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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

My Neighbour Totoro par la Royal Shakespeare Company au Barbican Theater de Londres

C’était en novembre dernier, mais je n’avais rien écrit à ce propos alors que c’est sans doute le meilleur spectacle que je suis allé voir depuis des années !! Evidemment, Totoro au théâtre à Londres, est-ce que ça ne déchire pas juste d’imaginer un truc comme ça ? Eh bien, la réalisation était même au-delà de mes espérances, c’était incroyable et merveilleux !

C’est la toute première fois qu’il y a une adaptation comme cela de Totoro, et c’est vrai qu’on voit aujourd’hui des effets spéciaux de plus en plus dingues dans les comédies musicales américaines ou anglaises, mais le défi était de taille quand on imagine une bestiole bien fluffy de 5 ou 6 mètres de haut super agile et expressive. Eh bien, la RSC (Royal Shakespeare Company) a réussi ce coup de maître, et pas uniquement dans l’excellence de la représentation formelle de ces adorables trolls (Totoro vient de la prononciation maladroite du mot par la petite Mei), mais aussi dans tous les choix artistiques et poétiques pour nous mettre dans l’univers du film et du récit.

Mais donc on a bien un énoooorme Totoro et il est épatant de réalisme, il ouvre grand sa gueule comme le vrai, il bouge les moustaches et les yeux exactement comme dans le film. Mais plutôt que de cacher l’animation et de se prendre la tête avec des trucs transparents, on est plutôt dans un choix de marionnettes bien assumé, et surtout les hommes et femmes qui animent tous les personnages non-humains sont visibles sur la scène. Ils ont un costume noir, et une voilette, et on les oublie facilement au bout de quelques temps, mais on voit clairement qu’il s’agit de personnes qui tiennent et manipulent des automates ou des décors ou des marionnettes. Seulement l’ensemble est traité avec une telle poésie enchanteresse qu’on ne s’appesantit pas dessus, tant on est captivé par la beauté et les visions oniriques proposées.

Le scénario du film est conservé à la lettre, mais il est assez étendu sur les rôles secondaires (le père, la mère, la vieille femme), disons que les scènes sont étirées en longueur, avec notamment des musiques additionnelles (de Joe Hisaishi) et des détails ou un rythme qui donnent un spectacle entier de plus de deux heures. On suit donc les deux sœurs Satsuki et Mei qui déménagent à la campagne avec leur père, tandis que leur maman est à l’hôpital. Ils découvrent leur maison brinquebalante et ses susuwatari (les noiraudes que je suis fait tatouer il y a quelques temps ^^ ), mais surtout les deux sœurs font la rencontre de curieuses déités locales, un immense Totoro et deux plus petits complices (un bleu et un blanc).

Les comédiennes qui jouent les frangines sont vraiment excellentes, et arrivent à rester crédibles en gamines tout en exprimant vraiment bien le côté criard et agaçant parfois de la petite Mei. Et surtout, on est porté par tous les moyens, pas que techniques, et l’inventivité folle et fabuleuse pour traduire les effets les plus incroyables du film comme avec la pousse des arbres à partir des glands, ou bien la fameuse scène de la pluie à l’arrêt de bus, ou encore évidemment le chatbus lorsqu’il parcourt les champs et les habitations dans un souffle puissant de vent.

Un spectacle génial et qui tournera sans doute pas mal à Londres, en tout cas je l’espère, et peut-être un de ces quatre en France, ce serait tellement cool. Les photos étaient bien sûr interdites, et je comprends tout à fait. Je me suis permis, lors des saluts, de déroger à la règle pour garder ce souvenir, et on comprend un peu ce que ça pouvait être (mais c’est du spectacle vivant, ça ne fonctionne qu’en vrai en réalité). J’ai flouté pour que vous puissiez garder la surprise si vous le préférez, mais en cliquant sur l’image vous verrez la photo normale.

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