Vinsh vient de quitter le monde des agences de com et Paris par la même occasion, et il donne un coup de rétro et son opinion sur les 15 ans écoulés. Eh bien, ça ressemble bien à ce qu’on en disait déjà depuis que j’ai commencé à bosser, et de ce que m’en disent les potes qui sont toujours dedans. Je pense qu’on dirait la même chose des SSII (renommées ESN pour qu’on arrête de les comparer à de la traite humaine, mais c’est juste un changement de nom, pas de paradigme). Mais “les agences” ont en plus ce truc de hype complètement décalé avec les faits qui reste fascinant (et affreux).
Et la révélation depuis que je suis parti, confirmant ce que m’en ont dit tous les potes partis faire autre chose (chez l’annonceur ou en changeant tout simplement de métier) depuis une bonne dizaine d’années : une fois qu’on n’y est plus, on se demande bien pourquoi on n’est pas sorti de là plus tôt, et on se voit mal y retourner. Mais tant qu’on y est encore, il y a un côté “syndrome de Stockholm”, impossibilité de s’imaginer ailleurs, faisant autre chose, ou même faisant le même métier dans des conditions différentes. Sentiment d’autant plus fort quand tu n’as quasiment connu que ça comme milieu professionnel.
A la fin de mon alternance, j’ai eu une proposition d’emploi à peine au-dessus du smic, et le boss m’avait dit “Tu ne te rends pas compte de l’augmentation que ça représente ?”. Heureusement je n’ai pas accepté, et je suis allé voir ailleurs, mais j’ai réfléchi à cette honteuse proposition, et encore plus honteuse argumentation. Quand on a la tête dedans, on peut avoir de drôle de considération de soi-même.