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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

The Burnt City (Punchdrunk) à Londres

J’avais d’abord découvert Punchdrunk avec le spectacle Sleep no more au McKittrick Hotel à New York il y a presque dix ans. Il y a quelques années, j’avais aussi fait The Drowned Man à Londres (en 2014 je crois, période pendant laquelle je n’ai pas blogué, pfff), et là c’est donc un nouveau show également à Londres. Mais ils ont vu grand avec carrément l’acquisition d’un superbe lieu d’un quartier un peu excentré de Londres. Il s’agit de l’ancien arsenal de Woolwich, avec deux bâtiments accolés qui proposent plusieurs milliers de mètres carrés de décors.

Comme toujours dans ces spectacles immersifs, les spectateurs sont des spectres masqués qui se déplacent et errent librement, mais totalement anonymes, dans un décor gigantesque et ultra-réaliste. On peut tout faire : ouvrir les tiroirs, lire des documents et mener son enquête, bouger tout le temps ou rester à un endroit etc. Des comédiens et comédiennes viennent réaliser des performances ou des “scènes” qui permettent de suivre plus ou moins une histoire à la trame narrative souvent absconse lorsqu’on débarque là-dedans (on peut aussi choisir de s’accrocher à un personnage et à le suivre à la trace dans le décor). Mais au bout de trois heures, cela reprend en boucle, et on peut repartir de zéro, mais on peut aussi être au mauvais endroit au mauvais moment, et deux spectateurs peuvent potentiellement vivre une expérience très différente.

C’était clairement mon expérience la plus réussie de mes trois spectacles de la compagnie Punchdrunk. Les décors étaient déjà plus lisibles pour moi qui suis quotidiennement très handicapé par un déplorable sens de l’orientation, donc j’ai réussi à me repérer au bout d’une heure en gros. Car le principe de ce show c’est que nous sommes entre les villes de Troie (ambiance Lupanar, néons, bars et velours sur plusieurs étages) et de Mycènes (immense hangar à l’atmosphère grisâtre et glaçante), et qu’on suit globalement le mythe d’Iphigénie lors de la guerre de Troie (avec Agamemnon, les dieux, déesses et toute la clique !). Ce qui m’a paru plus simple aussi à appréhender c’est que l’histoire est véhiculée par des performances qui sont très nombreuses, très fréquentes, et très abstraites et chorégraphiées. Donc même si le sens profond n’est pas clair, on sent bien qu’on est là pour apprécier aussi l’aspect purement formel des saynètes.

Les autres spectacles étaient sans doute un peu plus exigeants selon moi. ^^

J’ai adoré me perdre dans certaines chambres troyennes aux ambiances ultra-kitsch, et certaines chorégraphies côté mycénien valaient vraiment le coup d’œil tant elles auraient eu leur place dans un spectacle de danse contemporaine. Donc globalement c’est une production d’une ampleur inégalée, et clairement un excellent investissement dans cet endroit superbe. Si vous avez l’occasion d’aller à Londres prochainement, c’est à faire !!

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