MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #30 – De mauvais augure, menaçant, inquiétant (ominus)

Sur une idée de la fée Kozlika, voilà Iwak (Inktober with a keyboard ^^ ). Un mois d’écriture sous contrainte à la manière de tous ces dessinateurs qui publient de chouettes dessins sur les Internets.

Je n’ai jamais été pessimiste ou atrabilaire au quotidien, mais cela fait quelques années que je suis intimement persuadé que l’humanité va à sa propre destruction. En tout cas dans sa forme actuelle, se voulant un brin civique, émancipatrice, progressiste, mais donc avec une masse importante de personnes ayant accès à la base de la pyramide de Maslow (toit, eau, nourriture, éducation). Le changement est impossible à cause d’une irrémédiable inertie, c’est la faute de personne et de tout le monde, on s’est lancé tellement fortement dans une direction, que le freinage prendra trop de temps pour éviter le mur. Tout au juste pourra-t-on légèrement infléchir une courbe, et temporiser la chute de quelques instants. Je ne sais pas quand cette chute arrivera, et elle n’arrivera sans doute pas sous forme d’un mur ou d’une rupture aussi nette. Il s’agira sans doute d’une lente déchéance, avec des accélérations, des accidents et des crises de plus en plus nettes et destructrices. Cette décrépitude se sent sur tous les fronts, même si certains signes peuvent être contre-intuitifs. Du coup je ne sais pas s’il faut baisser les bras, ou s’engager fortement dans le sens contraire, il me semble que tout est tellement futile. Et évidemment, il y a cette polarisation des opinions qui est le truc qui me saoule le plus sur cette Terre. Cette polarisation qui empêche toute cohésion en dehors de positions extrêmes et clivantes, qui empêche de s’écouter, de se comprendre, en dehors de l’expression de son égo, son problème, sa gueule, et ça parle plus fort pour se faire entendre, et cette cacophonie n’est qu’un aboiement diffus, confus et stérile.

Il reste encore à s’accrocher à des choses importantes pour soi. Pour moi c’est un simple triptyque dont l’actualité ne s’est toujours pas démentie : apprendre, jouir, créer. Tout cela vaut bien entendu pour qui n’a pas à penser à la pyramide de Maslow, et dont le nombre se réduit comme peau de chagrin.

Pour finir sur une note plus joyeuse, je me disais récemment que je pouvais mourir demain, j’y suis plutôt prêt. Evidemment je ne le vivrais pas bien et ce serait horrible, mais j’ai eu la chance de vivre une quarantaine d’années en bonne santé, d’avoir appris des choses, d’avoir eu des chouettes parents et de bons amis, d’avoir bien mangé et bien ri. Bah ce serait cool si ça continuait encore un peu, mais si ça doit arriver, il faut l’accepter avec quiétude et raison.

Ce qu’il faut pour être heureux

Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.

Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.

Il faut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

Il faut le soir, un souper délectable,
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots.
Et sans être ivre, il faut sortir de table.

Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

Voltaire

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