MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

The Last of Us S01E03

La série est une adaptation d’un jeu vidéo à grand succès et que mon chéri a beaucoup aimé, donc on regarde ça depuis que ça a commencé il y a trois semaines. Il y a des chances que je décroche rapidement car c’est une thématique d’horreur postapocalyptique avec des sortes de zombies à la “The Walking Dead”, et je n’avais pas tenu longtemps pour cette dernière. Les films d’horreur me font vraiment peur, et je fais des cauchemars et tout, et les séries c’est souvent pire (parce qu’un film, je regarde et j’oublie, mais la série s’inscrit dans la durée et peut vraiment me toucher “trop profondément”). Cela dépend évidemment des thèmes et de la manière dont c’est fait, mais disons que j’ai énormément de mal avec les scènes de souffrances physiques ou psychologiques, et encore plus quand cela concerne des femmes et des enfants.

Mais j’ai voulu commencer The Last of Us car j’avais bien suivi le jeu (je suis de ceux qui regardent leur être cher jouer des heures en bricolant autre chose sur le canapé, comme vous écrire par exemple ^^), et les malades aux champignons me paraissaient supportables, mais comme d’habitude (et idem pour The Walking Dead), le pire ce sont les survivants et pas les zombies (Fight the Dead, fear the living était leur slogan). Et Pedro Pascal dans le rôle principal n’était pas pour me déplaire (le Prince rhaa lovely Oberyn de Game of Thrones et bien d’autres rôles), ainsi que Bella Ramsey (dont j’avais adoré le rôle de badass Princesse des Ours dans Game of Thrones également) pour jouer la jeune Ellie.

Pour le moment ça démarre plutôt bien, avec de bons décors, effets spéciaux, et une installation intéressante et ultra-conforme au scénario du jeu vidéo (c’est le genre de jeu avec une histoire très écrite et scriptée, et une intrigue vraiment proche d’un long-métrage). D’ailleurs c’est assez génial d’avoir pour showrunner (c’est à dire en auteur/directeur/gestionnaire c’est assez intraduisible et on utilise couramment le vocable anglais aujourd’hui) Neil Druckmann qui n’est autre que le créateur du jeu, ainsi que Craig Mazin, l’auteur à qui l’on doit la génialissime mini-série Tchernobyl (tiens parle d’un truc qui m’a angoissé efficacement, t’sais…).

Attention je vais divulgâcher à mort !!! Donc ne lisez pas si vous n’avez pas vu ou ne voulez pas vous retrouver terriblement spoilé !!!

Mais le troisième épisode marque un tournant dans la série, et clairement dans le bruit autour de la série qui est déjà assez monumental (pour un geek comme moi qui traine sur les Internets évidemment), et d’autant plus quand on sait que des millions de joueurs du jeu vidéo regarde le show avec attention (et qu’ils sont rarement gay-friendly ^^ ). On suit le parcours semé d’embuches de Joel (Pedro Pascal) et Ellie (Bella Ramsay) depuis Boston, et là ils doivent se rendre dans un endroit que Joel connaît.

L’épisode est en réalité presque complètement dédié à un flash-back sur les personnes qui habitent cet endroit. Apparemment ce n’était qu’une très courte allusion dans le jeu vidéo, et les auteurs ont décidé de creuser et d’inventer une histoire, une petite intrigue secondaire, dans cet interstice de la série. On découvre alors Bill (Nick Offerman) qui est avant l’épidémie un survivaliste complètement dingue et parano avec un attirail complet pour justement être paré pour une telle fin du monde. Et donc il arrive terriblement bien à se débrouiller avec des armes et des ressources hallucinantes, le mec était vraiment prêt pour Mad Max ! Il entoure et sécurise tout un périmètre, et continue pendant plusieurs années à vivre comme avant (électricité, nourriture, tout en autosuffisance) et en toute solitude et réclusion.

Mais après quelques années, un quidam, qui rôde autour se retrouve pris au piège. Bill après s’être beaucoup méfié donne un coup de main à Franck (Murray Bartlett qui était génial dans Looking), et lui offre même à manger. Et contre toute attente, les deux hommes, deux quadragénaires qu’on n’hésiterait pas une seconde à qualifier de “bear”, nouent une relation amoureuse. C’était déjà une surprise pour moi (même si deux minutes avant, avec Murray Bartlett, et avec l’approche en cours, je m’en doutais…), mais alors j’imagine le choc pour le joueur moyen… Mouahahahah. Oui d’imaginer cela m’a bien fait pouffer, mais j’ai aussitôt pensé aux tombereaux d’insultes et d’appels horrifiés à la wokisation de Hollywood et de la puissance des lobby LGBT etc. Et évidemment si vous lisez un peu les réseaux sociaux, c’est exactement ce qui est en train de se passer. Ah cette fragilité… ^^

Mais c’est trop tard, et il y a une avalanche contraire d’articles très positifs dans tous les médias, et évidemment tous les homos qui se réjouissent dans le monde d’une histoire pareille. C’est déjà une magnifique histoire d’amour qui est racontée, avec beaucoup de pudeur et de sentiments, et qui démontre aussi par l’exemple qu’une relation amoureuse c’est une relation amoureuse, quelle qu’en soient les protagonistes. Mais évidemment là en plus, c’est entre deux mecs qui sont des parangons de virilité, et dont l’un est un exemple type de survivaliste américain, et d’autant plus qu’il est joué par Nick Offerman aka Ron Swanson (de Parcs & Recs, une série comique d’anthologie dans laquelle il joue un libertarien moustachu masculiniste qui est aussi fonctionnaire). Donc les gars se sentent à mon avis très très ciblés, et ça ne leur plait pas. Hu hu hu.

L’épisode prouve aussi que ça a beau être une histoire homo, tout le monde est parfaitement capable de s’y identifier, de la même manière que j’arrive très bien à me voir dans des exemples hétéros. Tout est parfait et terriblement émouvant dans cette histoire, et Max Richter en rajoute un couche avec “The Nature of Daylight” qui était déjà un morceaux de la BO de la série “The Leftovers”. Cet épisode a vraiment marqué un sacré coup depuis hier. Et ça me plait !! ^^

Magnifique illustration de VELINXI

[Source de l’image : compte Twitter de Velinxi aka Xiao]

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  • J’ai commencé le premier épisode et je n’ai pas du tout accroché, cela ressemble furieusement à Walking dead que je trouve assez chiant. Des gens qui se bouffent entre eux. JP lui est enthousiaste et a aussi trouvé le 3ème épisode très bien. Je me tâte pour réessayer de regarder, je ne suis tellement pas fan des trucs de zombie. Mais évidemment comme toujours, dès que tu parles de quoique ce soit, cela me semble d’un intérêt absolu et donc cela me tente beaucoup.

    • Je t’avoue que pour le moment c’est excessivement proche de The Walking Dead, et le jeu l’était tout autant. Après, si l’écriture continue à être aussi fine, ça pourrait s’en détacher. Mais je n’y crois pas trop. :gene:
      Cet épisode a vraiment été particulièrement ciselé, et le sujet me touche comme tu le sais. :rire:
      Mais ce n’est vraiment pas indispensable. Tu peux te contenter des impressions de JP et des miennes. :clindoeil:

  • @matoo Oui ! J'ai juste un doute sur "le monde est parfaitement capable de s’y identifier, de la même manière que j’arrive très bien à me voir dans des exemples hétéros". C'est faire preuve de beaucoup d'optimisme envers l'empathie des (hommes) hétéros…

  • Ici, cette série fait surtout beaucoup de bruit parce que ça a été filmé en Alberta… Pour ma part, c’est le genre d’histoire qui me fait dire «boaf…» mais le compte rendu que tu en fais me donne presque envie d’y jeter un oeil…

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