MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Moonfall (Roland Emmerich)

Roland, Roland Roland, mais qu’est-ce que tu nous as encore pondu ? On est habitué à tout avec lui, il faut dire, autant de films absolument mauvais et impossibles à regarder1 (Independance Day par exemple). Mais il y a aussi 2012, Stargate ou encore Le jour d’après qui sont des films que j’aime beaucoup, et qui étaient super efficaces dans le genre pop-corn et catastrophe. Ce genre de film peut être vraiment distrayant et sans prise de tête, mais parfois c’est vraiment trop nul et ça ne fonctionne pas.

Là c’est vraiment difficile de lister tout ce qui ne va pas… Et je ne vais pas m’arrêter simplement au scénario qui scientifiquement est douteux (ce n’est rien de le dire), parce que c’est le genre de chose qu’il faut de toute façon mettre de côté dans un film de ce genre. Mais déjà quand le film démarre et qu’il faut 4 bonnes minutes pour passer tous les splash screens des boîtes de prod, tu te dis qu’il a eu du mal à financer son film. Mais ensuite, tu vois qu’on t’a mis un anglais dans les héros pour satisfaire la prod UK (et c’est John Bradley-West aka Samwell Tarly dans GoT, et il est sans doute un des meilleurs éléments du film), mais surtout une au pair chinoise, avec le gamin qui apprend et parle chinois à certains moments (et ça tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe), et des mentions de la Chine super positives très insistantes, tu comprends l’implication des productions dans le film. Et alors les placements de produits, mein gott je n’avais jamais vu ça avant, c’est appuyé à MORT, ce sont carrément des petits spots publicitaires qui coupent l’action avec le gars qui fait un “Ok Google, éteins la télévision !” ou un autre qui loue Elon Musk à peu près douze fois pendant le film. On a l’impression qu’Emmerich a eu un mal fou à boucler le financement de son film, et qu’il a dû vendre son âme, puis l’hypothéquer… deux fois !

En plus de cela, le film est horriblement mal monté, pas toujours bien filmé, avec des effets spéciaux parfois approximatifs ou dont on a l’impression que les CGI méritaient quelques heures de calcul en plus. Et plus étonnant même, car ce n’était pas un truc que j’avais vu même dans les mauvais Emmerich, c’est le jeu lamentable des comédiens et comédiennes. Et pourtant ce ne sont pas des mauvais, j’adore Patrick Wilson (que je trouve en plus à tomber par terre depuis Watchmen) ou Halle Berry (que j’avais revu la veille dans Cloud Atlas), mais ils étaient tous mauvais, voire très mauvais. On aurait dit qu’ils n’avaient pas le temps de répéter ou de faire plusieurs prises, allez hop on prend la première quelle qu’elle soit ! Les répliques tombent à plat, certains regards ou sourires sont à côté ou off, et on leur fait dire parfois vraiment n’importe quoi !!!

Bon l’histoire en elle-même, pourquoi pas ?

*** Attention je divulgâche !!! ***

La lune se rapproche de la Terre à mesure que notre cher satellite dérive de son orbite, et on découvre que la lune est une construction technologique, une “mégastructure”, avec une naine blanche à l’intérieur utilisée comme combustible, et une sorte de système gyroscopique pour stabiliser et diriger la lune. Mais surtout, une sorte de monstre (entre les méchantes pieuvres de Matrix et les nanobots de Big Hero 6) est en train de forer la lune pour provoquer à la fois la destruction du satellite, mais aussi de la Terre et ses habitants. Le truc c’est qu’il pousse l’histoire encore plus, beaucoup trop loin.

En effet, les humains de la Terre ont pour ancêtres des gens d’une planète lointaine qui n’ont plus de guerre et de problèmes sociaux (nawak cette partie là, vraiment très très débile) et qui dépendent d’une IA qui s’occupe de tout. Et un jour l’IA en question décide de tuer tout le monde (Pourquoi ? L’explication est super bidon. Hu hu hu.), mais les gens avaient envoyé des mégastructures comme la lune pour coloniser des planètes et implanter de l’ADN pour repeupler à termes avec nous ! (Grosso modo hein, cette partie est tellement surréaliste.). Et l’IA a envoyé des nanobots pour détruire tout ce qui est un mélange d’électronique et de biologique, et ils ont trouvé la lune !!!

*** Vous pouvez reprendre la lecture ***

Donc je suis du genre à accepter les trucs les plus dingues, mais avec une certaine cohérence dans le système proposé, et il y a tout de même certaines limites à respecter pour que ce soit un chouïa crédible au sein même du film. Et là par exemple, je n’ai pas bien compris comment on faisait la différence entre électronique et électrique ? Je ne vois comment la détection de ce qui est électronique diffère d’un truc old school mais électrique tout de même, et même si ce sont des écrans LCD, bah c’est tout de même de l’électronique hein. De même, exploiter à ce point les naines blanches, allez ok, mais réussir à autant s’en approcher sans problème, oh non tout de même !!!

En réalité tout ce qui explique l’histoire de manière précise est horriblement traité. Emmerich va dans les détails, et c’est de plus en plus ridicule. En réalité, il fallait faire un film plus mystérieux, il ne faut pas tout expliquer, et ça passe beaucoup mieux. Là c’est long et c’est fastidieux, et comme c’est mal fait, ça pique les yeux.

Mais le plus choquant ce n’est vraiment pas cette histoire abracadabrantesque, ou les explications scientifiques qui sont une insulte à l’intelligence la plus basique, c’est le traitement de tout cela, et la manière dont Emmerich a monté son histoire. En effet, il présente tout son film comme une véritable victoire des conspirationnistes et ufologues de tout poil. John Bradley-West incarne un de ces doux-dingues qui cherchent des preuves de l’existence de ces mégastructures, et il est le héros incontesté du film. Tout le film ressemble à une émission de pseudo-science de RMC Découvertes du genre Alien theory et Anciens Astronautes, avec vraiment la totale. Mais le propos est complètement pro-conspirationnistes et même trumpistes à certains égards, avec les plus dingues qui ont raison du début à la fin. Présenter un film comme cela aujourd’hui, sans ironie aucune, est incroyablement dangereux. Et je pense que beaucoup de gens peuvent le prendre carrément pour argent comptant !!!

Bref, vous aurez compris que c’est un mauvais, très mauvais film, qui malgré tout se regarde assez bien, et qui est assez drôle à certains égards, tant c’est mauvais. D’ailleurs à un moment Halle Berry demande “Where is Brian?”, et je me suis permis un “Brian is in the kitchen!” dans le cinéma, où nous étions une bonne vingtaine dans une très grande salle. Au fond, avec un bon montage, quelques heures de travail sur les effets spéciaux, et deux trois séances de répétition, on aurait pu en faire un film regardable, mais là, et notamment avec ce côté pseudo-science aux accents conspirationnistes, ce n’est pas possible.

  1. Bon évidemment, tout cela est très très subjectif, mais c’est mon blog hein. ↩︎

2012

Les publications voisines

Post navigation

  • Une cata de bout en bout, vraiment on sent que les acteurs n’y croient même pas. Et les effets spéciaux… on dirait que toutes les parties prenantes y sont allées en se bouchant le nez d’avance pour les spectateurs. Et la scène finale qui tease une suite… :gene:

    • Sharknado quand même pas, mais tu me rappelles que j’ai oublié de préciser que Geostorm a un meilleur scénario, et est presque plus regardable, ce qui est assez énorme. :horreur:
      :croa:

  • Eh bien 1 an après sa sortie j’ai choisi de le visionner … en faisant du vélo elliptique ! A force de me répéter « non mais c’est pas vrai!!!! » mon heure est passée toute seule. Ta critique reprend mots pour mots ma pensée. Mention spéciale à une réplique qui aurait pu me faire tomber: « t’en fais pas papa, maman va tous nous sauver ».

Répondre à Matoo Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: