MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Ils s’aiment (Hugh Nini et Neal Treadwell)

Il s’agit à la base d’une collection de deux types en couple depuis trente ans, et qui ont été attirés par les regards amoureux qu’ils avaient pu découvrir entre deux hommes dans d’antiques photographies. Et bon an, mal an, c’est près de 3000 photos, prises en 1850 et 1950, qui composent aujourd’hui leur collection. Ce bouquin “Ils s’aiment” est une sélection de cette collection, mais il y a plus de 300 clichés à découvrir, donc autant dire que c’est une belle somme.

J’ai fait exprès de ne présenter que de mauvaises photos des pages du bouquin, cela donne une bonne idée de la qualité des photographies anciennes tout en ne déflorant pas trop le bouquin je pense. Ce qui est curieux de prime abord mais qui se révèle aussi un des intérêt de ce beau livre, c’est qu’il s’agit d’un exposé très brut de 350 photos sans légende, la plupart du temps impossible à dater sinon vaguement par les techniques utilisées ou les éléments de contexte (objets, mode, coiffures). Rapidement en feuilletant les pages, on voudrait au moins savoir qui sont ces gens, quelle est leur histoire, et les circonstances des clichés, mais non il s’agit avant tout d’un ensemble anonyme. C’est alors que l’imagination prend le relai, et surtout, pour moi, l’attention au détail. Car le réflexe suivant c’est de se dire “Est-ce que ce ne sont pas des amis ?”.

La préface qui donne quelques éléments des dénicheurs est intéressante à cet égard. Ils expliquent eux-mêmes parfois leur indécision face à des photos qui peuvent aussi refléter une amitié très forte entre deux mecs qui démontrent alors d’inhabituels gestes d’affection. Mais ils expliquent aussi qu’ils se décident à acquérir un cliché lorsque c’est selon eux 50/50, donc lorsqu’il y a quelques signes qui leur donne une intime conviction avec une probabilité moyenne de succès. Comme on ne peut pas vérifier, c’est à chacun de se faire son opinion, ou de se raconter son histoire. Néanmoins la préface donne une histoire qui est très poignante, celle d’une photo de deux soldats de la seconde guerre mondiale. C’est une de ces photos à propos desquelles ils se sont dit “maybe but not sure“. Et par le plus grand des hasards, ils sont retombés sur une autre photo bien plus explicite. Par la suite, un membre de la famille d’un des deux soldats a raconté toute l’histoire, et le doute n’était vraiment plus permis.

Evidemment, il y a d’autres photos pour lesquelles c’est même carrément explicite. Comme ces allusions au mariage, et des photographies de cérémonies en tant que telles.

Et puis, il y en a, bah ça se voit tellement mais tellement, on dirait moi en photo quoi. ^^

Et sinon il y a les regards, et il y a les gestes, la position des mains. C’est une main qui repose en creux sur une épaule comme une caresse, un doigt qui effleure une cuisse, un sourire timide à la fois heureux d’être là, mais sachant que c’est une certaine transgression des usages. Ces photos sont sans doute les plus émouvantes et touchantes, car en un coup d’œil, on sait parfaitement ce qu’il s’y passe, et on imagine le danger potentiel que pouvait représenter une chose comme cela (ou alors c’était tellement à 100 000 bornes des mentalités de l’époque que ça passait vraiment pour de la bromance).

Dans le genre, j’aime beaucoup celle-ci, c’est une de mes préférées.

Il n’y a que deux photos avec des afro-américains, et elles sont vraiment très très belles. Il n’y a pas de couple mixte dans ce qui est publié là. Et de la même manière, les attitudes amoureuses sont assez explicites, cette tendresse dans les regards et la gestuelle est sublime.

Il y a quelques clichés qui viennent de France évidemment, mais celui-ci est notable car je le trouve particulièrement emblématique. Entre la Tour Eiffel et un type au béret, ils ont des dégaines définitivement parisiennes. On peut encore gloser sur un simple couple de potes, ou plus que cela. S’il n’y avait pas le type au béret qui recouvrait de sa main celle de son pote, et qui posait l’autre sur sa cuisse…

Et puis parfois, on ne se pose vraiment vraiment pas la question. Le baiser, les mains, l’étreinte, tout crie un amour qui voulait être immortalisé. Ils n’avaient sans doute pas idée d’à quel point. ^^

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