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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Otto Freundlich (1878-1943) : la révélation de l’abstraction

J’ai déjà évoqué mon attrait particulier pour l’expressionnisme, mais en réalité c’est vraiment pour ces artistes qui ont inventé l’abstraction en peinture. Mon gros kif c’est clairement Kandinsky, Kupka, Malevitch, Robert et Sonia Delaunay, mais aussi un gars un peu moins connu (je crois) Otto Freundlich. J’ai entendu parlé de ce dernier en cours d’histoire par une prof énamourée de Kandinsky et qui essayait de nous transmettre un peu de sa passion.

Et l’été dernière, le 23 août 2020, par le plus grand des hasards, alors que les musées étaient rouverts et que je cherchais à m’aérer les méninges, je suis tombé sur cette rétrospective Otto Freundlich au musée de Montmartre. Comme je n’en ai jamais parlé, je répare aujourd’hui (pourquoi pas ^^ ).

C’est une très belle exposition avec plus de 80 œuvres, et très simplement organisée puisque c’est un parcours chronologique qui s’égrène dans les toutes petites pièces en enfilade de ce musée assez singulier. Et ce qui m’a énormément plu c’est que chacune de ses toiles expriment cette recherche incessante vers l’abstraction. Cela démarre bien sûr par du figuratif de plus en plus esquissé, et par l’usage de formes et de couleur pour “encoder” la réalité et y mêler des idées, des émotions, des tensions et du mouvement.

Ce qui est notable avec cet artiste, c’est aussi son expression à travers des supports différents. On y voit bien évidemment des toiles, mais aussi énormément de vitraux, des mosaïques, des sculptures ou des projets plus monumentaux. J’ai bien aimé l’approche par les vitraux qui force finalement à une certaine abstraction avec ce cloisonnement et cette “pixellisation” inhérents à la technique employée, tout en jouant avec la lumière (par définition jamais identique) et la transparence des matériaux.

Otto Freundlich était d’une famille juive convertie au protestantisme, mais il a subi l’antisémitisme politique en France et ailleurs, et il est mort au camp de Sobibor. En outre, il a eu certaines de ses œuvres qui ont été détruites par les nazis (notamment des premières toiles de rupture artistique, très importante pour lui), mais dans ses dernières années de liberté ou de réclusion il a recréé certains tableaux majeurs.

On pouvait voir à l’exposition le magnifique Hommage aux peuples de couleur (1935) sous forme d’une mosaïque saisissante de beauté, de vigueur et “d’aura”, me rappelant presque certains gimmicks de Keith Haring. Et c’est en voyant la provenance de cette œuvre et de tant d’autres dans le musée, que j’ai réalisé que tout ça venait du musée Tavet-Delacour de Pontoise !! Chez oime !!! C’est fou, il y a eut une donation du fond de l’atelier de Freundlich au musée de Pontoise qui est devenu un des lieux importants pour la conservation des œuvres de l’artiste. J’aurais pu voir tout cela au même moment que ma prof nous en parlait au lycée… Et maintenant le musée est fermé jusqu’à perpète, mais j’espère bien pouvoir y aller dès que les travaux de rénovation seront terminés (et donc commencés…).

Cette visite m’avait fait un bien fou, et c’était bien sûr lié aux retrouvailles avec un musée en période de pandémie, mais je me suis vraiment rendu compte de mon admiration sans borne pour ces artistes là, ceux qui ont défriché l’abstraction picturale, et la manière dont leurs peintures me parlent, me troublent, me bouleversent. Vivement la prochaine !

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