MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mort sur le Nil

J’avais beaucoup aimé le premier opus de Kenneth Branagh en tant que réalisateur d’un Agatha Christie, et surtout en tant qu’Hercule Poiroit himself. Et puis le “Crime de l’Orient-Express” est un bouquin génial, avec une histoire vraiment excellente ce qui aide encore beaucoup. Avec “Mort sur le Nil”, on ne peut pas dire que l’essai est transformé, même si c’est loin d’être raté.

Ce qui fonctionne c’est que c’est une bonne histoire de notre Agatha préférée, mais disons que ce n’est pas son scénario le plus crédible, et l’adaptation n’a pas spécialement rendu le dénouement plus habile ou évident. Mais si on passe là-dessus et qu’on accepte la narration proposée, cela passe bien. Il y a notamment une longue introduction pour positionner tous les personnages, et ça dure plutôt longtemps mais comme c’est super bien traité, avec de bonnes scènes et de bon·ne·s comédien·ne·s, ça passe très bien. Vraiment c’est une pléiade d’acteurs et d’actrices qui délivre à 100% (et donc sans doute bien dirigés par Kenneth Branagh), pas une fausse note, et des personnages bien campés, ça fait du bien.

Gal Gadot est d’une beauté absolument subjuguante, et les costumes ajoutent encore à la beauté formelle du film. Elle va très bien avec Armie Hammer qui est assez canon aussi dans son genre, et Emma Mackey n’est pas en reste non plus. Mais en plus de cela, on a une Annette Bening en pleine forme, truculente à souhait, et le couple lesbien le plus génial au monde avec Dawn French et Jennifer Saunders absolument indispensables.

En revanche, j’avais vu le film original, celui de 1978 avec Peter Ustinov, et force est de constater que ce film là ne le détrône pas. Celui de 78 reste vraiment meilleur pour moi. Déjà parce qu’il était entièrement tourné sur place, et le tournage en Egypte permet des plans de dingue dans les pyramides, et les véritables temples égyptiens, ou ensuite sur le Nil. On a vraiment cette sensation de chaleur et cette lumière crue et puissante magnifique. Cela fait beaucoup à l’ambiance du film. Dans le film de Kenneth Branagh, c’est vraiment où le bât blesse. En effet, le film est entièrement tourné en studio on dirait, ce ne sont que des images de synthèse avec quelques plans sur place seulement (et plutôt d’ambiance). Et les images de synthèse bah elles puent du cul !!!!! Sérieux, on fait mieux en rendu dans certains jeux vidéos. Là il faut vraiment faire comme dans Game of Thrones : des plans réels qui sont retouchés ou agrémentés virtuellement. Certaines scènes piquent littéralement les yeux !

Je n’ai pas non plus aimé le préambule avec Poirot en 14-18, cela ne sert pas à grand chose (sinon à renforcer la thématique de l’amour qui est un sujet central et qui file dans toute la trame), et cette idée de la moustache qui cache une blessure ne me paraît pas très crédible. Mais en plus de tout cela, et là c’est une remarque vraiment valable pour les français seulement, Kenneth Branagh a un énorme accent quand il parle français. Autant son anglais avec accent français est vraiment très bon, autant son français n’est vraiment pas crédible pour lui faire incarner Poirot (il aurait suffit de le doubler pour cette première scène). Ustinov était une autre pointure à ce sujet. Et c’est pareil avec Rose Leslie, même si son anglais avec accent est assez sympa (on connaissait déjà ses doublages parfaits en français, mouahahaha). Mais il suffit qu’Emma Mackey prononce deux petits mots en français, pour que cela fasse toute la différence (elle est née au Mans, ça s’entend ^^ ). Ce qui m’a ennuyé également c’est qu’il y a beaucoup d’allusions sur la langue française, mais sans jamais préciser que Poirot est belge et non français. Il le répète souvent dans les bouquins, il vient de Bruxelles et souligne souvent qu’il n’est justement pas originaire de France. Or il n’y aucune mention de cela, et même dans cette première scène avec des soldats, ils sont dénués du moindre accent belge. C’est totalement mineur, mais moi ça m’a touché !!

Le film se laisse vraiment voir avec plaisir, mais ces maladresses et le raté complet pour la localisation m’ont un peu laissé sur ma faim, et surtout ne permet pas de se débarrasser de la version de 1978, que je conseille ardemment.

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  • De toute façon, Peter Ustinov is the king meme si les distributions annexes des enquêtes d’Hercule Poirot ont pu être un poil faiblardes parfois. J’ai revu le film de télévision « Drame en trois actes » (dernier Poirot interprété par Ustinov pour la télé US, jadis diffusé sur La Cinq puis des chaînes du groupe M6), et bah c’est jubilatoire !

    • Je suis également fan de David Suchet dans la série TV UK. Albert Finney était pas mal aussi, d’ailleurs je lisais que c’est suite à sa défection qu’Ustinov a eu le premier rôle dans “mort sur le Nil” !

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