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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

De l’importance de la bite ou de la chatte ou des autres trucs

Mais oui je sais, vous allez dire que je m’en pose des questions saugrenues. Mais comme d’habitude, c’est en voyant un truc sur le net, et en me posant un peu sur le sujet, et en essayant de le transposer, de filer la métaphore, parfois jusqu’à l’absurde, et me positionner très sincèrement également là-dessus.

Tout cela est arrivé par cette étonnante assertion, que je ne trouve plus si étonnante, mais vraiment passionnante.

Et cela faisait suite à ce touite un peu provocateur, mais très juste parce qu’elle est en effet magnifique, et qu’en effet il est tout à fait possible d’être une femme trans avec un pénis. Et si c’est ce qui lui convient, grand bien lui en fasse, je ne viendrai pas lui enseigner quoi que ce soit sur son identité trans (j’en apprendrai sans doute au contraire). Chacun est en droit d’assumer une transition et une identité de genre avec les attributs biologiques qui lui conviennent, et même les orientations sexuelles qui peuvent être tout autant bigarrées. Cela fait d’autant plus de diversité et de bien-être, même si cela peut apporter quelques complexités dans le champs des rencontres amoureuses. Mais n’oublions pas que c’est une frange très réduite de la population, et que ce n’est pas non plus une révolution qui balaye tout sur son passage, ou les trompettes de l’Apocalypse (et selon moi, ce sont même de bonnes nouvelles sur le front des libertés).

https://twitter.com/Zeliahxo/status/1372323839405854720

Mais donc cette affirmation plus haut, est-elle bien juste (selon moi bien sûr) ?

Peut-on juger l’attraction ou la répulsion des gens ? Y a-t-il une bonne et une mauvaise manière d’être attiré par quelqu’un ? Quand on entend des personnes se dire incapable de s’imaginer faire l’amour avec un noir (entendu de la part de blancs souvent, et de noirs parfois aussi), ou d’autres n’avoir qu’envie d’une bite d’arabe pour se faire humilier ? Alors là ok, j’ouvre la boite de Pandore du racisme, de l’exotisation et de tout un tas de choses plus ou moins commentées et débattues à droite et à gauche. Mais est-ce ce sujet là ?

Et si on pousse le bouchon un peu plus loin, les hétéros seraient homophobes de ne pas vouloir coucher avec leurs semblables, ou inversement. Devrait-on être pansexuel dans une société parfaite, et parfaitement égalitaire ou équitable ? Autre sujet : A t-on le droit (moralement) de trouver quelqu’un moche et donc de ne pas s’infatuer pour cela ? Le physique ne devrait-il plus compter dans une relation ? Ne pas vouloir baiser avec un gros, c’est de la grossophobie ? Ne vouloir baiser qu’avec des gros, c’est de la fétichisation ? Quid du sentiment amoureux, et des amoureux qui se sont trouvés peut-être pour de mauvaises raisons ?

Après tout, un trou est un trou comme on dit si poétiquement. Si on se place du côté des mecs, et qu’on considère l’éjaculation comme une cible, alors on a même pas besoin d’orifice, une simple stimulation de haut en bas suffit à accomplir son oeuvre, et l’onanisme y répond même déjà très bien. Hu hu hu. C’est exactement pareil du côté féminin bien sûr. Mais en nous considérant de toute façon comme de simples machines, c’est vrai que les orifices peuvent assez facilement se substituer les uns aux autres, et que les orientations sexuelles apparaissent vite toute à fait obsolètes. Evidemment mon premier postulat considérant l’éjaculation comme le Graal de la relation sexuel est déjà parfaitement subjectif (et faux, mais il faut bien commencer quelque part ^^ ).

Mais en réalité non, on a des gays qui veulent uniquement sortir avec des bites de plus de vingt centimètres (après vérification par un huissier-géomètre agréé), des filles qui ne pourraient même pas embrasser un gars plus petit qu’elles, des mecs hétéros qui considèrent que se faire sucer c’est un truc de pute [sic] (véridique, un pote me disait ça il y a 20 ans). Et donc des gars qui refuseraient même de faire l’amour à une femme trans qui possède un vagin (alors même que la plupart n’y verrait que du feu). J’en passe et des meilleures, mais vous comprenez ma démarche. On voudrait tous être des gens gentils et ouverts, mais on est plutôt veules et obtus dans ce domaine. Cela fonctionne aussi pour cette jeune femme dont le touiteur ne reflète qu’une personnalité très classique et intégrée, sinon son remarquable appendice. ^^

Maintenant que j’ai amassé le plus de clichés possibles, essayons un peu la nuance ? Parce que certains sont bien conformes à ces stéréotypes (ils ont la vie dure, on le dit !), mais la vie c’est un spectre beaucoup plus diffus et divers de sensibilités, de pratiques, d’affects et d’une alchimie entre deux (ou plus ^^ ). La difficulté avec cette explosion de liberté, c’est bien la complexité du “match” amoureux. Ce qui était simple est devenu compliqué, mais bien plus passionnant et épanouissant. Et après il ne faut pas exagérer, comme je le disais au tout début de l’article, on ne tombe pas tous les jours sur des personnes trans, donc la complexité et la difficulté c’est plutôt pour eux (qui tombe statistiquement très souvent sur des gens cisgenres). Et on leur doit donc délicatesse, respect et considération, oui comme avec tout le monde je sais. Hu hu hu.

Donc est-ce que cette fille a raison ? Eh bien oui et non. (Vous savez avec moi, on finit souvent sur des consensus très mous. ^^ ) J’imagine que la surprise de découvrir une femme trans avec un passing parfait, mais toujours son sexe d’origine, ça peut être troublant bien sûr. Mais je suis d’accord avec elle, elle est malgré tout une femme. Et basta. Néanmoins, j’arrive à comprendre la désillusion chez certains qui sont dans des modèles très tradis, et qui sont encore aujourd’hui l’immense majorité. Mais encore une fois, un peu d’imagination et d’ouverture d’esprit, ça ne fait de mal à personne. Et cette jeune femme est avant tout dans la provocation, ce qui est plutôt drôle et sacrément gonflé.

Si je me mets dans le bain, et que je me projette. Bah je suis bien un gros pédé, car cette meuf ne m’attire pas du tout. Hiiiiiiiiiiii ces seins, cette chute de rein et tout, pas mon truc. Même avec le nombre d’or de la bite, je crois que je ne suis pas du tout intéressé. Pourtant je reconnais qu’elle est drôlement jolie et attirante selon les standards actuels. Mais si je me projette avec un mec trans, bah je crois que ça (son identité de genre) ne m’empêcherait pas d’avoir une relation là. Après j’aime tellement la bite, qu’une relation purement sexuelle ne fonctionnerait certainement pas. Mais dans le cadre d’une rencontre, où beaucoup d’éléments sont dans la balance, je ne suis pas si dépendant que ça à une bite, et sans doute de moins en moins avec les années. Mais moi c’est un mec avec qui je veux faire ma vie, ça c’est clair. Et c’est sans doute le fruit d’un conditionnement de vieille tapette née dans les années 70, mais écoutez je vivrais avec ça encore pendant quelques temps.

Il faut que j’arrête cet article, car j’ai déjà beaucoup trop écrit le mot bite, et ce n’est pas mon genre. ^^

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  • Les attirances, les pratiques, les excitations, les zones érogènes, les sources de plaisir, TOUT CELA est fluide et évolue dans la vie. La pire chose qu’on puisse dire de sa propre sexualité c’est “JAMAIS”. “Oh, my sweet summer child !” (insert gif de Cersei Lannister here). You have no clue, do you ?

    C’est une question de lieu(x), de moment(s), de personne(s) et de cheminement de soi. Rien n’est obligatoire, rien n’est figé pour l’éternité dans le marbre, et on est pas obligé de dire oui à tou-te-s ou a tout. Parfois, c’est juste la façon de dire non avec tact qui est à apprendre.

    • Bien d’accord sur la fluidité et l’évolution des envies et des pratiques, et aussi sur la façon de dire non, mais je maintiens que l’assertion de la nana est intéressante : “Est-on une merde si on est hétéro et on refuse de faire l’amour à une femme trans non opérée pour cela ?”.

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