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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Jurassic World : Le Monde d’après

C’est fou je voulais revoir ce que j’avais écrit sur les films précédents de la saga, mais en fait Jurassic Park 3 date de 2001 (et le premier ça je me rappelle c’était en 1993, j’étais à la fin du lycée), et pour Jurassic World c’est un des nombreux brouillons de post qui verra éventuellement le jour, même si je n’y crois pas trop. (J’ai eu un gros moment à vide où j’ai continué à noter tout ce que je “devais” écrire, mais je n’ai presque pas rattrapé ce retard. ^^ )

Je me rappelle très bien l’impact incroyable du premier opus de Spielberg, et il reste encore largement regardable aujourd’hui. Evidemment la modélisation des bestioles a vieilli, mais les scènes sont des standards du genre, et je peux réciter je pense par cœur la moitié des dialogues. Outre cela, les animatroniques en complément des images de synthèse restent encore bien plus crédibles et touchants. Et puis cette musique de fou de John Williams a aussi largement contribué à en faire un film culte. Le second est une merde sans nom, vraiment impossible à regarder, avec son côté King Kong à deux balles et un seul petit T-Rex qui fout le bordel à San Diego. C’est une énorme daube. Et le troisième, contre toute attente, est une petite pépite. Il y a William H. Macy bien sûr qui change tout, avec toujours Sam Neil très efficace, mais surtout j’aime beaucoup ce retour au premier épisode avec son lot de nouveaux dinosaures, dont les incroyables ptérodactyles. Ce dernier film tranchait avec les précédents en jouant sur un film d’action qui pouvait rappeler Alien 2, et qui était classique mais très bien troussé.

Et étonnamment pour la saga actuelle, 20 ans plus tard, c’est exactement le même schéma. Les mêmes réussites, les mêmes plantages. Mais il faut reconnaître qu’on bénéficie aujourd’hui de tels effets spéciaux, que cette reprise de la franchise avec le film Jurassic World était au moins un réel plaisir pour les yeux. Il s’agissait d’une recette toute classique et sans ambages, à peu près le même scénario que le premier film, et avec deux bons comédiens à la tête : Chris Pratt (qu’on avait découvert mince et baraqué juste avant dans les guerriers de la galaxie, mais encore aujourd’hui Andy Dwyer me manque ^^ ) et Bryce Dallas Howard. Le film a tout pour lui, il est drôle, a de superbes scènes d’action avec des images de synthèse très convaincantes. On continue de plus en plus les délires avec l’intelligence des vélociraptors mais pourquoi pas ! Hu hu hu.

Il fait du bon fan service avec des tas de références aux premiers films, des easter eggs par-ci par-là, bref on adore. Mais alors le second film de cette trilogie est une merde sans nom, c’est nul nul nul, sans aucun intérêt, avec une histoire à chier, des dialogues nuls…

Et donc ce troisième film qui clôt cette série ? Eh bien, ce n’est pas si mal, et pourtant ça commence vraiment pas bien du tout. J’ai eu vraiment très peur pendant la première demi-heure, on dirait que le film est un produit complètement artificiel et que le scénario a été écrit par des algorithmes. C’est comme si c’était un truc totalement marketé et sans saveur, on y retrouve tout un tas de références de films d’action, et c’est vrai que ça ressemble plus ou moins à ces derniers films de Mission Impossible ou James Bond, qui ne sont pas des mauvais films d’ailleurs, avec des dinosaures en option. On a par exemple des scènes d’action avec tournages à l’étranger (notamment à Malte), un enchaînement plus ou moins stupide de péripéties avec des méchants ou méchantes assez “hauts en couleur”, et alors un appui hyper lourd sur le côté inclusif du casting. Il y a un choix encore très marketé dans les plans et les focus sur tel ou tel personnages et pour montrer qu’il y en a pour tout le monde, toutes les couleurs, et même un moment avec un coming-out lesbien avec un bon moment de silence ensuite pour être certain que le public a bien compris. En soi, c’est super d’avoir autant de représentations, mais il faut que cela reste subtil et que cela ne se voit pas, là c’est totalement artificiel et les coutures sont en fil blanc phosphorescent.

On retrouve donc à la fois Owen et Claire qui recherchent la petite gamine clonée (avec son accent britannique d’une préciosité assez dégueue à la Keira Knightley) du film d’avant qui a été enlevée (les méchants ont aussi enlevé le rejeton de Blue, le vélociraptor, qui a fait un bébé toute seule). Et d’un autre côté, Ellie (Laura Dern) et Allan (Sam Neil) qui enquête sur une organisation (et son CEO diabolique et inquiétant, un vrai personnage de James Bond) qui exploite le génie génétique de Jurassic Park pour faire des choses plus ou moins affreuses, et qui conserve également les dinosaures dans une vallée isolée des Dolomites italiennes pour des raisons de recherche.

Evidemment les anciens et les nouveaux vont se rencontrer et se liguer pour lutter contre les méchants. Et là où le film s’en sort pas trop mal, c’est qu’il est de mieux en mieux. Donc même si le début est franchement pénible, les dialogues à peine supportables, à partir du moment où les héros se retrouvent il y a un truc très sympa qui se passe. On retrouve l’esprit des deux trilogies et un certain charme opère. On retrouve l’humour, les connivences, et les scènes où les comédiens et comédiennes fuient les dinosaures sont toujours aussi efficaces et fun. DeWanda Wise est une merveilleuse addition (ouvertement lesbienne et butch donc, et absolument canon) qui ajoute aussi beaucoup de peps à cette fin de film. Et là on a aussi un déferlement de références et de clins d’œil qui aident bien à faire passer la pilule.

Après ce n’est pas un chef d’œuvre, mais comme le Jurassic Park 3, c’est un bon film d’action. Il faut passer les approximations scientifiques ou les stances sur la nature ou l’écologie qui sont tellement boursoufflées et hollywoodiennes… Et je passe les comparaisons finales avec des tricératops qui courent dans la savane avec des rhinocéros… Mamma mia, ils ont osé !! Le film essaie aussi de remettre un peu les femmes au centre de l’action, et ça fonctionne très bien. Même si je crois toujours que le scénario a été conçu avec du machine learning à partir de tous les blockbusters du moment et à coup d’injonctions marketing, il y a un vrai truc sympa et tout à fait agréable, donc je ne boude pas mon plaisir.

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