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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Un coin d’humanité (Kek)

Kek a récemment expliqué que c’est à ce moment que lui est venue l’idée de créer cette bédé. Et c’est ainsi qu’à partir du 7 avril 2020, en plein confinement, il a publié sur son blog, page après page, jour après jour, son récit de bénévole aux Restos du Cœur. En tant que grand fan devant l’Eternel de Kek, j’ai rapidement été happé par son récit. J’ai jubilé quand j’ai appris que la suite ce qu’il avait publié en ligne (jusque la page 80 tout de même) serait disponible sous forme d’une belle bédé, genre en vrai papier et tout. En réalité, il s’agit de deux parties pas anodines puisque la seconde est diablement contemporaine, elle se passe au temps du Covid-19 et du port du masque obligatoire (visible donc sur l’ensemble des planches), mais on y voit aussi le dessinateur qui part en maraude en complément des activités de pure aide alimentaire des restos.

Kek c’est une vieille histoire des Internets pour moi puisque je le connais depuis toujours, d’abord quand il sévissait chez Psikopat (dont j’étais un peu fan hein ^^ ) puis un autre truc qui a disparu, et puis depuis 2006 en tant que Zanorg. Son histoire qui sent bon la colle Cléopâtre, dont j’ai parlé ici en 2005, a été un premier pas majeur pour lui puisque c’était son incursion dans le monde de la bédé, alors qu’il n’était pas un grand dessinateur. Ce n’est toujours pas un grand dessinateur (tout en ayant fait des progrès énormes), hu hu hu, mais il a développé un style que j’aime beaucoup, et il sait raconter des histoires, or c’est vraiment tout ce qui compte pour moi.

J’aime déjà beaucoup l’objet qui est un bouquin bien épais avec ses 185 pages, un superbe papier, et un format intermédiaire entre le livre et la bande-dessinée. Les planches sont assez classiques, même si le dessinateur s’essaie avec succès à des illustrations pleine page de très belle facture, et qu’une aquarelliste, Marielle Durand, a réalisé des œuvres sur place qui capturent vraiment l’atmosphère et sont de toute beauté.

Son histoire c’est donc celle, autobiographique, de Kek en tant que bénévole aux restos, et c’est à la fois un récit vivant et intrigant, mais également une sorte de documentaire passionnant et prenant sur cet univers de l’aide alimentaire, en particulier là à Paris. Kek y raconte donc par anecdotes successives son apprentissage, ses rencontres, à la fois les autres bénévoles mais aussi les bénéficiaires, et y dresse des dizaines de portraits par le prisme de sa candeur, son humilité et son humanité.

Ce qu’il raconte n’est pas à pleurer dans les chaumières (même si parfois évidemment c’est très dur, ce serait étonnant autrement), ni non plus très gai, mais c’est souvent drôle parce qu’il pose un regard plutôt tendre et curieux sur ce qui l’entoure, et aussi pour quelques facéties bien kékesques (notamment la téléportation ou le rat). J’ai trouvé que c’était le juste ton, qui permet de se faire sa propre idée, et qui dépeint des anecdotes qui sont factuellement assez fortes pour se suffire. Ce qui est sûr c’est que son bouquin est un témoignage important pour expliquer l’aide alimentaire des restos, mais aussi qui sont les bénévoles qui font fonctionner tout ça. On réalise (mais ce n’est pas une grande surprise hein) que ce ne sont pas des super héros, comme les bénéficiaires ne sont pas non plus la lie de l’humanité, mais bien au contraire nous tous, avec un peu de malchance et tentant de se sortir d’un mauvais pas, ou encore, et c’est le plus triste, vivant de manière permanente avec cette aide indispensable aujourd’hui à la survie quotidienne de dizaines de milliers de gens.

J’ai souri en voyant que son pote Arthur qui l’a intronisé aux restos n’est autre qu’Arthur de Pins, un dessinateur que j’ai également connu sur les Internets (tiens j’en ai parlé en 2007) il y a mille ans. Il y a une planche de lui à la fin de l’ouvrage en clin d’œil, et j’ai trouvé ça très sympa. Je vous conseille bien évidemment la lecture de cette formidable bédé, et dont la totalité des droits d’auteur et de la marge de l’éditeur est reversée à l’association Les Restos du Cœur.

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