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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les gens qu’on aime : #12 quelqu’un qui nous a fait découvrir quelque chose

Dr. CaSo a lancé un défi : écrire un article par jour sur les gens qu’on aime. Et comme j’aime bien des gens, et que j’aime bien écrire, et que j’aime bien Dr. CaSo, je vais m’y coller.

Il y avait eu en 1994, les toutes premières incursions dans le Marais avec Olivier, mais c’est début 1995 que Virginie m’a présenté une de ses copines de logement étudiant : Caroline. Virginie, qui était une de mes très proches amies de l’époque, avait un double jeu assez évident, elle pensait vraiment qu’on pouvait bien s’entendre, mais elle attendait surtout de Caroline un diagnostique irrévocable. Elle l’a eu au bout de quelques minutes, alors que nous venions de nous rencontrer. Caroline lui avait dit juste après mon départ “Ah oui nan mais là c’est clair, il est pédé à 100% ton pote !”. Mouahahahaha.

Caroline était une lesbienne originaire de Côte d’Ivoire qui était en France pour faire ses études, et qui est depuis devenue française et est, encore aujourd’hui parisienne. Elle était d’une beauté à couper le souffle, d’une grande intelligence et d’une gentillesse absolue. Elle dansait comme une déesse, elle était connue de tous les DJs en boîte, célèbre pour ses accointances avec des tas de pédés, qu’elle traînait à l’Entracte sous le regard réprobateur des physios qui veillaient à ce que l’ambiance reste hautement féminine. Je me rappelle encore de ce moment de rencontre éphémère avec Elula Perrin qui m’avait regardé à l’entrée de la boîte : “Tu nous ramènes encoooore un de tes pédés ??”, et qui m’avait laissé passer en souriant.

J’étais super fier d’être devenu son ami après quelques temps de notre première rencontre. Et on est vraiment devenu inséparable, je dormais tout le temps chez elle à Paris, on sortait énormément dans toutes les soirées queers de la capitale, et on s’est lié comme je l’ai rarement été amicalement dans ma vie. Je me demandais d’ailleurs ce qu’elle me trouvait, je me le demande toujours. ^^

Elle m’a fait découvrir le fameux milieu, m’a fait rencontrer des centaines de pédés et goudous parisiennes. Elle m’a ouvert à tout cet espace incroyable et merveilleux de liberté et d’émancipation. Je lui suis tellement reconnaissant pour tout cela. Elle a été un personnage clef dans mon existence, celle grâce à qui je suis qui je suis aujourd’hui. Et j’aime que ce soit grâce à une lesbienne franco-ivoirienne plus “fierce” que jamais, celle qui m’a tout appris, qui m’a guidé, m’a accompagné, et à qui je dois mon salut.

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    • Oui je prends vraiment la personne qui me vient en tête, donc ça peut être quelqu’un qui lit. Cela ne m’embête pas car c’est pour dire des choses drôlement gentilles. :sourire: :coeur:

    • Et là c’est drôle car certains dont j’étais persuadé qu’ils me lisaient, bah ils n’ont pas lu que je parlais d’eux (cela inclut mon propre mari, que je ne vais pas tarder à répudier pour ce crime :chut: ). Et d’autres me font des captures d’écrans qu’ils m’envoient avec des :coeur: , c’est trop chouchou. :sourirechat:

  • Coucou mon p’tit Mat,

    Encore un post qui me renvoie en 2 secondes et demi pas loin de 30 ans en arrière…

    C’est vrai que Caro aura été pour nous : notre plus grande et fidèle amie, notre conseillère, notre hébergeuse (ah ! les nuits chez Caro pré– et post– Queen/Scorpion/Entr’Acte, et autres…), et un peu aussi… notre maman.

    Ah oui, et j’oublie : notre marieuse ! Je ne sais pas combien de couples de mecs se sont formés grâce à elle…

    Pour moi, ça restera la Caro qui m’a accueilli au Mag Jeunes Gays à mon arrivée à Paris en 1992, chez qui je dormais 3 à 4 nuits par semaine, que j’ai même réussi à enfermer dehors par mégarde pendant que je forniquais lamentablement avec un certain Romain… (et oui, les inconvénients de partager l’unique clé qui ouvrait l’appart’ et que j’avais gardée dans ma poche en filant du Queen avec ledit Romain). Caro, à qui je piquais immanquablement le beurre de karité pour tartiner ma chevelure de l’époque (tiens, au fait, elle est passé où, celle-là ?), et dont les murs de l’appart’ doivent encore sentir Kenzo et l’Eau d’Issey tant on s’en est aspergé mutuellement soir après soir.

    Je ne sais pas si elle lit ton blog, mais j’aimerais bien qu’elle sache que je pense souvent à elle et que je l’espère heureuse.

    Bisous de Bretagne,

    Seb xoxoxox

    • Ah ah, oui on parle bien de la même chose. Et non, elle ne lit pas le blog, mais figure-toi qu’on a échangé quelques mots la semaine dernière sur… LinkedIn !!! (Elle n’est pas super branchée réseaux sociaux je crois.) :clindoeil:

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