Un nouveau Pixar c’est toujours un événement pour moi, et je vais vraiment tous les voir, mais force est de constater que je perds peu à peu la foi. Pixar était incroyable parce que c’était des films d’une beauté et technicité hors norme, mais aussi une originalité dans le fond comme dans la forme, et d’une constante réinvention. Hors des sentiers battus, ils ont réussi à raconter des histoires avec tant de niveaux de narration, de philosophie même, et mêlant à la perfection l’humour à des réflexions très pertinentes sur nos sociétés. Pour les enfants comme pour les parents, ces films restent des monuments du cinéma.
Mais là, on n’est pas dans une bonne série, et c’est une sacrée (triste) inflexion dans la qualité des long-métrages de ces dernières années. Pourtant cela reste très beau, et la thématique des éléments permet de se la jouer sur la transparence et l’effet déformant de l’eau, sur la texture des flemmes ou celle du vent de la vapeur d’eau. Mais la direction artistique globale n’a rien d’original, ça m’a fait penser à Zootopia pour les couleurs criardes (ou même Luca), et cette réinvention d’une ville futuriste adaptée aux éléments avec même des vibes d’Avalonia (des productions Disney donc).
Le coup d’avoir une personnification des éléments est sympa mais je n’ai pas été épaté par les métaphores qui en découlent, c’est très très attendu et moins original (ou alors en tout cas un rien déjà-vu) par rapport aux émotions incarnées de Vice-Versa. Néanmoins, il y a une super bonne idée et elle est plutôt bien imagée dans le film c’est que les “gens en feu” sont clairement des étrangers, et ils sont dans des quartiers pauvres et en marge de la société. La famille ciblée là, celle de la gamine Ember Lumen, arrive à l’immigration dans une image d’Épinal d’Ellis Island, et à partir de patronymes trop compliqués à prononcer en anglais, on les renomme Bernie et Cinder. Je ne suis pas certain du choix d’accent mais ça me faisait penser perso à du farsi et parfois dans le film on est avec des accents un peu indiens ou pakistanais. Tout cela est très cliché, surtout quand on rajoute une société adaptée sur mesure aux peuples aqueux, qui sont clairement les “white cis bourgeois” (les gens en feu manquent de se faire éteindre à chaque coin de rue avec de la flotte juste partout dans la ville), et avec une position très inexistante des terreux (vraiment des figurants un peu benêts), et des venteux (du personnel administratif tout au plus ).
A partir de là, je me disais qu’on allait avoir une critique au vitriol d’une société inique, du racisme systémique et un discours bien made in Wokistan. Bah même pas !!! Ils avaient un truc en or, et ça fait… pschiiittt. C’était pourtant un bon moyen encore une fois de se servir d’une histoire mignonne et romanesque pour en profiter en instillant un sous-texte plus politique et au moins sous forme de fable, mais non ça ne donne juste rien. Ou alors si, mais l’histoire la plus cousue de fil blanc que l’on peut imaginer. On suit une rencontre entre une gamine en feu, avec un caractère “enflammé” (ouai) qui doit reprendre l’épicerie familiale qui fait des super kebabs (en gros), et un mec en eau, qui n’a pas confiance et chiale tout le temps (ouai), qui vient d’une famille d’artistes bourges très “Upper East Side”.
Après le déroulé ne se dilvugâche même pas tant il est évident, et ce que vous pouvez imaginer est ce qu’il se passe. Tout simplement.
Ce qui est choupi c’est que les deux sont incompatibles par nature, mais qu’ils trouvent un moyen de convoler, et que c’est mignon, ainsi que l’histoire d’amour qui a un truc très tendre et adorable. Mais bon, c’est ok pour une production à l’emporte-pièce d’un studio lambda, pas pour un Pixar !! Là on n’est pas loin du tout d’un scénario généré par ChatGPT en réalité. En tout cas, un truc très standard et banal qui remplit toutes les exigences du cahier des charges d’une entreprise qui consulte un panel marketing pour prendre toutes ses décisions artistiques. Pas d’aspérité, pas d’originalité, pas d’humour à part deux trois traits drolatiques qui font esquisser un sourire, pas non plus une intrigue ou un suspense haletant. Ce n’est pas non plus pénible à regarder, c’est juste “passable”, pas désagréable quoi.
Clairement pour moi, Disney avec Raya (que j’aime énormément) ou Encanto tient plutôt la dragée haute à Pixar qui est vraiment en galère avec ce film ou Luca, ou encore Buzz. Ce ne sont pas des mauvais films, mais on n’a perdu le feu sacré, il ne se passe plus rien.
Exactement le même ressenti. Du coup je pense me venger en allant voir Chaipuki l’ado Kraken
J’ai dû gougler le truc dis-donc !! C’est terrible ça ressemble trait pour trait aux trolls mais ambiance sous-marine.
J’ai vraiment beaucoup aimé Lucas et Alerte Rouge. De belles propositions avec un ton et une direction artistique plus originale que les deux derniers. Après d’un point de vue strictement visuel, Élémentaire c’est très très beau et impressionnant.
J’ai ADORÉ. Je l’ai trouvé ultra poétique.
Après je n’ai pas vu tous les derniers…donc j’ai moins le côté redite …
L’histoire d’amour est cool et touchante, mais ça s’arrête là pour moi.