Après ma Queer Pride confinée de 2020, il fallait vraiment que je fasse celle-ci !! Et ça a fait un bien fou de remarcher le pavé en habit de lumières pour la bonne cause. J’avais bien dit que je voulais la mettre cette satanée magnifique robe en plastoc, et donc j’ai exactement fait cela. Hu hu hu.
Je tenais vraiment à avoir une grosse choucroute sur la tête, donc j’ai cousu deux perruques pour avoir un joli volume, et je me suis dit qu’une petite couronne serait bien seyante. Mouahahaha. J’avais aussi acheté en ligne un éventail et une ombrelle au cas où il fasse beau (il n’a pas fait un super temps, mais au moins on n’a pas eu de flotte). Sur le site, ça donnait ça :
Et on ne peut pas dire que c’était mensonger, mais c’est arrivé en réalité comme ça :
Mouahahahaha. L’éventail a une taille normale, mais l’ombrelle fait 20cm de long, elle ne peut vraiment servir que pour une poupée ou une décoration de mauvais goût. Comme un con, je n’ai pas vérifié avant d’acheter (ça ne coûtait vraiment pas grand chose), alors que la taille des trucs étaient indiqués à l’image suivante. Et j’ai regardé par la suite les 75 commentaires qui disaient tous irrémédiablement la même chose : “Attention l’ombrelle fait 20cm, c’est absolument inutilisable !!!”. Bref, j’ai utilisé l’éventail, il a parfaitement rempli son office aujourd’hui.
La marche de cette année commençait à Eglise de Pantin, ce qui était une super bonne idée, sauf qu’un lieu de rendez-vous accessible uniquement par une ligne de métro, donne une rame légèrement blindée au moment clef. C’est peu de le dire…
Une marche des Fiertés sans char c’était aussi un autre genre d’expérience, mais sans doute plus proche d’une manifestation. Il y avait malgré tout quelques p’tites camionnettes avec de la musique, mais grosso modo les gens paradaient tranquillement au son des percussions de pas mal de groupes, et évidemment autour des quelques points qui diffusaient de la musique.
Beaucoup de revendications donc, mais aussi de la fête et des mines absolument réjouissantes ont émaillé ce défilé coloré.
Cela file pour sûr un énorme coup de vieux, car la moyenne d’âge était super basse, avec des tas de gamins de 16-20 ans de tous les genres, littéralement, métaphoriquement et sexuellement. Hu hu hu. Avec les années, il y a de plus en plus de visibilités des minorités autre que classiquement gay (les fameux white male cis vous savez ? ^^), et ça fonctionne vraiment bien à la Pride. Les drapeaux ne sont pas remplacés, ils se répondent et se complètent dans un chouette état d’esprit.
Et ce sont aussi ces jeunots et jeunottes qui apportent cet état d’esprit. Et le changement peut avoir du bon. Par exemple, nous avons été pris en photo un bon millier de fois aujourd’hui, et absolument tous les photographes ont demandé si c’était ok. Et je ne compte pas les compliments adorables, les sourires sincères et bienveillants, les “bonjour, bonne Pride, merci.” etc. Le monstre de cynisme en moi se disait “Mein gott, je ne veux pas vivre dans une société devenue aussi policée et benête !!”. Ah ah ah.
En plus d’y avoir beaucoup plus de filles et de lesbiennes que d’habitude (selon moi), j’ai trouvé que les politiques de “body positivity” avaient l’air d’avoir enclencher un vrai déclic pour cette marche. On y a vu énormément de corps dénudés, mais pas les habituelles gym queens qui nous régalent de leurs biscotos surgonflés et leurs égos proportionnellement hypertrophiés. Là c’était beaucoup plus divers et chouette à découvrir, et autant chez les femmes que les hommes ou les non-binaires ( ). Des gros, des maigres, des poilus, des imberbes, etc. Beaucoup de drapeaux et de maquillages qui reprenaient les communautés pan, queer, bi, poly, trans, et qui montrent la grande diversité du rassemblement. C’est bien d’avoir des manifestations plus petites et “niches”, tout en gardant cette grande fête inclusive et ouverte.
Néanmoins je regrette que “Flag” (l’association de la police) ne se soit pas senti bienvenu. Je sais que je suis à contre-courant à ce sujet, mais je reste vraiment anti “acab”, et je pense que c’est de l’intérieur aussi qu’on peut changer les choses, pas (uniquement) en stigmatisant ou en excluant. C’est le truc avec l’allosexualité, cela touche en transverse absolument tout le monde, toutes les communautés, toutes les typologies.
C’était un très bon moment, et j’y ai vu le plus joli drapeau LGBT+ du monde, TOUT·E·S ALLIÉ·E·S, ça me parle. Et comme je n’arrêtais pas de prendre son auteur en photo, il a fini par me regarder gentiment.
J’aime vraiment bien les drapeaux Rainbow, vraiment.
Et une des plus jolies robes de la journée, avec la mienne, était justement un bon exemple en continuité de tous ces jolis drapeaux multicolors.
Je n’ai évidemment pas énormément de photos pour cette marche, puisque j’étais un peu trop occupé à poser ( ), et je n’avais que mon téléphone avec moi. J’aime beaucoup faire des portraits à la Pride, ce sera pour une prochaine fois.
L’arrivée à République était très sympa aussi, et vraiment le fait de n’avoir ni chars commerciaux, ni scène à l’arrivée n’était un problème aujourd’hui. Il y avait une bonne humeur assez dingue, et rarement ressentie en Pride. Je ne sais pas si c’est lié à cette période d’accalmie dans la pandémie, mais cette ambiance bon enfant et bienveillante avait un côté très rassérénant.
En revanche, on s’est éloigné de la marche autour de gare de l’Est pour prendre un raccourci, et les commentaires étaient tout de suite différents. C’était drôle de recevoir des insultes totalement datées et d’une telle incohérence. On s’est reçu notamment des “travelos” et vraiment c’était dit avec un ton de quolibet hyper agressif !!! Hu hu hu.
Plus tard lorsqu’on est rentré de République à chez nous, à pieds, c’était également un expérience sociologique intéressante. Il y a eu quelques regards très négatifs, mais finalement très peu. C’était plutôt des rires adorables, des sourires sympathiques, et parfois de la surprise ébahie, des coucous depuis les voitures etc. Et on a aussi croisé une vieille dame qui a rigolé, et qui a demandé si c’était la “gay pride”. Et on a eu alors une remarque d’une autre époque, mais évidemment assez drôle et qui se voulait agréable : “Ah mais je trouve ça génial, génial ! Parce que vous voyez j’ai un cousin, et mon cousin. Vous voyez quoi. Et moi j’ai rien contre ça. J’ai rien contre, du tout !”.
Cela m’a fait réalisé qu’en l’espace de 25 ans, les choses avaient bel et bien changé, et en mieux.
“cette ambiance bon enfant et bienveillante avait un côté très rassérénant”.
N’est-ce pas justement l’absence de char et d’aspects commerciaux qui ont permis de revenir à l’essentiel ?
Merci pour ton récit qui donne un peu l’impression qu’on y était
Oui je pense que c’était une bonne chose, à part pour le manque de musique, et donc les moyens pour cela, et donc le besoin de commercialiser la chose. Hé hé hé. On en revient donc au début.
Nous, on n’y a pas été. Faudra pas s’étonner si le covid revient en force avec tous ces rassemblements énormes. Puis voir des culs sur le pavé parisien, ça nous soûle. Avec mon homme, on décroche de plus en plus de la gay pride, on n’a pas besoin de ça pour s’aimer et militer contre l’homophobie.
Il faut arrêter d’avoir peur de son ombre. Personne n’est forcé, tout n’est que liberté d’être, de ressentir et de faire. Je n’ai pas à donner une soi-disant bonne image de moi à quiconque. On a bien besoin de cela pour s’aimer et militer contre l’homophobie, de ça et de tout le reste. Mais encore une fois, ce n’est pas une obligation.
Merci du partage de l’ambiance et de tout! Chez nous, ça fait depuis 2018 — pour cause de tensions internes — que ça n’a pas eu lieu… Nous y étions, à ce dernier défilé puis depuis que nous vivons en ville, rien. D’abord cette guéguerre interne qui divise la «communauté» et puis la crise sanitaire. Évidemment, cela n’a pas l’ampleur de Paris, mais ça reste une affirmation importante dans cette province où l’intolérance est érigée en orthodoxie.
Tu verrais les luttes internes LGBT parisiennes pour organiser la marche ou quoi que ce soit d’autre. C’est assez dingue. Mais il faut en passer par là, cela remet aussi en question certaines habitudes qui peuvent devenir des dogmes. Et malgré tout je suis parfois en grand désaccord avec ce qui est fait. Mais il faut finir par s’entendre pour le “greater good”.
C’est vraiment dommage quand ça aboutit comme tu le dis à ne rien organiser du tout.
« Et une des plus jolies robes de la journée, avec la mienne, « Hahahah
C’est bien cette relève engagée des plus jeunes
Engagée, et puis juste leur présence bienveillante, les free hugs dans tous les sens, ce regard sans préjugé et une candeur bien rafraichissante.
Hi pour des raisons tristes et personnelles je n’ ai pas pu m” y rendre et j’en suis dégoutée aussi merci par mille Mattoo et vous tous pour la GAY PRIDE SI IMPORTANTE ENCORE DE NOS JOURS HEUREUSEMENT IL Y A DES GENS QUI ADMETTENT ET COMPRENNENT LES GAYS LESBIENNES ET CAETERA CELA FAIT UNE GROSSE ENTRAVE PAR RAPPORT AUX GROS CONS QUI CONDANNENT L’ HOMOSEXUALITEE “ADIEU LES CONS ” ET MERCI MATTOO , TOUTE LA COMMUNAUTE LGBT POUR CES GRANDS MOMENTS DE BIENVEILLANCE OUVERTURE D’ESPRIT ET ACCEPTATION DE QUI VOUS ETES TOUS !!!
VIVE FREE MIND FREEDOM AND TOP OR PASSIF BOTTOMS OR THE TWOAT THE SAME TIME. ALL IN A GO LIKE WE SAY. MANY MANY THANKS TO ALL LGBT COMMUNITY :)