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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Suzume

J’avais beaucoup aimé “Your Name” du même Makoto Shinkai. On y retrouvait quelques accents à Miyazaki, mais avec une verve plus moderne et romanesque, et énormément de tendresse mêlée de nostalgie et d’entremêlement du passé et des catastrophes de la vie. Ce film, Suzume, est encore une variation sur ces thèmes, mais avec une œuvre encore plus fantastique, et aussi,miyazakiesque à quelques égards. Le film dure plus de deux heures, et c’est une merveille, il nous emporte dans un voyage et on n’a pas envie qu’il s’arrête, en plus d’être formellement très beau et bénéficiant d’une merveilleuse animation.

Suzume est une lycéenne qui vit sur l’île la plus au sud du Japon, Kyūshū. Elle vit avec sa tante qui l’a recueilli, ayant perdu sa maman très jeune (on le découvrira : dans le tsunami de 2011, celui de Fukushima). Un jour, elle fait la rencontre inopinée d’un étudiant qui lui demande s’il y a bien des ruines dans le coin. Elle acquiesce, et elle décide de le retrouver alors que des tremblements de terre commencent à affecter la région. Dans les ruines, elle découvre une porte qui donne sur un monde surnaturel étrange, et en délogeant une pierre glacée en forme de chat, celle-ci fond et un petit chat blanc s’enfuit. Plus tard, Suzume et l’étudiant, Sōta, se mette en quête du chat qui est une déité essentielle pour éviter les tremblements de terre. Ceux-ci sont dus à des verres géants qui s’échappent des portes et qui retombent sur terre en provocant des séismes pouvant détruire le Japon. Mais cherchant à attraper le chat-dieu, ce dernier incarne Sōta dans une petite chaise d’enfant, souvenir emblématique de Suzume et de sa maman.

On va suivre alors un extraordinaire voyage initiatique de Suzume qui quitte Kyūshū en ferry à la poursuite du petit chat, avec Sōta qui galope sous les traits de sa chaise de gamine. Cette course poursuite hors norme se retrouve même dans les réseaux sociaux où on s’interroge sur la chaise, et le chat devient rapidement un emblème kawaii viral.

Le film a vraiment tout pour lui, il est drôle, émouvant, il propose une aventure hors du commun, et un de ces récits comme seuls les japonais savent les écrire. Tout cela permet aussi de relater une histoire qui se relie au tsunami de 2011 qui avait ravagé le Tōhoku, et provoqué l’incident de Fukushima. Les personnages secondaires sont à la fois drôles et émouvants, et vraiment l’écriture est ciselée à merveille tout du long. Pourtant cela reste une histoire plus ou moins d’adolescents, avec des thématiques très “anime”, et pour autant on n’est pas typiquement dans du Shōjo, du Shōnen ou du Seinen, c’est plus subtil que cela, selon moi, et on y voit l’emprunt de tous ces codes et au-delà.

Si Makoto Shinkai continue sur sa lancée, qu’est-ce que ça va donner la prochaine fois ! En tout cas, celui-ci je le conseille ardemment, c’est une pépite !

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