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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Vivre LGBTQ+

J’ai vu ce touite il y a quelques temps déjà, et il m’a touché parce qu’on peut facilement avoir le réflexe de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Il est réellement les deux en même temps pour toi, même pas tout plein ou tout vide, mais juste un bon vieux demi-verre quantique à la Schrödinger.

Mon avis quantique sur la question, c’est parce que qu’on vit à la fois dans une société plus friendly, mais qu’elle reste évidemment irrémédiablement hétéro (et ce n’est pas un reproche, juste un fait), et que les choses n’évoluent jamais uniformément. A Paris, on a à la fois droit au havre de paix auquel on aspire, et on peut encore également se faire péter à la gueule à un coin de rue parce qu’on est pédé.

Et donc oui les endroits “safe” sont importants, des endroits où l’on peut se retrouver entre coreligionnaires, pairs et partisans de la pègre homosexuelle. Bien sûr pour copuler mais aussi pour se sentir juste bien, parce que juste soi. J’en parlais récemment dans mon billet à propos de la semaine passée à Sitges, mais c’est tout autant la raison pour laquelle nous allons habiter à Nantes. C’est aussi parce que c’est une ville gay-friendly et avec une réputation plutôt “safe”, même si je sais que nous ne serons à ce sujet jamais aussi bien qu’à Paris.

Alors je sais que ça fait communautaire et replié sur soi, mais donc ce n’est pas par rejet d’autrui, mais vraiment par protection de soi. Néanmoins, il ne faut pas le nier, un certain entre-soi tout à fait assumé, qui est fait de cultures, de codes et de connivences, est aussi de la partie. Et c’est bien cela qui me fait comprendre le besoin de certaines communautés de faire de même, quelle qu’en soit leur obédience. D’ailleurs il suffit de mettre quelques français à l’étranger en minorité pour les voir se rassembler immédiatement en irréductible phalanstère gaulois (on avait vécu cela avec étonnement à Corfou en vacances).

Malgré tout j’aime que les communautés soient ouvertes et accueillantes, et c’est la beauté à mon avis du “queer”, qui est d’une telle inclusion, que le terme convient selon moi aussi très bien à des alliés hétéros. Même si, notamment à Paris, on segmente dès qu’on atteint une masse critique, et on voit fleurir des niches très spécialisés. ^^ Néanmoins, pour moi, la bannière arc-en-ciel reste le ralliement allosexuel qui me parle et me chante.

“Vivre au grand jour” disait ce touite, c’est tellement vrai, et nous nous sommes pourtant habitués à vivre dans l’ombre pour ne pas risquer d’anicroche ou d’opprobre. Je ne parle pas d’ailleurs d’autre chose que d’être soi, que ce soit dans une marche des fiertés permanente ou dans une orthodoxie hétérocentrée. Chacun fait ce qu’il veut avec ses cheveux. ^^

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  • Ici, tu vois, les lieux de rassemblement sont presque entièrement disparus. Il ne reste plus que des relents d’une culture vaguement sulfureuse qui se rencontre dans des lieux entendus entre ceux qui connaissent déjà… Les lieux ouverts que tu mentionnes sont à peu près disparus. Et ce n’est pas qu’une question de sécurité; c’est simplement, comme tu le dis, une question de pouvoir à l’occasion socialiser entre personnes qu’une expérience sociale commune rassemble naturellement. Cette disparition des lieux de socialité crée un isolement que les diverses méthodes de rencontre virtuelles ne comble pas.

    • C’est le chemin que cela prend aussi ici, il reste les lieux de drague en effet, malgré les apps et consorts, mais les bars et les lieux pour se rencontrer disparaisse comme peau de chagrin. :triste:

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