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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Tu fais c’que tu veux

Ce soir du 10 juin 2017, j’ai découvert la comédie musciale “31”, et je n’en suis pas ressorti indemne. Comment rester insensible à une telle œuvre, et à chaque fois que je l’écoute (ce qui est assez régulier), je me dis que c’est une succession de chansons merveilleuses, musiques et textes. Un simple piano et 4 voix, 4 personnages, qui se retrouvent pour un 31 décembre. On commence en 1999 et on remonte chaque année, tous ces 31 passés ensemble, et on découvre le pourquoi du comment.

Je cherche régulièrement sur le net pour savoir si cette pièce musicale ne serait pas reprogrammée quelque-part, mais non et ça me brise le cœur (Moi dans l’emphase ? Naaaaaan.). Hier, je réécoutais tout ça, et en particulier sur “Tu fais c’que tu veux”, je me suis dit que le morceau faisait mouche de ouf. Bon après quand on creuse les auteurs ont mon âge, et sont sans doute des pédés parisiens qui ont vécu des petites choses similaires. Il n’en reste pas moins, que si vous avez l’occasion de voir ce show, il faut courir !

J’aime beaucoup cette chanson qui décrit toute une vie en 5 moments : à 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans et la mort (laule parce qu’il n’y a pas grand chose après hein ^^ ). Un peu comme les trois cloches de Piaf, mais version éminemment gay ! Je me suis énormément identifié à cette chanson, ne serait-ce que parce que je suis pédé depuis que j’ai au moins 5 ans, et que j’ai été confronté à ça depuis toujours.

Les 10 ans et le déguisement en fée à l’école, j’aurais tellement aimé, mais TELLEMENT !!! Etant donné qu’on me “traite” de pédé depuis toujours, j’ai tout de même eu une enfance renfrognée où j’essayais tant bien que faire se peut de ne pas me faire péter à la gueule à tous les coins de rue. Pour cela, je dois reconnaître qu’avoir un grand frère racaille m’a beaucoup aidé. Et lui assumait plutôt son petit frère efféminé, car l’honneur du nom avant tout. Mouahahahaha.

Après cela, la chanson c’est exactement moi, exactement. L’émancipation et le coming-out à 20 ans, les petits-copains balancés en famille et ailleurs. Vers la trentaine et le fait d’assumer parfaitement aussi au boulot, quitte à se faire “blacklister” ou insulter en douce, j’ai fait aussi. La mise à toutes les sauces du mari fonctionne aussi, mais avec une différence majeure, à 40 ans j’étais déjà marié depuis deux ans. Hu hu hu.

Je suis un gros et immense pédé, oui je sais on va encore dire que je ne parle que de ma sexualité, mais c’est vrai ! Parce que je ne me suis jamais vraiment remis de cet été 94 où j’ai découvert le Queen et que je n’étais pas seul au monde. Car jusque-là, et contre toute attente, j’ai réussi à croire ce truc de dingue : que j’étais une véritable engeance unique en mon genre. Ou cela m’a permis de voir concrètement que ce n’était pas le cas, et que nous étions légion, et que les choses allaient peut-être enfin finir par s’arranger.

Et depuis ce jour, j’ai décidé qu’ils étaient ma communauté, mes pairs, et depuis 27 ans je ne le réalise pas encore complètement. Je continue pour cela à beaucoup aimer mon prochain queer. On ne mesure pas assez l’importance de ces petits événements. Surtout pas en acceptant de sortir ce soir là avec Olivier P. dans le marais et puis au Queen, même si lui avait sans doute un truc en tête et a joué à l’habile alchimiste avec moi. J’ai trouvé la pierre philosophale du premier coup, il a fallu attendre longtemps, mais le jeu en valait la chandelle.

Tu fais c’que tu veux, c’est toi qui sait le mieux ce qui te rend heureux.

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