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Andy de Groat : “Une histoire post moderne de la danse” au Théâtre Graslin (Nantes)

C’était la première fois pour moi à Graslin, et j’étais content d’y voir un spectacle de danse contemporaine, d’autant plus avec un lien fort à mon compositeur fétiche : Philip Glass. Je ne connaissais pas Andy de Groat (qui est apparemment vraiment super connu, mais oui je suis un béotien ^^ ), et comme j’avais lu qu’il avait contribué aux chorégraphies de Einstein on the Beach, j’avais plutôt un bon a priori, et je me disais que ça pouvait me plaire.

J’ai au moins eu le plaisir de la découverte, mais il y a eu plein de hics qui m’ont vraiment troublé avec cette production. Je ne l’ai compris qu’après, mais c’est une production qui associe le conservatoire de Nantes et le CCINP. Le CCINP Andy de Groat c’est le Centre Chorégraphique International de Nulle Part, cela fait diablement penser à Pina Bausch et son héritage artistique, car de la même manière ce sont des anciens partenaire d’Andy de Groat qui ont créé cette association pour continuer à faire vivre et connaître son œuvre. Et en plus du Conservatoire en tant que tel, les pièces sont interprétés par des danseurs collégiens qui sont dans une structure spéciale permettant de lier apprentissage de la danse et cursus scolaire. Bon si j’avais su cela, et aussi que les pièces en question étaient bien conçues par le chorégraphe pour associer pros et amateurs ou étudiants, j’aurais sans doute été moins décontenancé…

Je n’ai d’ailleurs pas été le seul, car dans le voisinage j’ai senti de gros moments de solitude, mais principalement lié au choc de l’écoute de musiques sérielles et répétitives de Philip Glass à son époque la plus “conceptuelle”. Et en opposition à cela, à la fin un tonnerre d’applaudissements venait clairement de la famille, des amis et des camarades qui venaient voir leurs proches danser.

Ce n’était pas mauvais, mais vraiment j’ai été déçu par quelques éléments formels et artistiques. Déjà le son était dégeulasse ce qui m’a surpris pour un théâtre de ce calibre, et donc je pense que c’est l’enregistrement des années 70 qui n’était vraiment pas très bon. Car toute la première pièce, Red Notes (1977), est vraiment un écho très fort à Einstein on the Beach que j’évoquais au début. Donc je connaissais la musique, la chorégraphie qui en était vraiment inspirée, et la scansion parlée qui accompagne aussi ces morceaux.

Mais donc problème pour moi, ce qui était présenté là n’était pas du tout du tout au niveau de ce que j’ai pu voir par le passé. Aucun rapport avec l’ampleur, la qualité sonore, le décor ou le talent de danseur de l’opéra de 1976 (que j’ai revu donc à Montpellier, Amsterdam et Paris en 2012 et 2013 dans le cadre d’une tournée internationale), mais aussi avec les chanteurs et chanteuses qui récitaient certains textes (souvent des phrases qui n’ont pas vraiment de sens, mais dont le son est important pour l’auteur). Ce qui changeait beaucoup, et qui aurait pu être positif, c’était l’ampleur du ballet, parce que dans l’opéra de Glass c’était très peu de danseurs qui reprenaient ces chorégraphies répétitives, alors que là on avait jusqu’à une bonne vingtaine de danseurs et danseuses en même temps sur scène.

Mais là encore, si je dois comparer avec l’American Ballet Theater et “In the Upper Room“, je suis plus que resté sur ma faim. On a des tas de jeunes qui font de leur mieux, mais qui jettent sans cesse des coups d’oeil vers l’arrière pour ne pas marcher sur leur camarade ou bien ne pas tomber de la scène, et vraiment quelques ratés très visibles et gênants. Et donc ce qui a parfois une certaine force lyrique est vraiment troublé par le manque de synchronicité ou simplement le professionnalisme inhérent à des années d’entrainement. Ce n’est pas non plus à jeter à la poubelle, et je salue l’effort, mais je n’étais pas là pour voir un spectacle de fin d’année quoi…

L’autre pièce Fan Dance (1978) est beaucoup plus digeste et facile à appréhender et apprécier. Et j’ai bien vu que tout le monde soufflait dans la salle. C’est une pièce courte avec une musique très “tonale” et des harmonies traditionnelles, et un ballet avec de nombreux protagonistes qui se croisent et mettent en avant des éventails. C’était très sympa, même si ce qui précédait m’avait beaucoup trop remué pour que je l’apprécie complètement. Et la dernière : Rope Dance Translation (1974), alors là je n’ai pas compris du tout le truc. On voit d’abord une vidéo d’Andy de Groat qui réalise cette chorégraphie, il danse un peu comme un derviche tourneur avec une série de cordes qui virevoltent autour de lui, et qu’il fait monter et descendre. Ensuite, c’est un des danseurs pro qui reproduit cette scène, mais cela dure bien moins longtemps que le film comme s’il n’était pas capable en réalité d’aller plus loin, et c’est réalisé dans la pénombre, on voit à peine le gars.

Bon bah voilà, mi-figue mi-raisin quoi…

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