf terriblement pesant. C’est le grand drame de ma vie (d’être drama queen).
Le ricochet, une de mes madeleines, je continue à en faire, seul ou en famille. Tu crois que ça nous vient du fond des âges farouches ? Il y a sûrement des thèses sur le sujet !
Tu parles des âges farouches, ça tombe bien je suis sûr que c’est Rahan qui l’a inventé.
Il faudra que tu me donnes des cours !!
Oh je ne suis pas très fort malgré tout, mon frère aussi était meilleur